RoboCop : Rogue City, plus proche de la série B que de Verhoeven

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Alors que Blue Prince est fini pour moi contre mon grès avec ce bug de sauvegarde, j’ai dû retourner sur RoboCop. L’occasion de le finir et de proposer ce test avertissement.

« La loi c’est moi » … heu, pas sûr de moi là

RoboCop est à l’image de Starship troopers bien plus sérieux et culte qu’il n’y parait. Par contre, comme pour toute licence d’action, son utilisation à répétition a vite dérivé sur de la série B pleine d’action et où les neurones ne sont plus vraiment nécessaires quand on a un policier robot pour faire le boulot !

En bon FPS de base, Rogue City est un exemple. La lenteur de notre robot renforce encore cette impression où les développeurs auraient pu se résoudre à faire un rail shooting tant notre perso se contente de marcher et tirer sur tout ce qui bouge. Oubliez de vous mettre à couvert, oubliez de réfléchir, gardez enfoncé L2 pour avoir le scanner et gardez enfoncé R2 pour tirer partout. Voilà vous venez de faire 90% du jeu.

50% Homme, 50% machine, 100% flic !

Pour les 10% restants, pensez à vous mettre à couvert (je sais je viens de dire qu’il n’y avait pas besoin mais les boss, c’est un peu un gameplay à part). Si possible, trouvez un angle bien foireux où l’ennemi (bien souvent un ED-209) va tirer dans le mur et pas vous, et tirez vos munitions infinies sur ce gros sac à PV sans vous soucier de l’intérêt du jeu, histoire de rendre hommage au travail des développeurs qui ne s’en sont pas soucier non plus.

Bien sûr j’exagère un poil. Si je devais noter ce jeu, il aurait péniblement au dessus la moyenne, là où ce que j’écris semble décrire un 3/20. L’ambiance est bien rendue, le visuel est largement correct, le shoot est assez agréable, le côté RoboCop aussi d’ailleurs. Il y a quelques logiques de gameplay agréables où on nous envoie dans des zones un peu ouvertes du vieux Detroit pour qu’on puisse librement faire la mission principale et quelques missions secondaires qui sont correctes. Mais c’est principalement arrivé au 2/3 du jeu que ça commence à merder selon moi.

« Je suis une machine »

À vouloir probablement tenir un cahier des charges sur la durée d’un AA, Teyon (le studio de dév) nous met des rebondissements navrants où l’ennemi se fait la malle 12 fois et où on se retrouve embarqué dans des chasses à l’homme interminables dans des scènes remplies d’ennemis qui ne sont que de la chaire à canon. Le dernier tiers est ainsi un enchainement de passages identiques, de plus en plus « durs » sans jamais l’être car si vous faites évoluer un minimum correctement votre RoboCop, personne ne vous inquiétera vraiment. Du coup, c’est juste plus long et on se fout de plus en plus de l’avancée de l’histoire que l’on souhaite juste se voir finir. La scène de fin est d’ailleurs quasi parodique (c’est peut-être moi qui est raté le second degré du jeu en fait) avec l’ennemi dont la main éclate littéralement et qui se tient le moignon qui pisse le sang, comme si de rien, en faisant son speech.

Lewis : « Mais qui pourrait être derrière tout ça !? » Ça ça aurait été un bon rebondissement.

Le jeu essaie d’ailleurs souvent de nous vendre des passages plein d’émotions et d’humanité où l’on doit répondre à des questions sur notre situation d’homme/machine. Donnant lieux à des choix très importants nous questionnant profondément (second degré) :

Journaliste « Comment vous sentez -vous par rapport à vos droits humains »

Murphy : « Je suis une machine »

Bon, bien sûr, en répondant ça, je ne joue pas vraiment le jeu mais bref, en tentant d’humaniser RoboCop le plus possible, Rogue City renvoie à un drama là où il n’y a la place que pour de l’action de bas étage. Il en va d’ailleurs de même pour Detroit, que l’on tente de nous faire défendre avec une once d’humanité contre les vilains riches, mais le scénario, qui se passe entre RoboCop 2 et 3 a basé son niveau sur son espace temporel, entre le 2 et le 3.

D’ailleurs, à part la musique assez mémorable de ce monument de la SF, il ne reste ici guère plus de choses à sauver que dans RoboCop 3.

Petite pointe positive là-dedans, on est tellement peu impliqué dans l’histoire que lorsqu’un pnj refuse de quitter un immeuble en feu car il ne trouve pas son chat, on se venge de toutes les quêtes annexes ridicules qu’on nous demande dans les jeux et on le laisse à son triste sort. Désolé, il y a déjà tellement de victimes dans ce Detroit là que c’est pas toi que je vais sauver asshole !

Vraiment, encore une mission… ok, ok…

Le jeu se conclut en apothéose lors d’un combat en mode épilogue alors qu’on pensait en avoir fini après avoir fait le point avec tous nos alliés (discussions sous forme de récapitulatif des effets de vos réponses durant l’aventure). Le seul truc encore plus osé que nous imposer un épilogue serait de proposer un New Game +, comme si on pouvait en redemander (oui le jeu le propose).

Avant de conclure je vais quand même parler rapidement des améliorations, en mode light RPG, qu’on peut apporter à RoboCop. D’un côté on gagne des points de compétences que l’on doit distribuer, en comprenant très vite qu’on n’aura pas assez de points pendant un bon moment pour déclencher les bonus d’amélioration. Pas très utiles. En même temps quand on voit à quel point on finit fort, pas sûr que ce soit utile de les rendre utiles. De l’autre, on a un système de carte mère à compléter avec des nœuds d’améliorations pour obtenir des modificateurs. Le truc est assez complexe et très mal fichu, mais a au moins le mérite de modifier sensiblement le gameplay.

En conclusion

Vous l’aurez compris je n’ai pas spécialement apprécié RoboCop Rogue City. Si l’ambiance est correcte, les graphismes largement suffisants, le gameplay satisfaisant, les musiques très bonnes et le système de jeu ok, la trame digne d’un nanard et le dernier tiers du jeu inutile et long m’ont complètement gâché ce qui aurait pu être sauvé à mes yeux. Au moins en le prenant au second degré j’ai pu me marrer un peu.

Testé grâce à mon abo PS+ (et heureusement car le jeu était dans ma liste de souhaits, je suis pas passé loin de faire une connerie).

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