Nouvelle recrue sur Polygamer, « L. » quand il n’écrit pas ses réflexions sur l’industrie du jeu vidéo est codeur dans cette même industrie. Il a choisi de dépuceler sa plume chez nous avec un thème qui fait couler tant d’encre : les adaptations.
Il y a quelques semaines, après m’être pris de grosses roustes à Naruto: Ultimate Ninja 2 sur PS2 contre mes neveux (sal#perie de triangles, croix, ronds et carrés!), j’ai farfouillé désespérément dans leurs boites de jeux en tentant de trouver un titre sur lequel j’aurai une chance de gagner, mais surtout dans le but de cacher mes larmes de désespoir. C’est là que je suis tombé sur un fameux « Peter Jackson’s King Kong the official game of the movie« , et sans vouloir faire mon cynique (bien loin de moi cette idée) il me semble que lorsqu’on fait un « flim » aussi mauvais il n’y a pas forcement de quoi être fier de mettre dans la foulée son nom sur un jeu officiel. Mais outre le fait que grâce à cette recherche, j’ai eu l’occasion de me lamenter encore un peu puisque je venais de me faire battre par des gamins susceptibles de vouloir acheter des jeux aussi minables que King Kong, il m’est aussi venu une vraie question de fond après cette découverte : quel est le but de faire un adaptation de film en jeu vidéo ? L’argent uniquement ? Mais surtout, pourquoi l’inverse est il toujours fait avec tant de mauvais goût ?

Depuis la nuit des temps vidéo ludique (oui bon, depuis les années 80) les joueurs de toutes les époques, et de toutes les plateformes, ont vu l’apparition de licences ou de titres fortement inspirés, ou clairement labellisés « of the movie », de différentes autres sources culturelles. Que ce soit les films, les séries, les séries animées ou même les bandes dessinées, les créateurs de tous les médias ont toujours souhaités étendre leurs cibles à plus d’une source. Les raisons peuvent paraitre plutôt évidentes : outre le fait de pouvoir faire plein d’argent, fidéliser le spectateur, et lui permettre à son tour de vivre dans son salon les aventures d’un héros, d’une héroïne, ou d’un primate géant tueur de dinosaures qu’il a aimé voir au cinéma, est un moyen plutôt simple de fidéliser le public, lui permettre de continuer de dépenser son argent en attendant une éventuelle suite, mais surtout d’avoir un effet inverse à moindre mesure en touchant des personnes qui justement n’ont pas eu l’occasion d’être approchées par l’original et trouveraient dans le support jeux vidéo, soit une découverte hasardeuse plaisante ou non, soit un moyen de vivre le film sans le connaitre (et parfois c’est un grand plus).
Mais tout cela ne reste qu’une pensée rose pleine d’espoir puisqu’il est évident que l’argent est la première motivation de toute chose touchant de près ou de loin au cinéma (je suis comme ca : je balance, et je n’ai pas peur de froisser les âmes sensibles). On imagine assez facilement les décideurs d’Hollywood se frottant les mains en regardant les chiffres de vente annuels de l’industrie du jeu vidéo, en se disant que jouer sur les deux tableaux peut être bénéfique.

Le problème récurrent à l’adaptation de jeu en film est que contrairement à la bande dessinée ou le dessin animé, l’expérience vécue par un joueur est bien différente de celle vécue par un spectateur, puisque celle-ci de par sa nature est unique. Même dans un environnement imposé, et fortement scripté, le joueur vivra son parcours d’une façon qui lui sera propre lui demandant d’acquérir des talents de réflexion, de réflexe, ou de rapidité… alors, lorsqu’au cinéma on lui imposera passivement l’expérience d’un réalisateur, d’un scénariste (même un passionné), ou d’un alcoolique fortement porté sur les drogues dures et le liquide vaisselle (désolé monsieur Boll), le goût en bouche à la sortie de la séance n’en sera que des plus amer. Aussi, et a mon humble avis, cela explique pourquoi à ce jour il n’y a AUCUNE adaptation de jeu au cinéma qui puisse être ne serait ce qu’un peu proche du contenu original comme peut s’en targuer une adaptation de comics, du point de vue du fan.
Le monde de l’adaptation croise si souvent celui du jeu vidéo qu’on en arrive à douter sur le support original de l’œuvre. Quand on pense à Naruto ou aux Teenage Mutant Ninja Turtle, qui comptent plus d’adaptation vidéo ludique que de protagonistes, c’est à se demander si je le jeu vidéo ne serait pas le but premier de la création de l’histoire. « Sortons un manga, comme ça dans peu de temps on pourra en faire un jeu vidéo, youpi ! »
Les adaptations trop fidèles à une histoire originale, pensée pour un support précis, sont trop rarement de bonne facture et sentent malheureusement trop souvent l’appel de l’argent. Mais l’annonce d’un film sur Shadow of the Colossus, annoncerait il une nouvelle ère ? Un nouveau pas, vers l’adaptation moins oriente « BANG BANG effet spéciaux» mais justement plus « regardez les gens, le jeu vidéo c’est aussi ca » ? Un film comme celui ci marchera t-il aussi bien sans traveling de plus de dix minutes sous une mini jupe, ou part-il avec un sérieux handicap ?
6 Commentaires
Adaptations, mauvais goût et gros billets
King Kong en jeu c’était particulier artistiquement parlant, Peter Jackson est un gamer et il a été cherché Michel Ancel pour faire son jeu. Le résultat est franchement bon, c’est un bon jeu, plein de phases d’anthologie, qui a même donné naissance à la triste reprise de vie pour glands (avec COD 2).
PS : Bienvenue LaRLes !
Adaptations, mauvais goût et gros billets
S’il pouvaient éviter d’adapter Shadow of the Colossus, ce serait pas plus mal. Non pas que ça ne soit pas une bonne idée de montrer au grand public qu’il n’y a pas que des gros shooters de psychopathes dans le jeu vidéo, mais surtout parce que le réalisateur qui serait pressenti, c’est celui qui vient de faire l’histoire de Shun Li.
Adaptations, mauvais goût et gros billets
King Kong le jeux est un très grand jeux… C’est de l’art. On ne peut décemment le critiquer… Tu mérites d’être flagellé sur la place public pour cette ineptie… Vade Retro Satanas
Adaptations, mauvais goût et gros billets
C’est pas le réal de Street Fighter Chun-Li mais le scénariste (c’est pire) et il souhaite faire de Shadow un « blockbuster héroïc-fantasy dans le style du Seigneur des Anneaux ». « Lol » je dirais.
Adaptations, mauvais goût et gros billets
King Kong le jeu était théoriquement intéressant mais manette en main c’etait un peu chiant et pas tres accrocheur je trouve. Pour Colossus y’a peut être moyen de faire un truc fantasy sympa mais en trahissant completement le jeu et en ne reprenant que des elements de design et ambiance.
Adaptations, mauvais goût et gros billets
N’empêche que le T-Rex dans King Kong, c’était autre chose que celui dans Turok. J’aimais bien la scène avec les Diplodocus aussi. Mais sinon c’était quand même un sacré gâchis ce jeu….