Après un premier tome plutôt prometteur, le polar graphique de Tetsuya Tsuitsui nous revient dans un second volume qu’on espère tout aussi passionnant.
Lentement mais sûrement ?
Si vous avez lu ma précédente critique du Tome 1 de Prophecy, vous savez donc qu’il s’agit d’un manga prometteur dans lequel un individu répondant au sobriquet de Paperboy, met en branle des opérations visant à venger ceux que la société a brimé, en postant ses « prédictions » sur Internet. Vous n’êtes pas sans savoir non plus que, même si j’ai été particulièrement séduit par ce premier volume, j’en n’étais pas moins déçu de voir que les ficelles du scénario ait été dévoilées si rapidement. Je terminais d’ailleurs ma critique par l’évocation de mes sentiments amers, et la peur que l’auteur n’ait plus grand-chose à dire sur le sujet. Et force est de constater que, même s’il est encore tôt pour tirer un bilan définitif, les choses avancent plutôt comme je l’avais prédit ; à savoir que ce deuxième volume est loin d’être aussi passionnant que le premier.
Certes, on retrouve toujours cette ambiance très réaliste et bien ancré dans la vie de tous les jours qui faisait tout le charme du premier volume. On retrouve également de nombreuses références bien connues de quiconque s’informe un tant soit peu de l’actualité : Les mouvements écologiques qui s’insurgent de la chasse à la baleine pratiquée par les japonais, le tsunami qui a ravagé les côtes nippones l’année passée ou encore les références aux différents projets de loi visant à contrôler l’Internet (ACTA, SOPA, PIPA, etc.). Tout ça confère au manga de Tetsuya Tsuitsui un background contemporain fort appréciable. On retrouve également les personnages précédemment rencontrés, même si ce deuxième tome se focalise d’avantage sur la jeune et belle inspectrice de police, plutôt que sur Paperboy et son entourage. Bref, tout était réuni pour passer un agréable moment, mais malheureusement le sentiment qui perdure après lecture de cette suite, c’est que l’histoire stagne.
Alors attention, je ne suis pas en train de dire qu’il s’agit d’un mauvais manga. Bien au contraire, le jeu du chat et de la souris entre Paperboy et les forces de l’ordre est toujours un régal à suivre. Le seul hic, c’est qu’outre le dernier chapitre (et surtout les toutes dernières pages), on a un peu l’impression que ce tome ne sert à rien scénaristiquement parlant. C’est bien entendu encore tôt pour l’affirmer. Rien ne dit que par la suite, ce volume à priori anodin ne va pas prendre toute son importance. Mais c’est le sentiment qui m’habite une fois la lecture des six chapitres terminés. La déception prend le pas sur l’excitation des premiers instants (d’autant plus que je l’ai lu juste après avoir achevé l’excellent volume 17 de The Walking Dead). Reste tout de même un dessin de qualité, des dialogues savoureux, une ambiance unique et une fin qui ouvre enfin sur de nouveaux horizons, et devrait permettre au Tome 3 de se démarquer de ses prédécesseurs. C’est tout le mal que je lui souhaite…