Forza Motorsport 4 c’est la référence en matière de simulation automobile sur Xbox 360, faute de concurrence aussi il est vrai, il y aurait pourtant de quoi faire mieux.
Bon bah je vais prendre celle là
Tout d’abord pour commencer par le commencement, dès le début quelque chose m’a choqué dans Forza 4. En lançant le mode solo principal, le jeu nous propose bien sympathiquement de nous filer une première bagnole pour commencer les premières courses. Le problème c’est que si on peut voir les voitures sous tous les angles et choisir parmi plein de couleurs, il est impossible (ou alors c’est méga bien planqué) d’essayer la caisse ou tout simplement de voir ses stats et la même chose se passe à chaque fois qu’on nous propose une voiture gratos à chaque niveau de pilote atteint au fil des courses. Certes les voitures proposées sont toutes à peu près du même calibre, mais quand on commence à atteindre un certain niveau et des voitures plus performantes il peut y avoir des différences importantes au niveau de la conduite. A défaut on choisit donc les voitures sur des critères subjectifs comme « ah, une Jaguar, j’en ai pas encore » ou « tiens elle a une forme marrante celle-là » et on se retrouve parfois avec un véhicule qu’on arrive pas bien à maitriser ou avec une vue intérieure très obstruée. En plus on peut revendre les voitures de notre garage, mais les cadeaux eux ne valent que 100 crédits, n’importe quoi.
Erase and rewind
On peut comprendre que les développeurs veuillent faire un jeu qui reste accessible aux novices, mais un filet de sécurité peut vite devenir un frein au progrès. Imaginez un gamin à qui on apprend à faire du vélo avec les roulettes et en le tenant il n’arrivera jamais à rien, pour apprendre il faut se casser la gueule et remonter en selle et puis c’est tout. Or là Forza 4 multiplie les aides et fait des joueurs des assistés, une sorte de cancer du jeu vidéo comme pourrait dire Laurent Wauquiez. Il y a la trajectoire à suivre au sol et aussi le désormais fameux rembobinage : c’est vrai que c’est une bonne idée dans l’absolu et c’est marrant à regarder, mais du coup la moindre erreur ne prête jamais à conséquence vu qu’on peut toujours revenir en arrière et tout effacer. Enfin toujours non, car les départs qui sont pourtant assez souvent le lieu de carambolages ne sont pas rejouables eux, il faut juste recommencer la course.
Un suite de courses plutôt qu’une réelle progression
Les épreuves d’ailleurs manquent d’originalité et de variété. La plupart du temps il s’agit de courses limitées à une classe de voitures, toutes les voitures ayant une note selon leurs performances de sorte qu’il n’y a généralement pas de grosses différences de performances entre les voitures participant à une course. Une sorte de bridage aussi en fait car on n’a jamais une voiture beaucoup moins ou plus performante que la concurrence, ce qui n’incite pas trop à la prise de risque non plus. Les épreuves limitées à une seule marque ou à des voitures plus limitées sont plus rares et manquent un peu d’un coté évènementiel puisque les bonus remportés à chaque épreuve sont toujours un peu les mêmes et que le choix des courses est assez mal foutu.
Un manque d’addiction et d’immersion
Arrivés là vous avez peut être l’impression que j’ai détesté Forza 4 alors que non c’est pas du tout le cas, mais je trouve dommage qu’avec la qualité des graphismes, de la technique et même de la conduite on n’ait pas des mécaniques de jeu qui exploitent tout se potentiel. On a plus une suite d’épreuves assez banales au cours desquelles le joueur doit se créer son propre challenge en se fixant lui même des règles plutôt qu’un jeu pensé avec une idée de progression et de but. On peut reprocher beaucoup de choses à Gran Turismo, mais la série de Polyphony est arrivée à mettre en place une progression super addictive et immersive : je commence avec une voiture pourrie d’occase, petit à petit je gagne de nouvelles voitures qui peuvent participer à des courses restrictives qui font gagner d’autres voitures qui débloquent d’autres courses, je choisis d’investir dans telle voiture… ce qui n’est pas le cas de Forza 4. Les développeurs s’en sont peut être rendus compte et histoire de varier un peu proposent de temps en temps des courses où il faut slalomer entre des cônes ou renverser des quilles, ce qui est bien aussi inutile et ridicule à faire que ça en a l’air. Restent en annexe un mode online qui sans rembobinage, sans dégâts et herbe magique devient étrangement vachement arcade et le mode Autovista permettant de mater certains modèles sous toutes les coutures et avec un coté mécanico-pornographique presque gênant et très dispensable sorti du coté gadget avec Kinect.
Techniquement et au niveau des sensations il n’y a pas grand chose à redire sur Forza Motorsport 4, en revanche il est dommage que les mécaniques du jeu ne soient pas plus addictives et immersives au lieu de se contenter de bêtement enchainer des épreuves et que la difficulté paramétrable à vouloir contenter tout le monde reste un peu le cul entre deux chaises.