Disaster, passe son diplôme de secourisme

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Les plus grandes catastrophes naturelles de la planète, les développeurs de Baten Kaitos, la maniabilité singulière de la Wii. Disaster avait tout pour plaire…

Une mise en scène de haut vol…can

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Finalement, un pique-nique sur les flancs d’un volcan, c’était pas une super idée.
C’est par ce jeu de mot déplorable que j’ouvre ce test de Disaster ; témoin de l’état d’instabilité intellectuelle dans lequel ce jeu m’aura plongé. Bon, c’est vrai que d’aucun vous affirmeront qu’il n’ait nul besoin de cela pour me déstabiliser intellectuellement, mais qu’importe. Si j’ai choisi de me ridiculiser de la sorte, ce n’est pas si anodin. En effet, l’histoire de Disaster débute par un sauvetage sur le flanc d’un volcan… Et là tout de suite, ma vanne le fait grave ! Non ? Bon tant pis… inutile de s’attarder. Bien sûr, tout habitué que vous êtes aux films catastrophes (Le pic de Dante, Fusion, Le jour d’après…), vous aurez compris que ce sauvetage pour le moins routinier va se terminer en véritable enfer lorsque le susdit volcan va entrer en éruption. Très vite on se demande alors comment notre héros, perdu au milieu de nulle part, va pouvoir enchainer les emmerdes plus vite qu’un Mc Clane au meilleur de sa forme. En vérité, ça ne va pas vraiment être le cas ; la véritable histoire commençant alors quelques mois plus tard, dans la très fictive ville de Blue Ridge City. Ce niveau volcanique sert alors de tutoriel, nous familiarisant avec les fondamentaux du jeu. Cependant, le tutoriel va curieusement s’étendre sur l’ensemble des niveaux suivants. Car la richesse des situations proposées, sont autant de maniabilité distinctes à maitriser. Dès lors, mise à part pour les quelques actions récurrentes (les phases de shoot ou de conduite essentiellement), l’action sera constamment hachée par un petit écran explicatif des commandes à utiliser. Indispensables, j’en suis bien conscient, la répétition outrancière de ces mini-tutos finit par devenir pénible et nous empêche de nous abandonner totalement au jeu. On aurait presque l’impression par moment de jouer un Party Game aux nombreux min-jeux. Surtout que la plupart de ces séquences ne durent finalement pas bien longtemps.

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Et dire qu’Obama se plaint d’être président au moment de la crise…
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Ils n’ont pas l’air de rigoler ces cons… mais ça tombe bien, moi non plus !
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Les missions de secourismes sont le théatre de mini-jeux plus ou moins bons.
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Appelez pour savoir si quelqu’un a besoin d’aide dans le coin.

Du convenu ça me convient

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Les phases de shoot à la Time Crisis sont plutôt agréables.
Pourtant, il se dégage un je ne sais quoi de Disaster qui vous scotche au contrôleur. J’imagine que c’est une question de sensibilité personnelle, mais depuis le temps que j’attendais de pouvoir me la donner grave sur un jeu reproduisant des séries de catastrophes naturelles, je ne vais pas bouder mon plaisir. Effectivement, déçu de l’abandon de Survivor par Replay Studios, dépité du ratage total qu’est Bad Day L.A., il ne me restait que Disaster pour assouvir mes désirs de sauveur de l’humanité (bon maintenant y a I’m Alive qui se profile). Bref, après sa petite escapade près du volcan, notre jeune, beau et très fashion héros se retrouve dans un bureau, tout désireux qu’il est de ne plus jamais faire de terrain (ouais, le jeu multiplie les clichés). Malheureusement pour lui, les choses ne vont pas tourner comme il l’entend et il va très vite se retrouver embrigadé dans une affaire mêlant services secrets, anciens militaires déchus, scientifique de génie, jeune et belle (forcément) sœur de feu le meilleur ami du héros (ouais je spoile, il crève au début !) et… une multitude de catastrophes naturelles. Le scénario est très conventionnel et, pour être tout à fait honnête, s’il avait s’agit d’un film, je l’aurai vomi jusqu’à mon dernier râle. Mais voilà, allez savoir pourquoi, en jeu vidéo ça passe beaucoup mieux. Sans doute parce que les jeux de ce type se comptent sur les doigts d’une main. Il faut avouer que les situations s’enchainent à un bon rythme, toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Tremblement de terre, tornades de feu, ras de marée, rien n’est épargné à notre vaillant personnage qui, pourtant, ne sourcille pas une seconde, tout motivé qu’il est de retrouver la jolie fille kidnappée (aaah un joli cul, ça ferait faire n’importe quoi). Bon, faut dire aussi qu’il a un peu l’âme d’un sauveur quand même (c’est même son métier). Je suis sûr qu’il a d’autre motivation que la jolie fille. Allez, reconnait le… t’aimes ça faire le héros, mon cochon !?

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T’inquiètes pas petit, un bon massage cardiaque et il participe au marathon de New York.
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Là mon gars, t’es dans la merde.
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Pour se débarrasser des flammes, faut secouer la wiimote… c’est bien connu.
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Les armes sont personnalisables, et ça c’est plutôt cool.

Laisse-les crever, putain !

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Le stand de tir est non seulement amusant, mais permet d’améliorer ses compétences.
Malheureusement, ces mêmes situations qui auraient pu, qui auraient du devenir inoubliables, ne sont presque que des anecdotes tant la technique complètement à la rue de la Wii ne permet pas de nous éblouir. Soyons honnête, le jeu est moche… mais alors très moche. Mais encore, s’il n’avait s’agit que de ça… il n’aurait pas été bien compliqué de passer outre. Malheureusement, ce manque de puissance de la machine (et peut-être d’audace ou de génie des développeurs, allez savoir) nous offre une ville dévastée curieusement vide (ou presque) de toute sa population. Seuls quelques survivants, pour la plupart blessés, trainent ça et là dans les niveaux ; attendant que vous leur portiez assistance. Moi qui aurait cru que de tels phénomènes provoqueraient un vent de panique dans la cité, il n’en est rien. Pire, les différents personnages que vous aurez à sauver au cours de vos pérégrinations sont d’un ridicule rarement atteint dans un jeu vidéo. Voir des personnes au seuil de la mort, soudainement revenue à elles-mêmes grâce à vos dons de guérisseur et s’enfuir en courant comme si de rien n’était est stupéfiant. Comme cette grand-mère a qui vous devez faire un massage cardiaque qui se redresse soudainement une fois qu’elle reprend conscience, vous assurant qu’elle va beaucoup mieux (c’est connu, les grand-mères ça se remet super vite). Pire, cette jeune femme et sa petite fille, prisonnière des flammes, qui refuse de vous venir en aide pour pousser un bus ; préférant rester là, seule au milieu d’un feu gigantesque jusqu’à ce que vous l’informiez que vous avez retrouvé son mari. On tombe rapidement dans le pathétique et on se dit qu’au final, le jeu aurait grandement gagné à se concentrer sur la survie et le conflit avec la faction militaro-terroriste, plutôt que de venir nous emmerder à sauver des civils, faisant sombrer le jeu dans le misérabilisme. D’autant plus que le jeu fourmillait de bonnes idées (la personnalisation des armes et du personnage , l’utilisation du haut parleur de la wiimote comme station de radio, …) et de moments d’anthologie (ou qui auraient du l’être) tel que la fusillade sur le pont au moment où le tsunami se pointe. C’est cruel !

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Cassez les boites pour récupérer des items.
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Ce gros morceau de barbaque fera remonter votre endurance en flèche.
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Ah… parce que ça peut encore être plus grave ?
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Ouais, c’est ça… crois-y !

Emettre un avis sur un jeu n’aura jamais été aussi compliqué que pour Disaster. Oscillant sans arrêt entre le brillant et le minable, le jeu de Monolith aura finit par me convaincre de ses qualités au mépris de ses défauts. Mais tout le monde ne sera sans doute pas aussi tolérant que moi.>

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