Si généralement les animés sont plutôt inspirés de mangas, celui-ci fait partie de ces quelques séries, de plus en plus courantes, adaptées d’un jeu vidéo… un visual novel pour être plus exact.
Vous aviez un message
Pour moi, les voyages dans le temps, c’est un peu comme les zombies : Je suis client à mort !
Il faut dire que ce thème a un gros avantage : Il suffit de jouer intelligemment avec le principe de l’effet papillon pour obtenir un scénario complexe et passionnant en un rien de temps.
Steins;Gate ne déroge bien évidemment pas à la règle (sinon je ne me casserai pas le cul à vous en parler).
Je n’avais pas été à ce point impressionné par le scénario d’un anime depuis Death Note (du moins, sa première partie). Et pourtant le début est un peu confus :
Un gars en blouse blanche répondant au nom d’Okabe Rintarõ, assiste à une conférence sur le voyage temporel, donnée par une jeune scientifique de génie : Kurisu Makise.
Cette dernière affirme par le biais de raisonnement et de calculs complexes que le voyage dans le temps est mathématiquement impossible. La conférence prend alors des allures de passe d’armes entre elle et le héros, convaincu lui du contraire.
Peu de temps après, il la découvre morte, gisant dans une mare de sang.
Terrifié, il tente alors de prévenir Itaru, un hacker bedonnant qui travaille avec lui à l’élaboration d’une machine temporelle. Mais au moment d’envoyer son mail (au Japon on ne s’envoie pas des SMS comme en occident avec son téléphone, mais des mails), il se retrouve un instant plongé dans une ville fantôme où le temps semble s’être arrêté.
Lorsqu’il reprend ses esprits, il s’aperçoit que non seulement le mail envoyé quelques secondes plus tôt, est arrivé à son destinataire quinze jours dans le passé, mais aussi qu’un satellite s’est écrasé sur le lieu de la conférence, et que Kurisu Makise est toujours en vie et ne se souvient même pas de lui.
Okabe réalise alors que ses expériences ont porté leurs fruits, qu’il est désormais capable d’envoyer des mails dans le passé (qu’il baptise D-Mail), altérant ainsi le présent (et à fortiori le futur), mais aussi qu’il est le seul à se souvenir des événements s’étant produits dans la précédente réalité.
Au temps pour lui
La série pourrait alors se découper en trois phases distinctes :
– Le prologue, courant sur un ou deux épisodes et correspondant grosso modo à ce qui est décrit ci-avant, où on tente de grappiller çà et là des bribes d’informations et d’indices à la compréhension.
– Une seconde partie d’une demi-douzaine d’épisodes, plus légère mais essentielle, où l’auteur met en place les personnages et les événements clés, s’attardant sur le savant fou et toute sa troupe, de plus en plus nombreuse, s’affairant à travailler sur leur machine à voyager dans le temps.
– Puis, lorsque tout est en place, l’histoire entre dans une spirale temporelle infernale, où les choses s’accélèrent et les événements prennent un tour dramatique.
S’ensuit alors une véritable course poursuite contre le temps, ou plutôt contre les lignes d’univers spatio-temporelles. L’histoire, jusqu’ici déjà très bonne, devient alors absolument palpitante. Et chaque fin d’épisode te pousse à lancer le suivant, grâce à une succession de cliffhangers parfaitement maitrisés.
Son scénario, c’est clairement la grande force de cet anime. Parce qu’il est savamment ficelé et nous tient en apné tout du long, mais aussi parce que sa vision du voyage temporel est particulièrement intéressante.
Car ici, le héros ne voyage pas physiquement dans le temps, seul son esprit le fait.
Chaque D-Mail envoyé altère le monde qui l’entoure. Ses souvenirs se retrouvent ainsi projetés dans son corps passé, au moment où il reçoit le message du futur.
Fortes personnalités
Mais Steins;Gate nous offre aussi toute une batterie de personnages hauts en couleurs, soignés, pittoresques et fascinants, ou même les travers et poncifs deviennent qualitatifs… A commencer par son héros, Okabe Rintarõ.
Au début on s’amuse à le voir faire son numéro de savant-fou ringard, mais par la suite le personnage prend une toute autre dimension et on se prend son désespoir en pleine figure.
Même la jeune Mayuri, enthousiaste et naïve à l’extrême (tout ce que je déteste habituellement), nous séduit et nous attendrit par son innocence et sa mélancolie.
Et si on pourra regretter un casting un peu trop porté sur le syndrome du harem (pléthore de personnages féminins en orbite autour du héros, et très peu de masculins), on n’a jamais droit aux plans fan-service (pose sexy, grosses poitrines, petites culottes, tout ça tout ça) dont certaines séries nous inonde parfois.
Et comme la partie technique est tout aussi réussie que le scénario, avec un esthétisme et un chara-design très plaisant doublés d’une animation soignée, je n’hésiterai pas à qualifier Steins;Gate d’œuvre majeure de l’animation japonaise. En tout cas moi, j’ai été scotché.
Anecdotes à la con
– L’histoire de Steins;Gate tire son inspiration et utilise des éléments clés (le nom, l’IBM, les forums, les années et quelques autres) de l’histoire de John Titor, un internaute qui affirmait venir de l’année 2036.
– Le CERN (l’organisation européenne pour la recherche nucléaire) prend ici des allures de corporation scientifique travaillant sur le voyage temporel. Le LHC (le plus grand accélérateur de particules au monde), qui a récemment alimenté les rumeurs les plus folles au sujet de la création d’un trou noir et de la destruction de la Terre, est lui aussi cité.
10 Commentaires
Steins;Gate, le maitre du temps
Y’a rien d’exceptionnel là dedans, moi je sais déjà envoyer des mails à travers le temps, mais dans le futur et pas dans le passé. Une copine qui, quand je lui envoie des messages la plupart du temps me répond que 2 ou 3 jours plus tard.
Sinon ouais ça a l’air très intéressant, faudra que tu me passes ça à l’occasion.
Steins;Gate, le maitre du temps
Moi j’ai reçu un mail de confirmation de commande de la part d’Orange, six mois après m’être désabonné de chez eux. 😀
Steins;Gate, le maitre du temps
@Tsokoa : Ca c’est un truc de meuf j’ai l’impression, moi j’en connais une elle est capable de répondre une semaine après et de pester un peu si toi tu réponds juste le lendemain.
Steins;Gate, le maitre du temps
Effectivement c’est super confus les 2 premiers épisodes entre le savant parano, la gamine à moitié débile et leur gel de banane c’est un peu n’importe quoi.
Steins;Gate, le maitre du temps
Bon en effet au bout de quelques épisodes quand ça commence à être plus sérieux ça devient déjà plus intéressant (j’en suis genre au 14 ou 15 je crois), mais ça me conforte dans mon idée que le début est trop nawak et les persos trop dans le burlesque et que ça dessert le propos et la forme (un peu comme Planets qui m’intéressait vachement à la base mais que je trouve inregardable tellement c’est con) et y’a quand même de méga trous dans le scénar (déjà le fait que les gars fassent une machine à voyager dans le temps juste en branchant un téléphone sur un micro-ondes), mais bon j’ai quand même envie de savoir le fin mot de l’histoire.
Steins;Gate, le maitre du temps
Moi je trouve qu’au contraire, le côté burlesque renforce le côté dramatique. Et ce que je peux trouver insupportable dans d’autres séries, je le trouve touchant ici.
Quant au fait qu’ils fabriquent une machine à voyager dans le temps en branchant un téléphone sur un micro-onde, ça c’est anecdotique. On s’en fout un peu de comment ils font, l’important c’est qu’ils le font.
Sinon Planets j’en avais entendu parler aussi, et ça faisait parti de ma checklist des animes à regarder. Mais là du coup, tu m’as refroidi. :s
Steins;Gate, le maitre du temps
Bah du coup peut etre que toi t’accrocherais plus, mais moi je m’attendais à un truc limite Hard Science ou au moins vraiment SF, et les premiers épisodes c’est juste un groupe de losers qui galèrent et font les cons, donc peut etre que là aussi c’est qu’une intro et que ça se dramatise après, mais moi ça m’a fait décrocher.
Et t’es quand même super paradoxal d’aimer ce coté burlesque de Steins;Gate et de reprocher à MGS d’être un truc à la Bioman je trouve 😀 (même si du coup moi je le suis peut etre à l’inverse aussi)
Sinon au delà de la machine à voyager dans le temps y’a pelin de trucs pas très crédibles quand même genre :
Steins;Gate, le maitre du temps
Et j’vois pas le rapport entre Steins;Gate et MGS… Okabe prend des poses à la Bioman, ouais. Mais ça va avec son personnage de scientifique fou. C’est pas sérieux comme dans MGS.
Dans MGS, Bioman n’a rien à faire là. Surtout quand en parallèle ça te parle de guerre froide avec des images d’archives de JFK.
Steins;Gate c’est une série un peu burlesque, très tranche de vie avec des faux airs de harem qui soudainement tombe dans le dramatique (d’ailleurs faut pas oublier que c’est un visual novel avant d’être un animé… ce qui explique beaucoup de choses).
Steins;Gate, le maitre du temps
Et pour la fille limite autiste, tu comprends bien plus tard… J’adore cette scène d’ailleurs.
Steins;Gate, le maitre du temps
J’ai fini la série, c’est vrai qu’au final les persos sont attachants et l’histoire assez sympa meme si je trouve quand même qu’il y a quelques trous (un peu comme tout le temps dans les histoires de voyage dans le temps) et des baisses d’intérêt dans certains épisodes et surtout que le début est trop grand guignol, mais c’était sympa quand même sympa et accrocheur à partir du moment où ça se dramatise un peu.