Un des rares gros jeux de ce lancement de consoles nous emporte à l’époque des vikings pour envahir l’Angleterre et la pacifier. Une excellente surprise qu’Ubisoft pourrait faire grandir en abandonnant enfin sa licence qui n’apporte plus rien de bien.
L’avis de Toma021
Il ne va pas être facile de parler de cet opus de la saga tant je suis passé par tous les états. Déjà, n’ayant pas reçu ma console en temps et en heure, j’ai eu la joie de tester la compatibilité du titre sur deux supports. Une grosse première partie sur la PS4 avant de pouvoir finir le jeu sur ma PS5. Du coup tout fonctionne parfaitement. J’ai pu continuer exactement là où j’en étais, sans aucun bug lié au changement de console. Une bonne chose tant les bugs ne manquent pas sur le jeu. Par contre pour l’effet Wahou on repassera, certes les textures sont plus fines, je peux profiter de la 4k qui claque bien mais rien de flagrant d’une version à l’autre. Après pour défendre le jeu il est déjà très très joli sur PS4 (normale pas pro) du coup ça amoindri forcément la surprise.
Un début poussif
Alors ça ne représente que 3% de l’aventure et encore, mais si je peux vous donner un conseil c’est de rusher ce début complètement inutile. L’histoire n’est déjà guère captivante mais se laisse suivre, surtout quand c’est l’intro, on ne demande que ça de s’attacher un peu à ce qu’on nous raconte. Par contre nous laisser dans un monde ouvert alors qu’il n’y a rien d’intéressant, je ne vois pas l’intérêt à part nous perdre avant même que le jeu ne se lance véritablement. Le pitch de ce Valhalla c’est bien vous et votre frère qui quittez la Norvège pour conquérir l’Angleterre alors passons directement à cette phase, l’Angleterre.
Une aventure grisante
Une fois en Angleterre, on peut tout de suite dire que le jeu est une (très) bonne surprise. Déjà, que ce soit sur PS4 ou PS5, fini les paysages gris et le ciel voilé. En comparaison l’ile britannique apparait comme la côte d’azur, pleine de couleurs et de vie. Ici il fait bon vivre et ça vous donne tout de suite envie de vous y installer. Ça tombe bien puisqu’il s’agit de votre mission principale. Une fois votre village érigé, votre but sera de le faire grandir. Pour cela vous aurez tout un jeu d’alliance à mettre en place qui sera votre progression pour « pacifier » l’Angleterre. Région après région vous allez donc aller, seule ou avec votre Jarl de frère, de missions diplomatiques en combats épiques pour devenir incontournables.
Et on croise ici un des gros points positifs du jeu. Le système de combat complètement revu (je rappelle que je n’ai pas fait origins et odyssey) change largement de ce qu’était devenu la série. Si j’ai eu un mal fou à me faire à attaquer avec les gâchettes, les combats sont finalement très bien pensés et surtout parfaitement jouables. La plupart du temps, que ce soit pour les pillages ou pour les missions de batailles, on ressent parfaitement l’esprit viking du jeu et on est bien loin du jeu d’assassin qui se faufile sur les toits des bâtiments avec un parkour mal fichu pour notre plus grand plaisir. Valhalla c’est du sang de la force brute et membres qui volent dans tous les sens. En tout cas l’on peut décider de jouer ainsi même si l’arbre de compétence, autre point positif du jeu, nous invite à suivre trois voix différentes et que le combat n’est qu’une des trois possibilité. Vous pourrez aussi favoriser une approche plus discrète ou des compétences plus à distance. Mais de toute façon, l’aventure vous emmènera au front régulièrement. Et ça tombe bien car on s’aperçoit vite que si Valhalla voulait bien se passer de son appartenance à la série Assassin’s Creed, il pourrait être un sacré bon jeu de Vikings. J’imagine tout à fait cette conquête de l’Angleterre prendre encore un peu plus d’ampleur avec une narration mieux travaillée si Ubisoft n’était pas obligé de travailler sur 2 voir 3 époques en même temps avec des arcs narratifs incompréhensibles et impossibles à suivre depuis 17 épisodes. Et je ne parle même pas des phases de l’animus ou du gameplay dans le présent qui, en plus de vous sortir de votre aventure n’apportent tellement rien que je n’ai même pas de mots pour en parler. Mais attention il faut bien retenir que sur 120h de ma partie, l’animus ou le présent ne représente que quelques minutes. Les rêves d’Eivor, qui nous mènent à Asgard, représentent quelques petites heures. Tout le reste de l’aventure est donc concentrée sur ce qui est bon.
Si l’on résume, le jeu est beau, le jeu est bien, les combats sont sympas, cette épopée viking est sanglante et prenante et certaines scènes/batailles sont même mémorables. Alors oui Valhalla est sacrément bien même avec ses bugs et ses défauts.
Une fin… ah parce qu’il y a une fin ?? (attention spoiler)
Vous l’aurez donc compris je recommande tout à fait l’achat de Valhalla qui a été une superbe surprise pour moi. Et qui permet de vivre une des premières claques visuelles de la nouvelle génération. Il faut dire que j’ai fait tous les Assassin’s creed jusqu’à Unity et je n’en pouvais plus de faire toujours la même chose. Depuis Origins, la série a su se renouveler et si je me garderai bien de parler des deux opus que je n’ai pas joué, Valhalla a su me scotcher à l’écran pendant 118h, pas une mince affaire car je trouve souvent long les jeux de plus de 35h. Mais il faut bien avouer qu’il ne trônera pas non plus dans mon panthéon des jeux. Déjà parce qu’il est tout de même trop long et que cela se ressent (uniquement sur la fin), je pense qu’Ubisoft pourrait se permettre de retirer 20-30h pour garder un meilleur dynamisme jusqu’au bout de l’aventure d’Eivor et surtout parce qu’il n’est pas fini ! Je ne parle pas ici des bugs qui sont finalement assez rares pour l’ampleur du jeu, quelques animations mal calées sur des éliminations ou les pillages (ah ces portes qu’il faut ouvrir à 2), quelques textures parfois capricieuses et j’ai quand même eu une quête secondaire infaisable pour une clé qui n’était pas là où elle était indiquée. Je parle bien de la fin du jeu c’est facile vous n’aurez le droit qu’à un vulgaire (oui je le trouve vulgaire après autant d’heures de jeu) pop-up. Un putain de pop-up ! Non mais de qui on se fout. Même pas ils se sont pris la tête à nous pondre une petite cinématique ! Non un pop-up de félicitations. Bon je me dis « j’ai pas dû creuser assez » alors je me lance dans l’extermination totale de l’ordre et oh surprise, j’ai une cinématique de fin ? À peine un petit dialogue supplémentaire et l’accès à trois nouveaux documents venant « expliquer » la création des templiers. Ça doit donc se finir avec les pages de codex… non non le mec me dit d’aller voir Reda situé à 10 mètres dans le campement pour lire une lettre qu’il a depuis toujours. Ok donc pour résumer en finissant les 3 quêtes principales j’ai le droit à un pop-up et 4 lettres à lire. Triste fin pour un tel périple.
Mais bon je le répète, malgré ses défauts Valhalla vaut le coup et le jour où Ubisoft assumera de stopper la série, ça deviendra peut-être de vrais bons jeux !
L’avis de Fylodindon
Contrairement à Toma, j’ai pu commencer l’aventure Valhalla directement sur Xbox Series X, je n’ai donc pas de comparaison possible avec la version Xbox One. Et si cet Assassin’s Creed n’est sans doute pas représentatif de ce que la machine a véritablement dans le ventre, titre cross gen oblige, il fut tout de même ma première claque Next Gen ; notamment lorsqu’on débarque en Angleterre (la Norvège, c’est tout blanc… aucun intérêt). C’est très joli, les couleurs sont chatoyantes, les feuilles mortes virevoltes dans l’air et les bugs s’affichent en 4K.
Donc il est plutôt joli c’est cool et c’est rassurant lorsqu’on achète une nouvelle console. Mais ce qui m’a surtout plu avec Valhalla (oui, je spoile : il m’a plu), c’est que c’est sans doute l’épisode qui ressemble le moins à un Assassin’s Creed. Alors vous, je ne sais pas. Mais moi, cette licence me sort par les yeux. Chaque épisode a tout pour en faire un grand jeu, pourtant chaque épisode s’empêtre dans cette connerie qu’est l’Animus, chaque épisode se prend les pieds dans son orientation infiltration ratée, chaque épisode se vautre royalement sur son monde ouvert chiant au possible où il n’y a rien à faire, si ce n’est des quêtes annexes insipides et du ramassage de collectibles à la con.
Sauf que voilà, si Valhalla reste un Assassin’s Creed et nous oblige donc à nous coltiner cette connerie d’Animus, il a eu la bonne idée de nous faire incarner une viking (ou un, mais de base c’est une) plutôt qu’un noble français/italien ou un érudit grec/égyptien. Du coup, si on joue un tant soit peu role play, l’infiltration on s’en cogne ! A part à deux ou trois reprises où l’infiltration nous est imposée (les passages les moins réussis du jeu, soit dit en passant), on s’amuse généralement à foncer dans le tas en compagnie de nos frères d’armes, pour démembrer, piller, violer – ah non merde, pas violer – les autochtones.
De plus, Assassin’s Creed Valhalla a la bonne idée de proposer ses quêtes annexes par un format de très courtes missions, représentées par un point d’intérêt bleu sur la map, souvent pleine d’humour et de situations cocasses. Alors y a toujours des collectibles à la con, je vous rassure, mais au moins on s’amuse avec un roi d’une île de 20m², un curé tueur psychopathe et sanguinaire ou une bonne sœur complètement azimutée, rencontré au détour d’un chemin (pour ne citer qu’eux). C’est plutôt plaisant comme système, généralement bien scénarisé (même si très court) et ça évite de s’encombrer de trop nombreuses occurrences dans le journal des quêtes.
Non vraiment, Assassin’s Creed Valhalla est une très bonne surprise. C’est vraiment con que ce soit un Assassin’s Creed et pas un simple jeu de vikings…