Metro : Last Light, la nalyse

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La survie est un domaine que les gars de chez 4A Games connaissent très bien (dans tous les sens du terme)… Normal de poursuivre leur travail dessus avec cette très bonne suite à Metro 2033.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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L’ambiance est le maître mot.
Metro 2033 s’en était sorti avec les honneurs (voire la critique rédigée par Tsokoa), et offrait un pendant bien immersif et dépaysant aux FPS scriptés à la Call of Duty. Cette suite enfonce le clou, avec style.

Le pitch dans ta potch

Artyom est désormais gradé de l’ordre après avoir fait balancer les missiles qui ont décimé le peuple des Sombres, soi-disant menace pour l’humanité après la guerre nucléaire et les mutations qui en ont découlé à l’air libre. Le problème c’est qu’on n’en est plus si sûr et notre pauvre gars au fin fond de sa station de métro russe est rongé par les remords. C’est dans l’espoir de dénicher le dernier Sombre survivant, un enfant, qu’il va reprendre les flingues et entamer son road trip souterrain (et à la surface dévastée aussi un peu).

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

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Certaines stations sont politisées. Et entre les facho et les coco, la tension monte.
Metro : Last Light mise tout sur son ambiance et de ce point de vue c’est très réussi. L’exploration compose une majeure partie du titre et les stations donnent une impression réelle de vie aux atmosphères parfois bien différentes. Mention spéciale à celle nommée « Venise », inondée, particulièrement prenante et à son club de strip-tease. Bon, faut aimer la chaudasse en sous vêtements de fortune et aux bas déchirés, mais après s’être tapé des kilomètres de marche dans la merde, on ne fait pas la fine bouche. Et puis ils ont animés les nibards, faut avoir un peu de respect pour le travail accompli des développeurs et contempler. Contempler c’est d’ailleurs ce qu’on fait souvent, le niveau de détails pour rendre l’univers crédible est remarquable. Ca va de toiles d’araignées à l’intérieur à des conditions climatiques impressionnantes à l’extérieur, en passant par de multiples éclaboussures sur le masque à gaz qu’on balaiera d’un revers de main.

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Heureusement, même après la post-apocalypse et même réfugiées dans le métro, y a des boîtes de strip.

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Oui bah tant qu’on peut nichonner on va pas s’en priver !
Last Light est avant tout narratif et si la sensation de longer pendant 10 heures une succession de couloirs scriptés est bien présente, le scénario vaut bien 10 000 Call of Duty qui d’épisode en épisode peinent à en torcher un. Dans Last Light, il y a une histoire, il y a un contexte politique palpable, la société se reconstruit avec difficulté. Mais c’est surtout le rapport entre Artyom et l’enfant Sombre qui va doucement prendre le dessus. Notre russe culpabilise, tandis que le petit essaye de comprendre comment un humain fonctionne. Et c’est intéressant, jusqu’à la fin qui n’est pas ouverte à une suite (une qualité, qui n’empêchera pas une éventuelle suite avec des perso différents ceci dit).

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L’ambiance lorgne régulièrement sur du survival-horror.
On nous prend aussi pour des adultes, ce qui fait toujours plaisir. En témoigne les divers passages où l’on nous confronte à une situation hardcore, comme un presque viol. Ben ouais la vie post-apocalyptique dans un métro, ça reste la vie dans un métro (ou ça reste post-apocalyptique, comme vous voulez). – En fait j’ai reboot la sauvegarde et si on laisse les bandits continuer à agresser et menacer la femme de viol, elle meurt sans qu’il ne se passe rien. On n’est pas encore dans un média avec autant de liberté qu’au cinéma, mais l’audace m’a plu pour un jeu d’envergure. La vie est crue et on nous le montre -.

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Les conditions climatiques extérieures sont très variées et parfois vraiment impressionnantes.
Reste des maladresses témoignant du manque de moyens des développeurs. L’I.A. des humains est ridicule surtout lorsqu’on joue « l’infiltration » (celle des streums est plus agressive). Artyom n’a pas de jambes lorsqu’il est debout (une fois assis il en a) mais il y a une ombre portée de celles-ci, il est même totalement muet sauf lors des temps de chargement où il raconte ses impressions – avoir un bon scénar’ et une ambiance immersive avec un héros sans voix c’est paradoxal -. On appréciera tout de même un gameplay simple avec plein de petites idées toujours dans l’optique de servir l’ambiance (le briquet, le masque et ses filtres, la batterie, les balles en guise de monnaie). Là-dessus, les développeurs n’ont de leçon à recevoir de personne et certainement pas de studios 100 fois plus riches qu’eux comme DICE, Treyarch ou Infinity Ward. En soi, c’est une prouesse.

https://youtube.com/watch?v=qNOZDdlSpU8%3F

Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix

– Si Metro 2033, s’inspirait du roman russe du même nom, Metro : Last Light ne s’inspire pas de la suite du roman Metro 2034. Le jeu comporte un scénario original qui suit directement Metro 2033, et qui devrait être enrichi en roman dans… Metro 2035, par l’auteur original.

– Les droits d’adaptation du roman Metro 2033 ont été rachetés pour une adaptation en film…

– Pour conclure sur le roman, si Metro 2033 a été un best seller en Russie, c’est son adaptation en jeu vidéo qui lui a permis de s’exporter dans le monde entier.

– Astuce pour encore plus d’immersion : mettez les sous titres en français et le doublage en russe dans le menu du jeu. Je déconne pas je l’ai vraiment fait, j’ai kiffé (dépaysement garanti).

– 4AGames a subit des conditions de travail effroyables comme en témoigne cet article de l’ancien patron de THQ qui éditait le jeu à l’origine. Je vous conseille vraiment sa lecture. (Ou le résumé en français par ici pour les non anglophones.) En ayant conscience de ça, Last Light n’est plus qu’un bon jeu, c’est un chef-d’oeuvre. Respect.

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