Incarnez un gouverneur romain et élevez vos cités soit par la force militaire en imposant le modèle romain ou par la diplomatie en adoptant les cultures locales et en faisant cohabiter les peuples.
Un peu de fraîcheur
Dans une licence qui a pour habitude de tabler sur les 16e, 17e et 18e siècle, le fait d’être projeté en l’an 117 est fort attrayant. Mais passé les bande-annonces, l’effet se fait-il vraiment ressentir ?
La réponse n’est pas si simple et il serait caricatural de parler de nouveau skin sur le même jeu. On retrouve, bien sûr, les mêmes mécaniques et l’impression de jouer à Anno 1800 n’est jamais très loin. Mais l’intrigue proposée par l’empire romain et la voie militaire qui s’offre à vous change assez la donne pour ne pas faire redite.
Et en terme de changements, le jeu n’est pas trop avare. Déjà, en suivant la campagne qui peut servir de (très) long tuto pour se frotter au mode libre, on apprend toutes les mécaniques du jeu au fur et à mesure du scénario. D’abord sur une île où tout se passe bien puis viendra le temps de la développer jusqu’à manquer de ressources nécessaires à l’épanouissement de nos citoyens les plus exigeants. Il se posera alors la question des routes de commerce mais aussi de la colonisation de nouvelles îles. Peut-être même que vous serez amené à visiter de nouvelles régions, totalement différentes.
C’est un des points très réussi du jeu. Qui nous emmène en Albion (Angleterre) dans les bourbiers marécageux. Si la logique est relativement la même chez les celtes que chez les romains, le fait d’avoir de nouvelles classes de population, de nouveaux visuels, de nouvelles cultures à disposer sur les marais ou sur les terres renouvelle bien l’expérience en la variant. Mieux, ce n’est pas seulement accessoire puisqu’on aura l’occasion de faire évoluer notre population en celto-romains ou en peuple totalement celte. Mêlez ça à vos populations romaines en Latium et vous vous retrouverez avec 3 types de populations à gérer avec chacune leurs propres besoins. Pour satisfaire tout le monde, il vous faudra des routes commerciales qui traversent les régions et qui passent d’île en île. Un vrai plaisir mais très chronophage.

Rome ne s’est pas faite en un jour
Et vos cités non plus, ne vont pas se construire en jour. Il faut savoir que le jeu est long, très long. Si l’installation d’une nouvelle colonie semble rapide – il suffit de poser un comptoir puis un bûcheron et une scierie pour pouvoir construire vos premières habitations, un marché et toutes les productions satisfaisant les besoins de ces nouveaux habitants – le reste est beaucoup plus long. Personnellement j’ai toujours l’impression de manquer de place et de main d’œuvre. Je trouve légèrement disproportionnée la taille d’un champ de lavande par rapport à la taille des îles proposées. Pareil pour avoir la population nécessaire (chaque bâtiment à un coût en main d’œuvre) on n’est tout le temps en train de créer de nouvelles zones résidentielles. Grossir est donc fastidieux et malgré la fonction déplacer qui permet de réagencer certains quartiers facilement, on doit toujours trouver la place nécessaire aux bâtiments de service publics dans les quartiers résidentiels d’un côté et aux bâtiments de production de l’autre.
Je me faisais la réflexion dans un quartier paumé de ma chère ville de Vannes, 3 lotissements sont sortis de terre en pleine campagne et il n’y a absolument pas un commerce à proximité. Alors que nous, en l’an 117 dès qu’on a besoin de main-d’œuvre, on doit créer un nouveau quartier de résidence avec un marché, une taverne, des pompiers, la garde civile et j’en passe pour garder tous les jauges de bonheur et de sécurité à l’équilibre pour ne pas risquer le départ massif de nos concitoyens. Effet boule de neige qui peut arriver super vite d’ailleurs. Si jamais l’on manque de main-d’oeuvre, la production ralenti, les besoins ne sont plus satisfaits et la population s’en va amplifiant le problème… ce qui peut vite dégénérer.

Dans la même veine, un (énorme) onglet recherche est disponible. Chacune se fera en temps réel passé sur le jeu et après une quarantaine d’heure je n’en suis même pas au premier tiers de recherche. Alors certes, ça laisse de quoi voir venir pour profiter longuement du jeu, mais c’est assez frustrant d’attendre parfois des heures pour pouvoir avancer dans sa progression.
Sinon il est bon de signaler que le jeu est très joli avec un zoom assez puissant pour pouvoir voir la vie partout dans notre cité (on retrouve d’ailleurs certaines mini-quêtes à faire sur des citoyens). À l’inverse, on peut déplorer une interface trop présente prenant une grande partie de l’affichage. Les commandes à la manette sont d’ailleurs très bien gérées. Si au début la prise en main nous (me) fait râler, on s’y fait finalement et les possibilités offertes semblent très réussie pour un jeu de gestion à la manette.

En Conclusion
Sans vraiment s’éloigner d’Anno 1800, le jeu offre une sensation de nouveauté en renouvelant l’expérience. Le côté militaire est plus abouti et les combats réussis. Le mélange des civilisations celtes et romaines apporte un énorme plus, surtout une fois que l’on peut naviguer entre les deux différentes régions. Entre le commerce, la diplomatie et l’extension de nos colonies, on peut dire que l’on est bien occupé. Le fait de pouvoir imposer la culture romaine à la force de l’armée ou d’épouser les coutumes locales en défiant l’empereur est vraiment sympa. Et si finalement le décors de l’empire Romain n’est pas si important que ça, le jeu s’en sort tout de même avec les honneurs et les heures s’enchainent sans qu’on les voient passer.
