Par le passé, le Summer of Arcade nous a habitué à des jeux de grande qualité. Cette année encore, il s’affirme comme LE rendez-vous incontournable de l’été, en nous offrant une énième pépite comme lui seul en a le secret.
Disney World
Alors que tout le monde avait les yeux rivés sur Deadlight (moi le premier), c’est un jeu bien plus discret qui fera date pour cette itération 2012 du Summer of Arcade. Car il faut bien avouer que Dust an Elysian Tail, c’est son nom, n’a pas beaucoup fait parler de lui ces derniers temps. Même Microsoft, avait axé toute sa communication SummerofArcadienne sur le Survival de Tequila Works. Outre le launch trailer habituel, il faut remonter à l’année dernière pour trouver la seule et unique bande annonce du jeu. C’est fou, non ? Pourtant, il suffit d’un seul coup d’œil sur ce Dust pour remarquer son potentiel. En effet, si on excepte le design très « Bernard et Bianca » qui pourrait en rebuter certains, le jeu affiche des graphismes 2D plutôt flatteurs pour la rétine. Les seuls premiers screenshots auraient donc du susciter un minimum d’attentes auprès du grand public. Pourtant, il n’en fut rien. Et quand je pense que l’année dernière, le studio avait refusé ma demande d’interview, sous prétexte que c’était Microsoft qui gérait la communication et que je devais passer par eux… Microsoft n’a jamais géré leur communication, ils ont juste jeté le jeu aux oubliettes pour le ressortir, comme par enchantement au moment de son lancement. Un vrai gâchis qui n’aura pas empêché Dust an Elysian Tail de se vendre à plus de 300.000 exemplaires. Imaginez si Microsoft avait fait son boulot…
Bref, je m’égare là. Graphiquement, je le disais un peu plus tôt, le jeu est franchement joli et s’offre un design très Walt Disney plutôt réussi, qui tranche littéralement avec le propos plus adulte du jeu. C’est clair qu’avec des personnages au look de souris/lapins/chats et autres créatures typiques des héros de Disney, pour un œil non averti, Dust pourrait très bien s’apparenter à un jeu pour enfants. Même Fidget, la petite Nimbat qui accompagne le héros partout, est kawaii tout plein et possède cet humour caractéristique du petit familier de films d’animation. Toutefois, derrière ce design presque enfantin, se cache une histoire assez dure. Car s’il s’éveille sans souvenir, le héros (Dust) va très vite comprendre qu’il a une lourde part de responsabilité dans le génocide d’une race séculaire : Les sang-de-lunes. S’en suit alors une quête pour recouvrer la mémoire, mêlée à une soif de justice et un désir de rédemption qui se laisse suivre sans déplaisir. L’histoire, déjà passionnante en soi, est portée par un doublage anglophone absolument magistral, comme rarement on a l’occasion de voir (ou plutôt d’entendre). Tous les dialogues sont doublés, et qu’il s’agisse de Dust, de Fidget ou de n’importe quel autre protagoniste (de premier ordre ou anecdotique), à chaque fois les voix collent à la perfection et le ton reste juste. Il n’y a guère que l’épée de Dust, Ahrah, qui dérange ; non pas pour le ton ou le timbre employé, mais parce que le volume est limite imperceptible, nous obligeant à monter le son plus que de raison.
Muramasa à l’occidentale
Mais Dust: An Elysian Tail, ce n’est pas que de jolis graphismes et une histoire prenante, c’est aussi un gameplay particulièrement soigné. On se retrouve en présence ici d’un plateformer/action comme on n’en voit plus beaucoup de nos jours. Le dernier à avoir étrenné le genre, ce fut Muramase: The Demon Blade sur Wii, avec qui Dust a énormément de points communs d’ailleurs (à commencer par l’excellence). Déjà à l’époque, Muramasa faisait figure d’Ovni dans cette industrie du copié/collé. Alors là, sur consoles HD, imaginez un peu. C’est peut-être même pour ça que Microsoft s’est montré aussi frileux à son sujet. Quoi qu’il en soit, les mécaniques de gameplay s’articulent ici autour de combos furieux (un succès se déclenche à 1.000 coups, c’est dire), d’allers et retours Métroïdvanesques et de quêtes annexes façon RPG. Pour réaliser les combos, notre héros dispose d’un panel de coups relativement large et du soutien très appréciable de Fidget. En soi, la petite nimbat n’a rien d’une redoutable guerrière et ses petits crachats de feu ou de foudre paraissent bien ridicules. Toutefois, associé au tourbillon provoqué par l’épée de Dust, ces attaques deviennent terriblement dévastatrices. D’ailleurs, si au départ on aura plutôt tendance à améliorer l’attaque, la défense ou la santé de Dust dans le menu d’XP, on se rend bien vite compte que le plus efficace reste encore d’accroitre la puissance de Fidget, afin de faire apparaitre des arcs électriques ou de gigantesques colonnes de feu qui recouvrent presque l’intégralité de l’écran (ce qui pose parfois des problèmes de visibilité ; surtout dans le dernier niveau, très… bordélique).
Bref, ce jeu est une véritable pépite. Même sa durée de vie est plutôt conséquente pour un titre Xbox Live Arcade. Ainsi, il m’aura fallu un peu plus de 11 heures pour terminer le jeu à 80%, sachant que je ne suis pas forcément atteint de cette collectionnite aigüe qui pousse les joueurs à chercher tous les bonus cachés derrière le moindre pixel. J’imagine que si vous êtes du genre à foncer tête baissée en ligne droite, sans prendre la peine de faire quelques quêtes annexes, vous devriez en avoir pour une demi-douzaine d’heures. Mais faudrait quand même être sacrément con pour payer un jeu 15 euros et passer à côté de ses richesses. Quoi qu’il en soit, s’il n’a pas forcément eu votre attention jusqu’à maintenant, Dust: An Elysian Tail mérite amplement que vous y jetiez un œil désormais. Car selon moi, c’est clairement le jeu de l’été, et peut-être même le jeu XBLA de l’année. Avouez qu’il serait dommage de passer à côté…
1 Commentaire
Dust an Elysian Tail, le conte de vos nuits d’été
En voyant ce jeu, ça me fait grave ièche de ne plus avoir de 360 sous la main…