One Hour est une salle toute récente dans l’univers des Escape Games parisiens. Ses créateurs ont profité de leur arrivée tardive sur le marché pour renouveler le genre, comme nous allons le découvrir avec frissons et bonheur dans leur hôpital psychiatrique.
Nous avons contacté One Hour à l’automne dernier pour la rédaction de notre article sur les taux de réussite, comme l’ensemble des enseignes parisiennes. Leur réponse nous a étonné, avec une difficulté variable en fonction du niveau et de la progression des joueurs. Impatients de voir le résultat et de comprendre comment une room pouvait être modifiée en temps réel, nous avons accepté leur invitation avec curiosité.
C’est par un dimanche ensoleillé que nous arrivons dans les locaux de cette enseigne du XIème et découvrons un bel espace au fond d’un immeuble. La grande verrière laisse passer la lumière et rend l’accueil très chaleureux, pour nos derniers moments de calme avant l’internement.
Les deux concepteurs et frères, François et Gabriel, sont présents. Nous entamons une longue discussion sur l’univers des Escape Games et partageons nos différentes expériences. La conversation s’engage sur leur salle et leur vision du jeu, puis sur les habituels conseils aux équipes. Nous approchons de l’asile.
Lost Asylum
Cet hôpital psychiatrique est figé depuis plus de soixante ans, et s’il est aujourd’hui désaffecté, d’étranges cris résonnent encore.
Que se passe-t-il dans ce bâtiment abandonné à la suite de l’assassinat de plusieurs médecins par un patient ?
Nous allons bientôt entrer dans l’hôpital, et c’est avec une appréhension palpable que notre équipe est séparée. Nous pénétrons dans une salle plongée dans le noir, tâtonnons, trouvons un interrupteur, et découvrons une pièce qui porte encore les stigmates des meurtres de 1952. Tout est resté dans l’état, les murs accusent les années et ne reflètent plus la grandeur de cette institution psychiatrique. Et si quelques très vieux magazines permettent de patienter dans cette salle d’attente, l’urgence est pour nous de trouver le moyen de réunir notre équipe au complet.
L’atmosphère est angoissante, les décors sont parfaitement réalistes et l’immersion instantanée. Nous comprenons rapidement qu’il va falloir maitriser nos peurs pour nous échapper de cette salle, tout est fait pour maintenir un niveau de stress permanent sur l’heure de jeu. Les bruitages, musiques et éclairages participent à cette lourde ambiance.
Nous fouillons et retournons tous les objets des pièces, soulevons les vieux tapis comme à notre habitude, même si la difficulté de « Lost Asylum » n’est pas axée sur la recherche. Les énigmes et la coopération sont les points forts de la room. La progression est régulière, les épreuves sont originales, d’une difficulté bien dosée, et rien de répétitif ne vient ternir le jeu. Aucun casse tête High-Tech n’est présent puisque l’hôpital n’a pas changé depuis les années 50, mais cela ne manque pas. Les interactions avec le GM se font par un vieux téléviseur, et leur originalité est réellement surprenante.
Notre périple dans cet univers de folie va nous confronter inévitablement à des cellules aux murs capitonnés, à des camisoles de force et au fameux test de Rorschach. Préparez vos réponses, un psychiatre passe parfois pour vérifier la santé mentale des joueurs, et réserver si nécessaire une petite place dans une chambre confortable.
Nous ouvrons la porte de sortie à 56 minutes, et un cri libérateur, spontané et violent permet de relâcher la pression. Le GM nous attend pour un debriefing, et pour parler de cette fameuse adaptation de la salle au niveau de l’équipe. Le résultat est étonnant, nous étions totalement à sa merci, mais nous ne pouvons dévoiler comment One Hour s’y prend sans risquer de gâcher la surprise et la partie. Le temps visé par le maitre de jeu est entre 55 et 65 minutes, avec comme objectif principal la satisfaction des joueurs.
Cet Escape Game est une réussite totale, à la fois sur l’ambiance, le scénario, la pression et le plaisir procuré. Il a incontestablement sa place dans notre top. Une seconde salle sur une thématique plus légère et très originale devrait ouvrir dans l’année, « Very bad night », nous l’attendons avec impatience…
L’avis de patient 021
Comme dans tout bon film d’horreur, quand un groupe de jeunes décide d’aller visiter un lieu sordide, il y a toujours un clampin qui dit « je reviens tout de suite » et qui ne revient jamais. J’ai endossé avec plaisir le rôle de cet être stupide mais brave qui pense bien faire en se séparant du groupe. J’ai donc commencé l’histoire dans mon coin, apportant nouveauté et originalité dès le commencement… mais je ne vous en dis pas plus pour ne pas spoiler votre plaisir.
Car du plaisir vous allez en avoir à coup sûr avec cet asile. Entre frissons, angoisse et adrénaline. Les énigmes sont bien faites et c’est souvent le principal, mais là, en plus, l’ambiance (sonore et visuelle) et le game master viennent décupler le plaisir d’une room bien fichue. Sans aucun doute la meilleure room de 2016 et même très probablement, comme pour Smy, dans mon top 3 toutes rooms confondues.
L’avis du patient Tsokoa
Première épreuve pour moi, et ça commence limite à être une habitude : trouver la room. A ma décharge, l’endroit est récent et il n’y avait pas d’enseigne. On a quand même fini par venir m’ouvrir et heureusement car ce Lost Asylum fut pour moi (comme pour mes compères) une expérience d’Escape Game assez inoubliable.
Je ne vais pas revenir sur le thème de la room car ça a déjà été fait et car j’ai la flemme aussi. Je vais plutôt m’attarder sur ce qui fait pour moi l’intérêt et la singularité de cette room : son gamemastering (si si c’est un mot). On a donc eu tout un débat avant d’entrer dans la salle avec François et Gabriel qui nous expliquaient que pour eux la notion de pourcentage de réussite n’a pas trop de sens car leur approche à eux c’est de s’adapter au groupe et que chaque expérience de jeu est unique et donc difficilement comparable à une autre.
Au début j’étais un peu dubitatif, mais une fois dans la salle et encore plus une fois sorti, cela a pris tout son sens. Au delà des décors et des énigmes réussies, le côté génial de Lost Asylum c’est qu’il s’agit d’un Escape Game, mais avant tout d’un jeu. Le jeu habituel des joueurs qui cherchent à résoudre les énigmes, mais aussi le jeu du Game Master qui joue avec ses joueurs comme un chat avec des souris, du bout des griffes avec les yeux écarquillés et un sourire sadique au coin des lèvres. Je ne veux pas rentrer les détails pour éviter tout spoil, mais c’est la première Room où j’ai ressenti une telle interaction. Là où la plupart des Game Masters ne sont présents que pour filer un indice en cas de galère, chez One Hour le Game Master peut vous donner des indications utiles ou pas du tout ou même se foutre de votre gueule ce qui donne une toute autre dimension au jeu.
Dans un milieu de l’Escape qui se démocratise rapidement au point de limite s’industrialiser parfois, c’est assez réjouissant de voir une Room de passionnés qui apportent une expérience sur mesure à la fois fun et immersive.
Le site de One Hour Live Escape Game
Toutes les enseignes et salles de Paris/IDF et les taux de réussite
Et notre petit guide de l’Aventurier !