Nos sales pattes sur la bêta de Skyforge

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Né d’un partenariat entre les américains d’Obsidian et les russes d’Allods Team, Skyforge vous place dans la peau d’un immortel, plongé au cœur d’un MMO Free 2 Play, plus orienté TPS que RPG. Voici un compte rendu de ce premier contact avec le jeu, à l’occasion de sa troisième bêta fermée.

Choix malheureux

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Le jeu final comportera 13 classes, contre cinq pour la bêta
En entrant dans le monde de Skyforge, oubliez tout ce que vous pensiez savoir des MMORPG. Car ici, tous les codes ou presque se retrouvent bouleversés. En effet, le titre se veut plus un jeu d’action en vue à la troisième personne qu’un véritable jeu de rôles au sens où on l’entend. Ici, vous commencez sous les traits d’un soldat lambda, qui au cours d’une mission de sauvetage de villageois apeurés, se fait occire manu militari par une horde de rats bipèdes au service d’un mage ténébreux. Mais la mort n’est pas une fin en soi, puisque c’est sous les traits d’un immortel que vous allez ressusciter, avec tout le loisir de choisir l’apparence que vous revêtirez en tant que divinité… du moins, les traits sous lesquels vous commencerez votre périple. Car là où la plupart des jeux vous demanderont de choisir au préalable une race, un sexe et une classe, dans Skyforge vous aurez tout loisir d’en changer au gré de vos envies. Cette solution ôte toute la frustration du joueur qui regrette son premier choix de classe et ne peut en changer, notamment dans les Free 2 Play où cette solution s’avère souvent payante. Mais d’un autre côté, en nous permettant de faire la girouette à l’envi, on perd cette motivation qui nous pousse à dompter la classe choisie, tout comme l’immersion qui en découle. Mais après tout, personne ne vous oblige à changer de classe.

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On a rarement vu une fiche personnage aussi vide
Toujours est-il que seules trois d’entre elles seront disponibles d’entrée pour le commun des (im)mortels ; voire cinq pour ceux qui achèteront le pack fondateur au prix le plus élevé. Car en vous délestant d’une soixantaine d’euros (quand même), le Berserker et l’Artilleur viendront s’ajouter aux classes originelles que sont le Paladin, le Cryomancien et le Gardien de lumière (en tout, le jeu final disposera de 13 classes distinctes). Free 2 Play oblige, ceux n’ayant pas mis la main à la poche pourront tout de même débloquer ces classes supplémentaires, en progressant dans leur Atlas, aka l’arbre de compétences. Ce dernier est au cœur des mécaniques de jeu de Skyforge, puisqu’ici vous n’aurez pas de montée en niveau. En lieu et place, vous serez affublé de points de prestige, représentant tant vos skills que le niveau de votre équipement. La montée en points de prestige se fera donc tant dans l’évolution de vos armes (vous améliorez vos emplacements d’armes et équipement, et non les armes en elles-mêmes) que dans votre montée en compétences, via une progression dans votre Atlas. Celle-ci se fait en achetant à l’aide d’ « étincelles » de différentes couleurs, octroyées en accomplissant certaines missions, des bonus de skill (agilité, chance, force, etc.) ou de nouveaux coups spéciaux.

Cet Atlas rappellera aux plus Japan Addicts d’entre nous, le système de Final Fantasy X ou de Tales of Xilia, à ceci près qu’il ne laissera quasiment aucune liberté dans la progression de votre avatar. En effet, et c’est bien dommage, il faudra attendre les derniers niveaux pour choisir entre deux embranchements distincts. Si bien que vous aurez toutes les peines du monde à différencier deux personnages de même classe, de niveaux équivalents. C’est d’ailleurs d’autant plus vrai que Skyforge se permet l’extravagance de ne proposer quasiment aucun loot. C’est sans doute là le choix le plus discutable que les développeurs aient pris. Car si vous pourrez effectivement remporter armes et bagues pour améliorer votre personnage, c’est à peu près tout ce que vous trouverez au cours de vos pérégrinations. Pire, cela ne changera en rien l’apparence de votre héros. Seuls les costumes le permettent, et ces derniers n’ont aucune autre incidence que visuelle (et j’ai peur qu’il faille les acheter contre de vraies pièces sonnantes et trébuchantes). Pas d’équipement à looter donc, et pas de farming non plus puisque l’artisanat est aux abonnés absents. On se demande alors bien ce qui va pouvoir retenir les joueurs sur les serveurs plus de quelques semaines…

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Les missions disponibles sont accessibles via la planisphère.

Combos

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La physique des seins est plutôt bien retranscrite… et on est bien d’accord que c’est là le principal.
Entre un loot réduit à peau de chagrin et un arbre de compétence linéaire, voire dirigiste, c’est peu dire que les fonctionnalités RPGesques du titre sont limitées. A contrario, les développeurs ont soigné l’aspect action du titre, grâce à un gameplay solide et une fluidité dans les animations rarement atteinte dans un MMO. En effet, le rythme des combats est particulièrement soutenu et, entre les dash pour éviter les coups, les combos (notamment pour les classes de corps à corps) et les coups spéciaux qui pleuvent, ces rixes s’apparentent souvent à des ballets d’opéra savamment orchestrés (voire parfois à un joyeux bordel quand y a du monde à l’écran). C’est d’ailleurs d’autant plus vrai que le jeu vous pousse à être sans arrêt en mouvement, pour éviter les coups adverse, tourner autour des ennemis ou ramasser les orbes de lumières que laissent échapper les adversaires, seul moyen (ou presque) pour se soigner.

Cette action soutenue, on la retrouve également dans les missions qui nous sont proposées. Il en existe différents types : Les instances solos, relativement courtes et linéaires. Les instances multi, où tout le monde se croise sur une map gigantesque blindée de quêtes annexes. Et bien sûr les donjons et raids, même si ces derniers n’ont pas encore été soumis aux différentes phases de bêta. Toutes ont pour point commun l’absence (ou quasi absence) de coffres et de ressources à farmer. Certaines missions vous demanderont d’examiner telle ou telle chose, d’activer tel ou tel mécanisme, mais la grande majorité d’entre elles se contentera de vous proposer d’éradiquer un ou plusieurs ennemis spécifiques, en suivant un chemin plus ou moins défini, plus ou moins large. Tout ça manque un peu de variété et de cet esprit de liberté propre aux MMO, même s’il faut reconnaitre que le bestiaire plutôt étoffé nous évite une trop grande redondance.

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Une jeune fille frêle et fragile maniant une tronçonneuse géante… le fantasme de tout homme, non ?
A part ça, le jeu est plutôt réussi techniquement et l’éditeur de personnage plutôt complet (en tout cas suffisamment pour créer ma traditionnelle pouf’ à gros nichons et cheveux roses). Les environnements sont également plutôt varié, tendant tantôt vers un univers moderne, limite Sci-Fi, tantôt vers un univers heroic fantasy. On déplorera toutefois la désertification des zones pacifiques, puisque si le Promontoire Divin, le hub permettant d’accéder à toutes les missions, est largement clairsemé de joueurs en partance vers les différentes instances, il n’en est pas moins vide de PNJ distillant quêtes et accessoires. Pire, notre loyal adepte dont la foi nourrit notre statut d’être divin, nous récompensant de quelques crédits à chaque fois que notre religion s’étend sur le globe (comprenez « Lorsque vous complétez des quêtes »), se situe tout au bout d’un immense jardin composé de trois étages. Il s’avère surtout être le seul PNJ de ce lieu avec qui on peut interagir. Du coup, se taper régulièrement le trajet jusqu’à lui devient une plaie béante et purulente. Le titre paie sans doute là ce parti pris de ne proposer aucune boutique ayant pignon sur rue, pour se contenter d’un hôtel des ventes accessible à tout instant via le menu.

Bien entendu, tout cela est soumis à la prudence inhérente à toutes phases de bêta. Beaucoup de choses peuvent changer d’ici la sortie définitive du titre (et même après d’ailleurs). Il serait donc malvenu de se braquer ou de pester sur l’orientation très TPS du titre. Toujours est-il que malgré tout, Skyforge s’avère plutôt agréable à jouer, et pour un Free 2 Play, suffisamment jouable pour ne pas avoir à débourser un centime. En tout cas, tant qu’on ne souhaite pas changer pour une classe avancée. Avec une action nerveuse et immédiate et une propension à ne pas vous laisser vous égarer, tant au sens propre (comprenez dans les environnements) qu’au figuré (pas d’interminables sessions de farming), Skyforge se présente donc comme un MMO casual, qu’on lance pour de petites sessions et qui ne demande pas forcément d’appartenir à un clan. En ce sens, il est plutôt réussi. Maintenant, je ne suis pas sûr que les inconditionnels de la discipline y trouveront leur compte.

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