Le Métro – The Game

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Message de service, message de service, une équipe d’agents de maintenance est attendue pour un Escape Game à la station Cardinal Lemoine…

Est-il nécessaire de présenter The Game, cette enseigne de la rive gauche qui est très souvent citée dans les tops des joueurs ? Arrivés sur le créneau à la toute fin 2014, les créateurs ont dès le départ attaché une grande importance à l’immersion et aux décors. Les premières salles étaient très réussies, et les trois nouvelles aventures pourraient mettre la barre encore plus haut. En parisiens un peu fous et visiblement pas rassasiés des transports en commun, nous avons décidé de nous plonger dans «Le Métro», ouvert depuis quelques jours seulement.

Malgré la taille impressionnante des locaux, l’accueil est très chaleureux. Nous croisons beaucoup de monde, ça bouge dans tous les sens, et les sourires sont systématiques. Il y a visiblement encore des travaux, et nous ne comptons pas les caisses à outils, visseuses et aspirateurs qui nous passent devant. En étant pour une fois très largement en avance, nous avons l’occasion de discuter avec l’équipe et avec les créateurs Max et Max. Il y a tant à dire sur les évolutions, l’agrandissement des locaux, ou encore la licence Assassin’s Creed adaptée par l’enseigne.

Après quelques boissons, nous rencontrons notre Game Master du jour, Laura. En toute fourberie, nous essayons de la corrompre avec nos étranges bonbons anglais, sans savoir si cela va nous aider dans notre mission. Une partie du briefing est consacrée aux décors des rooms, deux wagons de métro fournis par la RATP. Ces wagons MF 67 ont été produits entre 1967 et 1976 et utilisés pendant 40 ans sur la ligne 12. Démontés pièce par pièce, découpés et réassemblés dans deux salles identiques, ils servent de décor à cet Escape Game souterrain. Nous découvrirons bientôt que de nombreuses et discrètes modifications ont permis d’en faire un très surprenant terrain de jeu. Les ferrovipathes adoreront !

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La Game Master insiste sur poignée rouge à trouver, et nous en montre même une photo, étrange…

Nos téléphones sont récupérés et placés dans une valise métallique, puis nous partons avec nos affaires vers la salle, pas de vestiaire ici !

Le Métro

Une rame de métro vient de tomber en panne en pleine voie, les voyageurs sont rapidement évacués. Une équipe de la RATP est dépêchée sur place afin de trouver le moyen de réparer ce métro et éviter une collision.

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Nous accédons au wagon par une porte arrière et découvrons le désordre des sacs, valises et blousons abandonnés par les voyageurs. Nous devons trouver une place pour nos propres vêtements et ne pas tout mélanger, ce qui participe dès le départ au réalisme de l’aventure. Si le cadre est très habituel, il est aussi très déstabilisant, et il faut fouiller les moindres recoins d’un décor que nous empruntons tous les jours. Quand en plus nous avons toute notre enfance écouté Serge, le petit lapin de la RATP, et jamais mis les mains sur les portes, il faut nous faire violence. La recherche d’indices n’est donc pas simple, à la fois dans les nombreux objets oubliés par les personnes évacuées et dans le train en lui-même. Par chance, un passager a laissé une feuille et un crayon, cela va nous servir.

Ce décor a la particularité d’évoluer au cours de la mission, et d’être à la limite de l’attraction de parc. Les bruitages, musiques et éclairages changent, montent en pression, et d’autres surprises viennent compléter l’ambiance… L’ensemble est surprenant, l’immersion parfaite, et de nombreux sourires animent nos visages tout au long de l’heure de jeu.

Les énigmes sont assez simples et plutôt linéaires, et nous progressons dans notre mission avec quelques indices fournis par un écran très bien intégré. L’observation est primordiale, au point d’être la principale source de difficulté de cet Escape Game. La manipulation et la coopération sont aussi bien présentes, le lieu s’y prête totalement. Nous rencontrons quelques cadenas ou codes, mais rien de rébarbatif, et de petits pièges nous font grogner, pour le plaisir de la GM qui nous suit derrière les caméras. Pas de calcul, pas de mathématique ou de logique, pas de puzzle, tout est plutôt instinctif, les experts en énigmes intellectuelles risquent de rester sur leur faim.

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La dernière énigme est originale et nécessite des capacités que tout le monde n’a pas, nous arrivons à la résoudre en conjuguant nos «talents», et quittons heureux la salle en 54 minutes. Mon chrono indique étonnamment 4 minutes de moins, j’ai dû traverser une faille temporelle pendant le voyage. Laura, notre GM, pense que nous avons le record, jusqu’à ce que nous constations ensemble que nous sommes deuxièmes, ce classement devrait cependant très rapidement évoluer.

Le débriefing se passe dans le décor, et nous comprenons que notre partie a vraiment été scrutée à chaque instant. Nous avions par hasard résolu une énigme avec un élément en moins, et la GM a pu bloquer la progression à distance, sans que nous nous en rendions vraiment compte. Cela nous a permis de ne pas rater un élément original de la mission.

Cette salle est vraiment très agréable, fun, le décor et la réalisation sont époustouflants ! Tous les joueurs s’y amuseront et prendront un grand plaisir à la traverser. The Game a encore une fois la bonne recette, et cette aventure monte très haut dans notre classement. Saurez-vous trouver la poignée rouge ?

L’avis de Fylo

Revenir chez The Game ne s’est pas fait sans un petit pincement au cœur. Car il y a un an quasiment jour pour jour, c’est chez eux que je débutais ma vie d’Escape Gamer, avec leur salle Braquage à la française. Clairement sous le charme de cette salle à l’époque, je me demandais à quel point elle est intrinsèquement bonne (et indémodable) ou si je ne me raccrochais pas à un bon souvenir, à l’instar du jeu vidéo rétro ou d’un vieux film d’horreur devenu kitch avec les années. Certes, il ne s’est passé qu’un an depuis, mais à la vitesse où les salles se développent et évoluent, tant dans leurs mécaniques que leurs décors, ça change vraiment beaucoup de choses. De plus, et même s’ils jouissent d’une excellente réputation, The Game est clairement devenu un mastodonte dans le milieu : Neuf salles, des locaux de ouf’, des gens qui s’affairent un peu partout comme dans une fourmilière et même une salle sous licence Assassin’s Creed (C’est d’ailleurs Ubisoft qui est à l’origine de la démarche). Cette nouvelle dimension fait un peu peur. On se demande s’ils n’ont pas pris la grosse tête, s’ils n’ont pas perdu de leur bonne humeur et de leur simplicité. Première bonne nouvelle, il n’en est absolument rien. Si on y a croisé cinq fois plus de monde qu’il y a un an, tous étaient sympathiques, tous avait le sourire et avait un petit mot agréable pour nous, ne serait-ce qu’un simple bonjour.

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Quant à la salle, elle entre tout simplement dans mon Top 3 (aux côtés de Braquage à la française d’ailleurs). Côté décor, c’est juste hallucinant. La RATP leur ayant donné deux véritables rames destinées à la casse (ils ont doublé la salle), c’est dans un univers que tous les parisiens connaissent par cœur qu’on évolue ; ça claque ! Sans vous gâcher la surprise, le gameplay ne s’articule pas seulement autour de codes et cadenas chers aux Escape Games (il y en a très peu), mais autour d’énigmes et mécaniques très originales et vraiment plaisantes, même si d’un point de vue personnel, je me suis trouvé assez mauvais (on a d’ailleurs eu beaucoup d’indices il me semble). Notez également que pour la première fois (en fait c’était déjà le cas pour Braquage), nous sommes entrés avec nos affaires : vestes, sacs et portables bien sagement rangés dans une petite malette. Ça peut paraitre anodin, mais c’est déstabilisant, et votre premier réflexe sera curieusement de vouloir fouiller vos propres fringues. Le seul petit bémol pour moi, c’est le pitch de départ. La rame est à l’arrêt et on vous envoie, en tant que spécialistes de la RATP, pour la redémarrer avant qu’elle n’entre en collision avec la rame suivante, prévue dans une heure. Déjà, s’il y avait des experts à la RATP, ça se saurait. Ensuite, qu’un risque de collision existe entre deux rames alors qu’il suffit de couper l’électricité, et qu’en plus elle surgisse dans une heure, même pour un jour de grève ça me semble exagéré. C’est d’autant plus dommage qu’une fois entré, ce scénario est en perpétuelle évolution et vous met constamment sous pression, si bien que vous sortez de la salle complètement lessivé. Bref il y a sans doute encore deux ou trois points de détails à régler (le volume sonore par exemple), mais malgré tout, c’est une salle que je vous recommande très très très chaudement.

L’avis de Toma021

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Que dire après tout ça. Pour commencer j’avais cette même boule au ventre que Fylo en revenant chez The Game. Ayant tellement adoré Braquage à la Française (qui n’était pas ma première room comme lui car j’ai beaucoup plus d’expérience et j’en étais déjà à ma… deuxième). J’avais donc forcément peur d’être déçu et je vous le dis de suite, il n’en est rien. Le métro vient simplement rejoindre le Braquage dans mon top perso. Une super ambiance bien travaillée (certes le décor génial qu’offre une vraie rame de métro y est pour beaucoup), des énigmes variées et originales, un personnel souriant et accessible, c’est simple tout est parfait chez eux. Seule critique sur l’histoire. Mais à l’inverse de Fylo je ne vous expliquerai pas en détails ce que je pense pour ne rien révéler mais ce n’est non pas sur l’histoire en elle-même, qui ne m’a pas gênée du tout, mais sur ce fameux niveau sonore dans la rame qui ne permet pas forcement de tout suivre correctement. J’en dirai pas plus, surtout que Laura au débriefing nous a confié que c’était déjà dans les tuyaux. Donc on espère que vous ne comprendrez pas de quoi on parle quand vous irez. Car oui vous irez. En tout cas vous devriez.

Le site de The Game

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