Beaterator, laisse-moi kiffer la vibe avec ma PSP

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Toujours prompt à créer la surprise, Rockstar déboule sur PSP avec Beaterator, un logiciel de création musicale parrainé par Timbaland, le célèbre producteur de hip-hop/pop/R’NB.

Oh Timbaland, where he gon’ run to

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Lancez vos boucles en live depuis le mode Mix pour voir Timbaland s’agiter en rythme.
Alors que les jeux musicaux pullulent dans les ludothèques de nos consoles de salon, les petites nomades, elles, succombent à l’appel de la véritable composition musicale ; celle qui demande de la patience, de l’application et de la créativité (des qualités qui font bien entendu partie de mes très nombreuses vertus, vous n’en doutiez pas ?). Ainsi, après l’excellent émulateur Korg sur DS, c’est au tour de la PSP d’accueillir son logiciel de création musicale. Une excellente nouvelle pour tous les férus de musiques, essentiellement électronico-hiphop, amplifiée par le prestige de son développeur. Car derrière ce soft se cache Rockstar, ces petits génies qui transforment tout ce qu’ils touchent en or (Bully, GTA, Table Tennis…). Et pour mettre toutes les cartes de son coté, le studio a fait appel à un producteur de renommée internationale : Timbaland. Après, on aime ou on n’aime pas (personnellement j’suis pas un grand fan), mais il faudrait être sacrément de mauvaise foi pour contester le fait que, dans sa branche, il est plutôt talentueux comme gars.

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Si Rockstar a tenté de rendre tout cela le plus convivial possible, ça reste tout de même très austère.
Alors, je ne sais pas à quelle hauteur Timbaland s’est impliqué dans le développement de ce logiciel, mais il lui prête en tout cas son visage ainsi que sa voix. Car outre les « humm », « yeah » et autres onomatopées sorties de sa grosse voix chaude, le larron nous guide également dans la plupart des nombreux, pratiques et indispensables tutoriels vidéo. Oui, indispensables, car si les habitués d’Ableton, Reason et consorts s’y retrouveront forcément plus facilement, les profanes auront, eux, bien du mal à tout assimiler. Il ne faut donc pas se leurrer, attiré par le packaging plutôt stylé du titre, Beaterator n’a rien d’un jeu. Et sans une motivation en béton armé, beaucoup pourraient se retrouver désabusés. Toutefois, si vous avez conscience de cela et ne vous attendez pas à ce que votre PSP puisse rivaliser avec les stars des logiciels PC, Beaterator devrait vous donner entièrement satisfaction.

Qui sème le vent récolte le tempo

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Placez vos boucles sur les différentes pistes et modifiez-les à l’envi pour voir votre oeuvre prendre forme.
Tout d’abord, il faut saluer l’ergonomie des outils et la navigation, bien qu’un peu déroutante de prime abord, particulièrement efficace. Le titre s’articule en effet autour de trois pôles principaux que sont, le Mix, le Studio et l’Atelier de morceaux. Le studio, c’est le mode où vous travaillez vos samples et préparez vos morceaux. Vous disposez de quatre fois huit pistes que vous arrangez avec les très nombreux samples disponibles dans la bibliothèque du logiciel. Vous pouvez bien entendu modifier chacun de ces samples ou créer vos propres boucles d’une, deux, quatre ou huit mesures, en jouant sur le tempo (bpm) ou sur le nombre et la fréquence de répétition des sons qui les composent, mesure par mesure. Cet outil est particulièrement complet (et complexe), d’autant plus qu’il sera possible d’associer un paquet d’effets à tout cela et même d’importer vos propres samples depuis votre PC.

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Appliquez différents effets aux sons. Vous pouvez même enregistrer et modifier votre propre voix.
Plus convivial, le mode Mix permettra de jouer ses morceaux en live, en activant les différents samples d’une simple pression des boutons, tout en regardant s’agiter un Timbaland caricatural autour d’un table de mixage hi-tech et un brin bling-bling. On navigue ici entre les huit pistes proposant chacune jusqu’à quatre samples de claviers, drums, basses, guitares ou voix, via les gâchettes et la croix directionnelle, mais surtout via deux écrans coulissants qui rendent, par moments, les enchainements quelque peu délicat. Mais pour être tout à fait honnête, et même s’il est possible d’y enregistrer ses prestations, ce mode Mix est surtout valable pour son coté fun et, forcément, se la péter en live devant ses potes.

Rapport qualité/prix imbattable

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Naviguez vers le panneau de contrôle avec le stick analogique.
Heureusement, le logiciel ne s’arrête pas là et propose l’Atelier des morceaux. C’est ici que vous allez réellement créer vos compos, en plaçant chacune de vos pistes rigoureusement de manière à obtenir une mélodie qui en jette et se jouera, elle, toute seule une fois achevée. Encore une fois, il s’agit d’un mode vraiment complet qui vous permettra de faire à peu près tout ce que vous voulez… mais toujours limité à un nombre de huit pistes ainsi qu’à une librairie de sons bridée par la taille de votre memory stick. Mais comme disait l’autre : « Ce n’est pas la taille qui compte, mais la façon de s’en servir ! » Et il suffit de se rendre sur le Social Club de Rockstar pour s’en rendre compte, puisque le partage de morceaux fait partie des fonctionnalités du soft, et que certains d’entre eux (en écoute sur le site) forcent le respect. Enfin, tout comme vous pouvez importer vos samples depuis un PC, vous pourrez également y exporter vos œuvres, ou les écouter via le lecteur audio de votre PSP.

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Les effets inutilisables apparaissent en grisé et s’allument en fonction des choix opérés.
Rockstar semble donc avoir pensé à tout, ou du moins à tout ce qu’ils pouvaient accomplir sur pareille console. Car malgré les efforts fournis, le logiciel reste bien en deçà de ses équivalents sur PC (du moins pour les plus complets), limité qu’il est par la memory stick, le nombre de pistes maximum émulées et la navigation via les boutons qui, tout ergonomique puisse-t-elle être, ne pourra jamais égaler la précision d’une souris. On regrettera aussi les courts mais pénibles temps de chargement pour la pré-écoute dans la librairie de samples ou encore de ne pas pouvoir connecter deux PSP entre elles pour mixer en duo. Ceci dit, Ableton vous en coutera près de 400 euros, Reason pas beaucoup moins et Beaterator seulement 30. Et là, tout de suite, ça calme ! Je ne saurais donc que conseiller ce titre à tous les férus de musique qui souhaitent s’initier à la compo, voire même aux plus chevronnés prêts à faire quelques concessions pour s’éclater sans forcément se trimballer tout leur lourd et encombrant matos. Dernière précision, même si cela me parait évident, un bon casque est bien entendu de rigueur pour profiter pleinement du bébé, tant les enceintes de la console peuvent être cheapos.

A la fois complexe et abordable grâce aux nombreux tutos, à la fois complet pour une portable et limité par rapport à ses semblables sur PC, Beaterator est un vrai petit bijou pour s’éclater en déplacements. La seule réelle interrogation étant de savoir s’il y a un public pour ce type de logiciels sur une console nomade.

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