Senua revient sur PS5 pour mon plus grand plaisir.
Hier, 12 août 2025, sortait la version PS5 de Senua’s Saga : Hellblade 2. Il aura donc fallu un peu plus d’un an pour faire sauter l’exclusivité Xbox, comme c’est à la mode depuis quelque temps, et profiter de la suite d’Hellblade sur la console de Sony. Et le pire est que le jeu sort en version Enhanced, plus complète, avec un mode 60fps et d’autres améliorations (commentaires audio, mode pourriture sombre, genre de permadeath et mode photo amélioré) par rapport à sa sortie d’origine sur Xbox Series. Un comble pour les possesseurs de console Microsoft. Notons au passage que le PC et la Xbox bénéficient également de cette version améliorée à partir de sa sortie. Mais tout de même, je continue de trouver ça ironique de sortir en version améliorée sur la console « adverse ».

L’aventure nous replonge donc dans la vie de Senua, atteinte de psychose. Je le précise de suite car il faut être clair, cet aspect du jeu est le plus important. C’est lui qui m’avait mis une claque monumentale dans le 1, en me faisant ressentir des choses qui ne m’avait jamais touchées dans un jeu. Les vidéos explicatives du travail du studio, Ninja Theory, ainsi que les témoignages étaient passionnants. Et de se rendre compte que ce que l’on a vécu dans le jeu peut être proche de ce que ressentent certaines personnes donnaient un impact incroyable à tout l’aventure que l’on venait de partager avec Senua. Dans le deuxième opus, il en sera de même. La force du titre tient en deux points. Une claque technique incroyable et cette représentation de la psychose de Senua.
Techniquement incroyable
Le premier point est donc la claque technique du jeu. Franchement c’est impressionnant. Je me rappelle des vidéos de présentation, il doit y’avoir 5 ans de cela, où on se demandait tous si c’était bien du temps réel ou si ils seraient capable de s’en approcher. La conclusion est toute simple, OUI ils en ont été capables. Le jeu est magnifique, les effets de lumières, d’eau, les textures des vêtements, les visages des acteurs… tout est à couper le souffle. D’ailleurs petit détails mais le studio a créé tous les costumes pour les modéliser dans le jeu par captures plutôt que de les créer virtuellement. Je sais pas à quel point ça fait la différence mais en tout cas le résultat est bluffant. Il en va de même pour les extérieurs qui laissent bouche bée. Il faut aimer l’Islande mais les décors rappellent tellement fidèlement les souvenirs que l’on peut en ramener que c’est encore une fois simplement impressionnant.

Autre point technique, la spatialisation du son qui est magnifique. Outre les voix que l’on entend tout du long de l’aventure et qui viennent de partout (même les sous-titres suivent ces directions), le travail sur le son est en permanence incroyable. Dans les grottes, on entend des gouttes, des échos, des voix ou des souffles venir de droite ou de gauche. Dans la mer, il en va de même avec des effets toujours aussi englobant, envoûtant, comme s’ils venaient nous enfermer dans une bulle tout au long de l’aventure de Senua.
Il est d’ailleurs très agréable de fermer les yeux de temps en temps pour se sentir immergé dans cette ambiance. Les musiques, les voix et les chants qui accompagnent sont tout aussi bien choisis et collent à merveille à cette ambiance sombre et guerrière. Mention particulière à ces chants guerriers qui viennent vous rendre dingue pendant les phases de combats. tout est fait pour vraiment incarner Senua et c’est bien fait, très bien fait.

Le deuxième gros point positif est donc le travail sur la psychose. Mais je ne vais pas rajouter grand chose pour éviter de spoiler quoi que ce soit de l’histoire du jeu. Sachez que l’on retrouve des vidéos super intéressantes en bonus sur le travail accompli avec le professeur Paul Fletcher spécialisé sur le sujet et sur le cerveau ainsi que des personnes atteintes de psychose. Une fois de plus le plus troublant est d’imaginer que ce qu’on vit dans le jeu est proche d’une représentation fidèle de leur réalité.
Un gameplay plus mitigé
Déjà dans le premier opus, j’avais eu quelques divergences d’avis avec un pote de la rédac (Tsokoa pour ne pas le nommer), qui ne manque pas de me troller dès que je dis qu’un jeu est passionnant en me demandant s’il faut aligner des formes en marchant, comme une espèce d’échelle de nullité de gameplay qu’il base sur le jeu. Après je fais bien la même avec Control (ou pire Alan Wake 2) et Smy. Bref, le gameplay ne mettra pas tout le monde d’accord car une fois de plus, il n’est pas fort passionnant. C’est un peu tout l’inverse d’avant. Minimaliste, il est là pour être le plus fluide possible. Pas question d’avoir un gros X qui apparait devant une torche pour l’attraper. Ninja Theory parvient à merveille à tout rendre naturel. À aucun moment (et je dis bien « aucun » sans exagération) je me suis demandé ce qu’il fallait faire. Les commandes sont intuitives et on parcourt l’aventure de manière ultra fluide. Et je trouve ça génial. Mais il faut bien reconnaitre qu’en échange de cette fluidité, le gameplay n’est pas poussé très loin. Quelques symboles à trouver (oui… encore), quelques puzzles ultra-simples et des combats quasi impossible à perdre avec quatre commandes (attaque rapide, attaque lourde, esquive et parade) en plus d’un mode concentration qui devient presque de la triche. Pour le reste on est sur un walking simulator narratif où il faut juste marcher.

C’est un peu quitte ou double mais le tout est tellement bien fait que je ne comprends même pas que l’on puisse ne pas accrocher. Ou alors faut avoir zéro patience et abandonner avant d’être pris par l’histoire. Dans tous les cas il vous faudra 6h environ pour finir l’aventure. C’est un peu court et on regrettera un peu que le jeu n’en ai pas un peu plus à nous offrir. Tout comme l’histoire d’ailleurs, qui, si elle est superbement rendue, n’est pas aussi passionnante que dans le premier opus. On est moins touché par l’état de Senua et on ne ressent pas les effets de sa psychose de la même manière. Alors il reste des passages extraordinaires, ca n’empêche d’être très intéressé par tout ce qu’il y a derrière le jeu et les personnes qui ont fait ça, mais le jeu ne me marquera pas comme le premier avait pu le faire.
En conclusion
Le jeu est fait pour les fan du premier opus et tous les amateurs de walking simulator très fort en narration. Ceux qui pensent avoir un jeu d’aventure ou d’action peuvent déjà oublier. Senua’s Saga : Hellblade 2 se vit, se parcourt. On y incarne Senua et le mot incarner à rarement pris autant son sens que dans cette saga. Le travail fait sur la psychose est toujours aussi passionnant et le jeu est accompagné d’une technique folle pour rendre le tout magistral. La claque est autant graphique que sonore et le seul bémol pourrait venir de son histoire, un peu courte et moins prenant que la première. Pour le reste un grand bravo à Ninja Theory.

Testé sur ma PlayStation grâce à un code fourni par Microsoft… Attendez… Quoi ?… Pour de vrai de vrai ? ou c’est juste dans ma réalité ??? Vous aussi vous entendez les petites voix qui rigolent, non ?
