Avec Turok, Propaganda Games tentent de nous faire oublier cette fichu idée reçue comme quoi les dinosaures auraient disparu il y a quelques millions d’années.
Un nouveau monde
Nouvelle recrue sur un vaisseau plein à craquer de soldats aux bras plus gros que les cuisses d’une star du calcio gonflée aux hormones, Turok a bien du mal à s’intégrer. Faut dire qu’avec ses origines indiennes, sa coupe iroquois et son passé au sein du tristement célèbre Wolf Pack n’arrangent pas les choses. Le Wolf Pack est une section des forces spéciales dont les membres ont tous été recrutés parmi les pires criminels de l’univers. Forcément, il n’en fallait pas plus pour que ça dérape. Depuis, l’organisation est considérée comme criminel et son chef est activement recherché. Mais rassurez-vous, vous n’allez pas avoir à le chercher longtemps, puisque suite à une attaque surprise, votre vaisseau s’écrase sur une planète inconnue et, ô miracle, c’est précisément cette planète que le Wolf Pack a choisi pour élire domicile.
Séparé du reste des survivants, vous allez devoir vous frayer un chemin à travers une jungle luxuriante pour rejoindre le site du crash principal et ainsi retrouver vos camarades qui, quelques instants plus tôt, se moquaient de vous. Très vite rejoins par Slade qui, évidemment, se trouve être le mec qui vous déteste le plus au sein de la section, vous allez avoir la désagréable surprise de constater que l’évolution sur cette planète a quelques millions d’années de retard. Du coup, c’est une jungle infestée de dinosaures carnassiers que vous allez devoir traverser à grands coups de pétoire et de coup de schlass bien placés. Outre toutes sortes de dinosaures, tantôt réels comme le T-Rex ou les Vélociraptors, tantôt crées de toutes pièces par les développeurs, vous allez également tomber contre des hordes de soldats ennemis au look sensiblement proche des Hellgast de Killzone.
Le T-Rex du pauvre
Techniquement Turok se situe dans la moyenne supérieure. Certaines zones sont particulièrement agréables à l’œil, tandis que d’autres n’ont vraiment rien pour elles ; notamment les intérieurs. On regrettera cependant que les situations n’offrent pas plus de moments anthologiques comme le proposait King Kong par exemple. Les situations avec les dinosaures par exemple manquent cruellement de mise en scène tape à l’œil. Même la rencontre avec le T-Rex laissera de marbre le joueur lambda ; un sentiment sans doute du à la taille ridiculement petite du bestiau. Si vous avez joué à King Kong, Turok vous fera doucement rigoler tant ce roi des prédateurs passe ici pour un bébé phoque alors que dans le titre d’Ubisoft, il avait cette aura de « menace suprême » qu’il était préférable de fuir.
Même constat pour les vélociraptors ou les quelques autres saloperies qui vous attaqueront en nombre ; je ne peux m’empêcher de penser qu’une mise en scène à la Jurassic Park (l’attaque dans les hautes herbes) aurait complètement changé la donne. Toujours est-il que ces rencontres avec les dinosaures offrent leur quota d’adrénaline, ce qui n’est pas vraiment le cas des affrontements contre les soldats adverses. Ici ce n’est pas leur intelligence artificielle qui est mise en cause, il faut bien avouer qu’elle est tout à fait honnête. Non, c’est le trop grand classicisme des armes utilisées ou le coté « clone » de vos adversaires complètement dénués de charisme. Sans parle du level design pas toujours très au point. D’ailleurs en parlant de level design, il est à noter que les environnements en extérieur sont bien souvent ouverts, laissant un peu d’amplitude dans le choix de vos déplacements. Mais au final on s’y perd un peu. Sans parler du manque cruel de variété dans les décors.
Gameplay sans personnalité
Pad en main, Turok manque encore singulièrement de personnalité. Le système de visée n’est pas le plus agréable qu’il m’ait été donné de voir et la maniabilité générale est bien trop classique. Alors certes, le maniement de l’arc ou du couteau est assez sympa, les frags au poignard offrant même quelques petites scénettes plutôt bien foutues, mais rien de très excitant. Au chapitre de l’originalité, on peut également noter les QTE lorsqu’un dino vous saute dessus et tente de vous croquer pour varier quelque peu son régime alimentaire. Mais là encore, après deux ou trois attaques, on commence à se lasser de ces scènes répétitives. Le jeu tente pourtant de varier les approches, tantôt à la Rambo en tirant dans le tas, tantôt de façon furtive en découpant tout ce qui bouge au couteau… il y a même un semblant de survival lorsqu’on se retrouve désespérément seul au beau milieu de la jungle. Mais encore une fois, malgré la bonne volonté des développeurs, ces phases ne volent pas bien haut et au final on se retrouve à bourriner du début à la fin.
Très souvent, Turok sera accompagné par au moins un coéquipier, si ce n’est plusieurs. Pourtant, malgré leurs grandes gueules et leurs gros biscottos, ils sont presque aussi utile qu’une passoire pour puiser l’eau. D’ailleurs bien souvent on ne remarquera leur présence que lorsqu’ils vous répéteront continuellement, à la manière d’un disque rayé, de vous pointer à tel ou tel endroit alors que vous êtes en sale posture à flinguer tout ce qui bouge tout en priant pour ne pas passer l’arme à gauche. On a vu mieux comme soutien. D’ailleurs la mort dans Turok est encore moins agréable que dans tout autre FPS. Car ici les checkpoints ne sont pas légion, et il arrivera fréquemment de se retrouver de longues minutes en arrière et devoir se retaper quinze fois les mêmes scènes. Pour l’anecdote, un passage particulièrement sans intérêt en pleine base ennemie a failli avoir raison de ma persévérance à continuer ce test, car je décédais toujours au même endroit et revenait constamment une bonne grosse dizaine de minutes en arrière ; devant alors recommencer maintes et maintes fois des sections entières du jeu.
Ennui en ligne
Enfin il reste le multijoueur à passer en revue. C’était peut-être le seul aspect du jeu qui titillait ma curiosité, bien excité que j’étais à l’idée de frager des adversaires humains au beau milieu de hordes de dinosaures affamés contrôlés par l’I.A. Là encore, c’est la douche froide. Alors oui, certaines maps proposent bien ces dinosaures en pleine partie, mais leur incidence sur le déroulement des affrontements est très, trop minime. Mais surtout, c’est le manque cruel d’intérêt des maps qui étouffe mon intérêt dans son œuf. Le level design est juste atroce, les parties sont poussives et ennuyeuses au possible et ce n’est pas le mode Wargame proposant des objectifs à réaliser, en attaque et en défense, qui viendra rehausser le niveau. Et puis il faut bien avouer qu’après Halo 3 ou surtout Call of Duty 4, il est difficile de se plaire dans un mutli aussi classique.
Bref, je n’attendais rien d’autres de Turok, qu’un petit FPS sympatoche n’arrivant pas à la cheville des titres références sur 360 et j’ai pu découvrir en Turok un petit FPS sympatoche n’arrivant pas à la cheville des titres références sur 360. Si vraiment vous n’avez plus rien à jouer, que vous n’êtes pas spécialement exigent et que vous n’avez pas perdu toutes vos économies dans des actions Société Générale, alors pourquoi pas s’y essayer. Mais croyez-moi, il y a suffisamment de bons FPS sur consoles pour se permettre de passer à coté d’un tel titre. Après, c’est vous qui voyez comme dirait l’autre…
Placer le joueur au milieu des dinosaures aurait du être beaucoup plus jouissif ; mais ici ils ne représenteront jamais une véritable menace. Et comme c’était le seul argument du jeu ; mieux vaut faire l’impasse.