Solstis, l’été revient

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Un petit test d’une petite boite pour gravir à deux une immense montagne.

Les prolifiques Bruno Cathala et Corentin Lebrat se sont associés pour nous proposer une randonnée à deux en montagne, sous un soleil d’été. Ce jeu a été très vite en rupture avant d’être réédité en fin d’été 2024.

À l’assaut de Solstis

Pour faire une explication très rapide et simplifiée, Solstis est un jeu de pose de tuiles pour deux joueurs. Ces tuiles forment un immense paysage de montagne que les joueurs essaient de reconstituer individuellement. Chaque tuile est en un seul exemplaire (il y aura donc des trous dans son paysage), et sa position est identifiée par une couleur (sa ligne) et une valeur (sa colonne).

La principale subtilité vient de la prise des tuiles, avant de pouvoir les placer dans sa montagne. Des tuiles de la pioche sont dévoilées et posées au centre de la table. Vous jouez ensuite une tuile de votre main pour « capturer » une de ces tuiles de la table, la capture étant possible uniquement pour une tuile de même couleur ou de même valeur. Si vous réussissez la capture, vous pouvez alors poser dans votre paysage les deux tuiles, celle jouée et celle capturée.

La montagne quand toutes les tuiles sont bien posées, ce qui n’arrive jamais

Les règles sont bien évidemment plus complexes, avec des tuiles jokers quand la capture n’est pas possible, des esprits de la forêt qui sont des bonus gagnés quand on réalise un carré de quatre tuiles, etc. En fin de partie, quand plus aucune tuile ne peut être posée, les points sont calculés pour la plus grande surface de paysage, si un chemin mène du bas au haut de la montagne ou encore avec les esprits gagnés.

Mon ressenti après plusieurs parties est que le hasard est relativement important, sans pour autant permettre de stratégie vraiment opportuniste. Les esprits apportent des bonus variés, mais ne renouvellent pas plus que ça le jeu. Les parties sont courtes, d’une dizaine de minutes, agréables, légères. C’est un jeu rapide sans prise de tête, mais sans entrainer à l’inverse l’envie d’enchainer les parties. Pour rester dans un jeu de Corentin Lebrat, je suis beaucoup plus sensible à Faraway.

Le matériel est très beau et superbement illustré par Gorobei, les esprits de la forêt sont en bois et on prend du plaisir à tout manipuler. La petite boîte peut s’emporter partout, même s’il faut de la place pour poser son paysage.

En redescendant de ma montagne, j’ai donné la petite boite à Fylo pour qu’il parte à son tour en randonnée.

L’avis de Fylodindon

Des petites tuiles entre de gros doigts…

Avec une petite dizaine de parties à mon actif, mon avis ne va pas beaucoup diverger de celui de Smy. En effet, le côté agréable de ce jeu c’est que ça s’apprend et se joue vite et qu’on peut l’emmener partout sans trop de difficulté. On passe un bon moment à essayer de reconstituer son paysage et le matos est plutôt joli et agréable à manipuler.

Maintenant, je trouve aussi que le jeu manque de profondeur tactique pour ressortir régulièrement. On est trop dépendant d’un bon ou d’un mauvais tirage, et du coup on est plus dans l’adaptation pour essayer de scorer au mieux, que dans la réflexion et la planification pour orienter sa partie. On peut zieuter du côté de la montagne voisine (enfin d’en face) pour essayer de gêner son adversaire, mais lorsqu’on constate que celui-ci a pris les tuiles dont on avait besoin, on peut difficilement y pallier (si ce n’est avec des joker, assez aléatoires).

En définitive, Solstis n’est pas un mauvais jeu, loin de là. Il est plutôt sympa et n’est pas cher en plus, ça aide. Maintenant, ce n’est pas forcément celui auquel je vais penser en premier lorsque je vais chercher à faire un petit jeu à deux dans ma ludothèque…

Test réalisé avec un exemplaire envoyé par Lumberjack, qui s’est perdu en montagne avant d’être enfin publié quatre mois plus tard.

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