Jeu indé le plus vendu de tous les temps, l’un des mieux noté par la communauté également, Stardew Valley est récemment sorti sur Xbox One et PS4. Du coup, comme on est mainstream sur Polygamer, on en parle enfin…
Vous le savez, la rédaction de Polygamer est ouverte d’esprit, tolérante, voire avant-gardiste lorsqu’il s’agit de véhiculer des messages sociaux forts. C’est pour cela qu’on a accueilli à bras ouvert un bouseux provincial au sein de notre équipe. Du coup, afin de mieux le cerner, j’ai décidé de m’intéresser à sa vie de tous les jours en expérimentant le travail de la ferme au travers d’une simulation particulièrement réaliste : Stardew Valley. A l’instar des Harvest Moon dont il s’inspire plus que de raison (on est quand même à deux doigts du plagiat là), notre héros/héroïne débarque à Pelican Town, lassé(e) de la vie citadine, dans la ferme familiale laissée à l’abandon depuis la mort de son grand-père (enfin, je ne suis pas totalement sûr qu’il soit décédé). Votre première tâche consiste donc à déblayer un peu le terrain, envahi de pierres, branches cassées et mauvaises herbes incompatibles avec un potager digne de ce nom. Sitôt la zone débroussaillée, vient le temps d’y planter radis et navets avec vos outils tout rouillés et votre arrosoir de gros noob qui vous demanderont tant d’efforts qu’ils ne vous laisseront que trop peu de temps et d’énergie pour faire autre chose. Ici plus qu’ailleurs, le temps c’est de l’argent et vous n’en aurez jamais assez pour réaliser tout ce que vous souhaitiez entreprendre.
C’est qu’il y en a des choses à faire à Pelican Town. Cultiver la terre bien entendu, mais aussi pêcher, élever du bétail (vaches, moutons, poules, canards, lapins, cochons, chèvres, cheval), cuisiner, couper des arbres, explorer une insondable mine, en extraire ses minéraux ou combattre les nuisibles qui y ont élu domicile, rencontrer les habitants, draguer votre future épouse (ou époux… le jeu est gay-friendly d’ailleurs), faire vos courses, crafter, accomplir des quêtes ou tout simplement vous balader dans la vallée. Tout cela prend un temps fou et consomme votre énergie. Et si votre jauge de fatigue peut facilement remonter vers les sommets en mangeant quelques aliments et produits cuisinés, le temps, lui, file à toute allure et ne vous laissera pas souffler une seule seconde. Rien que le travail de la ferme (cultures et bétail), vous prend au mieux une matinée complète. Heureusement, avec un peu de patience et les plans qui vont bien, vous pourrez crafter de nouveaux accessoires (notamment de très pratiques arroseurs automatiques) ou demander au forgeron d’améliorer vos outils. Cela vous facilitera le travail et vous permettra de vaquer à d’autres occupations. Mais avant d’en arriver là, vous allez suer sang et eau.
Avant d’émettre une quelconque critique, il faut savoir que le jeu a été intégralement développé par une seule personne. Du coup, la partie graphique nous ramène à nos lointains souvenirs, à l’époque de la génération SNES/Megadrive. Clairement, ce n’est pas très joli. On ne peut même pas appeler ça du pixel art. C’est toutefois suffisamment fourni et détaillé pour avoir son petit charme. Côté gameplay, Stardew Valley est un melting pot des Harvest Moon et de son spin-off Rune Factory. On retrouve bon nombre de mécaniques, mais également de petits détails issus de ces deux séries : La météo du lendemain annoncée à la télévision, des festivals qui ont lieu deux fois par saison, la façon d’entretenir des relations avec les habitants de la région, la propension à la déforestation, et bien sûr la culture des fruits et légumes ainsi que l’élevage de bétail et tout ce que cela rapporte (œufs, lait, laine, etc.). C’est tellement copié-collé que je me demande même comment le jeu, qui a rencontré un succès assez phénoménal en plus, n’a pas été attaqué en justice par Marvelous et Nintendo. Tant mieux pour lui, et tant mieux pour les joueurs PC-PS4-XBO, qui devaient jusque-là se contenter d’austères simulations, type Farming Simulator, s’ils souhaitaient faire l’expérience de la vie à la cambrousse.
Toujours est-il que si la base est très largement inspirée de la saga japonaise, Stardew Valley s’en écarte tout de même sur certains points, qu’il améliore. Le message pour commencer, est un peu plus adulte. Les PNJ ont des discours moins enfantins et la dualité entre les esprits de la vallée et le gros supermarché qui veut dominer la région insuffle un vent de modernité. Bon, ça reste toutefois simple, voire simpliste, et la morale n’est jamais entachée. Dommage d’ailleurs. Car quitte à donner un ton plus adulte, j’aurais aimé que ça aille plus loin avec un discours politique et social plus tranché, voire même un soupçon d’immoralité et de provocation (cultiver des plans de beuh par exemple). L’autre grand changement, c’est le craft qui permet de moderniser sa ferme, se faciliter le travail ainsi que d’élargir la gamme des produits et items fabriqués. Là encore, je trouve que le jeu ne va pas assez loin. Il aurait pu se Minecraftiser, voire lorgner du côté des Animal Crossing (quitte à copier sur Nintendo), histoire de personnaliser son expérience de jeu ou même exporter ses productions vers la communauté. Mais au final, Stardew Valley reste une « simple » copie améliorée de Harvest Moon et en soi, c’est déjà pas si mal. Si tant est que vous accrochiez au genre et aux principes, il s’avère très rapidement chronophage, au point de passer votre entière semaine de vacances, vautré dans votre canapé, à développer votre ferme (Paraît-il… mais ce n’est pas mon genre, bien entendu).
1 Commentaire
Stardew Valley, vis ma vie à la campagne
Ça fait quand même quelques années que vous venez à la campagne. Avouez que vous y prenez gout !