Sorti le mois dernier, Death Stranding 2 nous offre une nouvelle odyssée incroyable.
Il y a tout juste un mois sortait sûrement l’un des plus gros jeu de la PlayStation 5, à savoir la suite de Death Stranding. Après 60h de jeu, et en pleines vacances scolaire, j’ai enfin trouvé un moment pour vous partager mon avis.
L’intro est grandiose et ne laisse aucun doute sur l’ampleur du jeu. Un des plus impressionnants, sûrement le mieux fait et d’une mise en scène de haut niveau. Après quelques images, entre la prise de vue réelle et des ajouts incrustés, la musique de Woodkid se lance et le casting impressionnant défile à l’écran, renforçant cette sensation de block-buster qui va vous happer pendant des heures.
On retrouve alors Sam (Norman Reedus), notre porteur, avec Lou, son bébé (BB) devenu petite fille. La caméra fait alors un zoom arrière et alors que vous regarder cette scène grandiose, vous comprenez que c’est vous qui dirigez alors Sam et que le jeu commence. Bluffant.
Très vite, il reçoit la visite de Fragile (Léa Seydoux) et cela va marquer la fin de sa vie tranquille et cachée. Après quelques missions d’introduction, son quotidien va en effet être chamboulé et il partira pour de nouvelles aventures, d’abord à travers le Mexique puis jusqu’en Australie.
Accompagné d’ancienne connaissances, comme Fragile ou encore DeadMan (Guillermo del Toro), Sam va repartir pour connecter les gens dans un monde totalement déserté à cause des échoués.
Un gameplay toujours aussi unique
On retrouve le côté solo de Sam avec ses grandes traversées et c’est un plaisir toujours aussi énigmatique pour moi de savoir comment ils ont rendu ça agréable de marcher pendant de longues minutes pour franchir un col ou une rivière avec nos caisses sur le dos en ne pensant qu’à une chose, prendre soin de la marchandise. Lors des premières missions, on retrouve le plaisir de partir à pied, en prévoyant le bon équipement. Programmer son chemin, suivre les repères, poser son échelle au bon endroit pour traverser une rivière, tout ça apporte vraiment une satisfaction importante.
Sentiment gratifiant renforcé par le côté multi du jeu. Car vous serez connectés à tout un tas de joueurs dans le monde et, une fois reconnecté au fameux réseau chirale, vous aurez la chance de croiser leurs installations ou à l’inverse ils pourront profiter de vos échelles ou autre renovations de routes. Et le fait de recevoir un like pour une échelle bien posée, savoir qu’elle a profité à quelqu’un, augmente la satisfaction que l’on tire de notre périple. Tel un aventurier qui ouvre une nouvelle voie pour la première fois.
Pour l’amour d’un like 👍
Comme dans le premier épisode, Kojima se moque dans les grandes largeurs de ces réseaux, déjà par notre quête principale, thème que je n’approfondirait pas pour ne pas spoiler, mais aussi dans toutes ces interactions et tout le système de likes qui en découle. La futilité de voir des cœurs apparaître au bout des pouces de nos personnages lorsqu’ils parlent, de croiser des panneaux partout pour collectionner cette fameuse récompense et augmenter notre notoriété. Tout est mis en place pour se moquer de ces réseaux et de cette pathétique course à la notoriété.
Pourtant, DS peut apparaître comme un des premiers réseaux totalement bénéfique. En effet, le seul moyen d’accumuler les likes et de recevoir ce sentiment gratifiant est d’aider la communauté. Et je peux vous dire qu’on a tous rencontré un moment dans le jeu où tout est au bord de partir de couille, par manque d’équipement ou parce qu’il pleut et que l’on rencontre des échoués où encore parce qu’on traverse un endroit bien trop sauvage que l’on aurait dû contourner. Mais à ce moment, quand vous apercevez un refuge, une caisse de matériel offerte par un autre joueur, une échelle ou un abris anti-pluie, vous n’avez qu’une seule idée en tête, marteler votre pavé tactile pour remercier votre sauveur.
Kojima a même reconnu être impressionné par l’utilisation du réseau social du jeu par la communauté.
Une odyssée moins solitaire
En dehors de ces interactions sociales à tout va, Ce deuxième opus est bien moins solitaire que le premier. Accompagné d’une bonne partie de l’équipe du premier épisode, plus deux petites nouvelles, Sam n’a jamais été aussi bien entouré. Peut-être même un peu trop. Le symbole de cette réflexion n’est autre que le DHV Magellan, le vaisseau dans lequel navigue Sam est un peu l’illustration de tout ce que je n’ai pas aimé dans le jeu. Être accompagné ok, mais L’histoire devient hachée par des retours incessants pour se reposer.
Le principe est utilisé bien trop souvent. On prend notre mission principale, puis notre équipe nous fait signe de revenir au vaisseau pour se reposer. Ce qui donne généralement lieu à une cut-scene afin de faire avancer l’histoire puis vous serez bon pour reprendre une mission principale et je vous laisse deviner ce que l’on va vous proposer après (vous imposer serait plus juste), un petit repos au vaisseau, donnant lieu à une nouvelle cut-scene. Etc etc.
Autre point, l’équipe du vaisseau, qui finalement ne fait place qu’à trop peu de nouveauté. On a très vite l’impression d’être dans le 1. Alors ok, les clins d’œil c’est sympa mais quand ça devient un remake on se demande un peu où est la nouveauté. Je vous rassure, il y en a quand même et l’histoire est bien différente, nous en apprenant bien plus sur Sam que le premier épisode mais tout de même.
La dernière critique sur ce fonctionnement symbolisé par le Magellan est l’apparition de voyages rapides qui sont à l’opposé de l’esprit du jeu. Déjà les véhicules sont disponibles très tôt dans le jeu cassant assez vite ce formidable sentiment de longues traversées pédestres. Mais alors pouvoir se téléporter dans le jeu est juste une incompréhension totale de ma part. Il ne tient qu’à vous de ne pas utiliser cette option mais je comprends même pas qu’elle soit implémentée dans le jeu.
Ma dernière critique qui en découle directement est le niveau de difficulté du jeu (je parle du mode standard) qui devient très facile. Entre les véhicules à profusion qui ne coûtent pas grand chose en ressources et qui passent partout, les voyages instantanés, les combats dont on vous met en garde 20x alors que les ennemis tombent en 2 coups de poing et l’aide des autres joueurs, on se facilite très vite l’aventure qui en perd un peu de son charme car comme je l’ai dit avant, galérer un peu procure cette fierté de la tâche accomplie. Sans difficulté, il ne reste par moment que de longs voyages monotones.
Kojima, roi du WTF
Alors je ne sais pas si vous le savez mais moi, les jeux japonais qui ne riment à rien, c’est pas trop mon truc. Du coup, je suis pas toujours fan de Kojima. Death Stranding est une parfaite vitrine de tout ça. Il n’y a pas un personnage normal, l’un à des gants vivants autour du cou, l’autre un BB accroché à lui, l’autre une main coupée qui lui sert à piloter et enfin, même quand un personnage semble classique, on lui colorie ses verres de lunettes de couleurs différentes pour être sur qu’il ne soit pas normal. Liste non exhaustive au passage. Alors bien sûr pour le méchant, là, j’ai plus de mots. Tout le délire avec le doom et la grève j’en parle même pas. Et les 2h de fin, sans aucun spoil, sont absolument hors concours.
Et pourtant, la mise en scène est telle qu’on se laisse porter par ce joyeux délire. Ça va un peu loin à mon goût (je trouve surtout que ça gagnerait à être plus réaliste) mais franchement ça passe. Death stranding en ressort, comme la première fois, comme une expérience unique (ou presque). Vivement l’adaptation au cinéma ou en série. Un mélange de l’étrange qui sait nous faire apprécier des phases longues et « pénibles » ou plutôt monotones.
Une franche réussite
D’ailleurs, à part certains voyages qu’on se facilite trop avec les véhicules, le jeu essaie de toujours de nous surprendre avec sa météo variable, son système de crues, des avalanches ou des tremblements de terre/effondrements qui sont toujours là pour pimenter vos trajets et casser cette monotonie. Et vous en mettre plein les yeux au passage.
Certes l’effet wahou disparaît un peu avec la répétition des phénomènes mais le moteur du jeu est super impressionnant et du début à la fin Death Stranding 2 est une démonstration technique de la console (et de la manette). La mise en scène, la photographie, la musique, le casting… tout est au même niveau de grandiose offrant une sensation assez rare. Que l’on aime ou non, on sent bien que ça a de la gueule, quoi qu’on en pense.
Au niveau de l’histoire, ce second épisode se centre plus sur Sam, dans une aventure riche en émotions. Encore une fois je regrette un peu le rythme de la narration, basée sur le Magellan et qui fait la part belle à l’intro et à la fin (de manière large, dans le dernier tier la machine s’emballe un peu). Mais la bonne note est que l’on reste sur une bonne sensation et c’est sûrement le plus important. Et tout en étant bien mystérieuse, l’histoire apporte sûrement plus de réponse que le 1.
On retrouve également les passages parallèles avec Luca Marinelli qui remplace Mads Mikkelsen dans ces étranges parenthèses. Au moins on sait assez vite ce qu’elle viennent faire là et restent moins mystérieuses et décalées que dans le premier. Et contrairement à l’habitude de Kojima, il n’y a pas tant de cinématiques que ça. Bon il se rattrape sur la fin mais durant le jeu on aurait presque envie d’en voir un peu plus. D’autant qu’elles sont sacrément classes.
En conclusion
Étrange, unique, magnifique, intriguant, casting de dingue, fed-ex, facile, wtf, captivant, gratifiant, prenant… voilà vous savez à peu près tout de Death Stranding 2, on the beach.
Test réalisé sur ma PS5 grâce à la générosité de Sony qui m’a fourni un code. En même temps avec 1 jeu tous les trois ans ils peuvent se le permettre.