Oubliez Fukushima, la crise économique et Marine le Pen à 20%, la vraie catastrophe c’est dans Crysis 2 que vous allez la vivre.
Le futur c’est vraiment une époque de merde; il suffit d’avoir lu un peu de SF ou d’avoir un minimum regardé les infos ces dernières semaines pour savoir que demain ça ne sera jamais qu’un aujourd’hui en pire et qu’une catastrophe majeure nous tuera presque tous très bientôt. Le héros de Cryis 2 doit d’ailleurs être particulièrement conscient de cette fatalité pour accepter sans sourciller que le sous-marin de son unité d’intervention soit détruit lors de l’attaque de New-York par des extraterrestres céphalopodes venus des fonds marins et qu’il rencontre un étrange guerrier dont la nano-combinaison va lui sauver la vie et le doter de super capacités, mais aussi devenir sa prison, ironique destinée vu que son blase est Alcatraz.
Se retrouvant ressuscité par une nano-combinaison et pourchassé dans un New-York en proie à la destruction à croiser des humains à moitié zombifiés notre héros poursuit sa mission (retrouver un scientifique) le plus normalement du monde sans dire un mot. Niveau scénario et progression dramatique on repassera donc, d’autant que les explications et le développement restent toujours assez confus de sorte que l’histoire de Crysis 2 est très mince, mais qu’on n’y capte pas grand chose pour autant. Ce n’est donc pas la nouvelle du siècle, mais Crysis 2 fait dans le FPS classique sans trop se prendre la tête niveau écriture et en mettant le paquet sur le moteur du jeu.
Pour autant Crysis 2 ne tombe pas non plus dans le cliché, ce n’est pas qu’une démo technique à la durée de vie ridicule. D’ailleurs le mode solo est d’une longueur plutôt honorable pour le genre même si c’est en partie dû à des check-points peu nombreux qui divisent les missions en différentes scènes. Parce que oui, Crysis 2 reste un FPS très scripté et linéaire enchainant couloirs et espaces plus ouverts proposant quand même plusieurs approches, mais qui sont indiquées à l’écran à la demande et offrent au final peu de variété dans les séquences puisqu’on en revient toujours à enchainer et mixer approche furtive et bourrine.
L’avantage principal de la nano-combinaison d’Alcatraz est en effet de proposer un mode furtivité qui rend quasi invisible et une mode armure qui lui rend quasi invincible. Ces pouvoirs consomment de l’énergie et ne sont donc pas permanents, mais le mode furtif biaise quand même pas mal le jeu en devenant pratiquement un cheat. Le mode armure est lui un peu plus équilibré, mais presque sous utilisé puisqu’il permet par exemple de faire d’énormes bonds ou de sauter de dizaines de mètre sans même se fouler la cheville, mais que ces phases de plateformes sont le plus souvent uniquement possibles à certains endroits précis de sorte que l’on se retrouve parfois à sauter sur place comme un con en essayant de passer un obstacle qui n’a pas été prévu par les développeurs.
D’ailleurs d’une manière générale autant le jeu en impose vraiment visuellement avec une netteté, une fluidité et des passages impressionnant avec un 11 septembre à chaque coin de rue autant les interactions avec les décors et surtout l’IA sont assez décevantes, il n’est pas rare par exemple de voir des ennemis coincés à courir contre un mur. En plus pour limiter l’utilisation du mode furtif le moindre coup de gun vous rend complètement visible et détecté par tous les ennemis, mais du coup la possibilité de mettre des silencieux à ses armes devient un peu inutile. Sorti de ces bugs et réglages bizarres les joutes restent dans le classique avec des armes (trop) classiques entre meurtres furtifs et gunfights plus frontaux, le tout parsemé de quelques séquences en tourelles ou véhicule.
Si le solo fait dans le classique bien foutu et efficace sans trop se mouiller, le multi lui au contraire fait exactement la même chose. Avec une balance des modes furtifs et armure légèrement modifiés (ils pompent plus d’énergie pour éviter les abus) on a le droit là aussi à des modes très classiques avec un système d’expérience sympa, mais qui est surtout là pour rallonger artificiellement la durée de vie en débloquant les différents modes de jeu (qui ne sont pourtant que des clones de capture du drapeau et autres) qu’à certains niveaux d’xp.
Crysis 2 c’est beau grâce à son moteur dernier cri et c’est bon grâce à un gameplay classique et calibré à défaut d’être original. Un bon FPS à défaut d’en être un grand.
2 Commentaires
Crysis 2, Enjoy Apocalypse
Question de noob: j’y ai joué 5 minutes à la FNAC. Je l’ai trouvé injouable à cause d’un délai de bien une demi-seconde entre mes mouvements sur la manette et ceux à l’écran (sans exagérer). Puis un gamin de 10 ans m’a pris la manette, a fragué des mobs sans difficulté et m’a laissé sur le cul…
Outre le grosse humiliation, je me demande si c’est moi qui suis définitivement hors de la course (je n’ai pas de console ‘next-gen’) et que maintenant tous les fps ont cette putain de latence que je trouve injouable ou était-ce une coïncidence?
Crysis 2, Enjoy Apocalypse
Peute etre que c’était lent parce que le perso était accroupi…
Plus sérieusement, moi je n’ai pas remarqué de latence, à moins que tu sois tellement habitué aux FPS PC que la différence de sensibilité voire un mini temps de réponse te paraisse une éternité à cause d’une super-sensibilité dévelopée par un cerveau mutant après des heures de Counter.
Je l’ai trouvé assez réactif, par contre il y a une maniabilité « console » dans la mesure où comme la plupart des FPS console la sensibilité de la réticule est moindre que sur les jeux PC et qu’il y a même une mini aide magnétique dans la mesure ou quand tu appuies sur le bouton de zoom la visée vient se mettre directement sur un ennemi si il est pas loin.