The Banner Saga, Winter is here

0

C’est l’hiver. Le soleil a disparu, l’armée des ombres se réveille et la fin du monde approche. C’est dans cette ambiance festive que vous allez tenter de garder la race humaine en vie. Autant vous prévenir de suite, ça ne va pas être simple !

I will Survive

001-898.jpg
Les dialogues ont souvent des conséquences sur la suite de l’aventure.
Je ne sais pas si c’est juste pour faire chier K.mi qui profite du partage de jeux sur Steam pour faire son marché dans nos ludothèques, ou s’il s’agit d’une réelle volonté de revenir aux sources du jeu vidéo, mais ces derniers temps, sur PC, je ne joue presque exclusivement qu’à des jeux en tour par tour. Divinity : Original Sin, Shadowrun Returns, Space Hulk (bon ok, je n’y ai joué qu’une fois, mais c’est pour étayer un peu plus mes propos) et, pour ce qui nous intéresse ici, The Banner Saga. Développé par trois anciens de Bioware, ce tactical-RPG nous plonge dans un univers inspiré de celui des Vikings, quelques éléments de fantasy en sus. On y joue tour à tour plusieurs héros, un Varl (race de géants à cornes) chargé de protéger le futur roi des hommes et d’éradiquer les dredges comme ils l’ont déjà fait par le passé, et un humain à la tête d’une colonie de paysans, qui hérite malgré lui d’une responsabilité pour le moins importante : La survie de la race humaine. Dans cette ambiance de fin du monde, glaciale et austère, votre tâche consiste, d’une part, à éradiquer vos ennemis dans une partie d’échec caractéristique au genre, avec points d’action, compétences spéciales et tout le bazar habituel, et d’autre part, à mener à terme la marche de votre colonie, en gérant les vivres, le moral de vos troupes et les événements qui ne manqueront pas de surgir au moment le moins opportun pour foutre la merde dans vos plans originels.

002-869.jpg
L’ambiance est particulièrement réussie.
La première partie reste relativement classique. On dépense ses points d’action pour avancer ou frapper l’ennemi, ou pour activer l’une des compétences de vos personnages (frappe tournoyante, frappe repoussante, etc.). Les subtilités tiennent ici en trois points : D’abord, sachez que les Varls, des géants je le rappelle, occupent 4 cases au lieu d’une. Cela a son importance dans la portée des attaques (les vôtres comme celles des ennemis) ou dans les déplacements, certains passages pouvant être obstrués. Ensuite, chaque personnage dispose de points de vie et de points de défense (matérialisés par un bouclier, même si votre personnage n’en porte pas). Ces points de vie constituent la santé d’un personnage, mais aussi sa force de frappe. En effet, moins les points de vie d’un guerrier seront élevés, moins il fera mal. Toutefois, les points de défense peuvent faire chuter les probabilités de touche. Ainsi, il faut constamment choisir entre attaquer les points de défense d’un adversaire, afin de le rendre plus vulnérable, ou attaquer ses points de santé de manière à le tuer, ou du moins à réduire ses capacités offensives, quitte à prendre le risque de le rater. Enfin, vos personnages peuvent dépasser leur limite de points d’action, en dépensant des points de volonté. Ceux-ci toutefois, sont limités et fluctuent en fonction du moral de vos troupes. Il est donc important de veiller à l’approvisionnement en vivres de votre colonie, le moral y étant indubitablement lié.

Transhumance

003-818.jpg
Les combats sont loin d’être simples, même si vos hommes ne peuvent malheureusement pas mourir sur le champ de bataille.
En dehors des combats, la majeure partie de votre temps, vous allez la passer sur les routes, à marcher dans la neige et le froid, fuyant les armées de dredges qui déferlent sur le pays, semant terreur et chaos dans les villes et villages. Durant ces longues randonnées, les jours s’égrènent et les vivres s’amenuisent. De longs rush, sans pause pipi, feront chuter inexorablement le moral des troupes. Pour y remédier, vous aurez tout loisir de vous arrêter et monter le camp, mais cela diminuera encore d’avantage votre stock de nourriture. Le dilemme est encore plus sadique, lorsqu’on sait qu’une fois vos réserves épuisées, vos hommes tomberont comme des mouches. Heureusement, au cours de vos pérégrinations, des événements imprévus vous demanderont de faire des choix, certains débouchant sur un ravitaillement salvateur. Mais ces moments de répits se font de plus en plus rares au fil du temps, et surtout, ces événements auront plus souvent des conséquences désastreuses, vous faisant perdre des vivres, des hommes, voire même des guerriers (ceux utilisés lors des séquences de combats). Et perdre l’un de vos meilleurs combattants, juste parce que vous avez choisi la mauvaise option, ça fout la rage.

004-734.jpg
L’évolution des personnages est relativement minimaliste.
Il est toutefois dommage que la gestion des stocks soit si simpliste. Il n’est en effet pas possible de gérer le rationnement, ou de priver la population pour favoriser vos combattants par exemple. De plus, contrairement à d’autres tactical (je pense notamment à Fire Emblem), vos hommes tombés au combat ne meurent pas véritablement. Ils seront juste indisponibles pour le reste de la rixe, puis seront blessés pour un certain nombre de jours (ils peuvent toutefois combattre, même blessés. Ils seront juste plus vulnérables). La gestion de l’équipement mais aussi l’absence d’arbre de compétences pour vos héros, finissent d’amenuiser la richesse du titre. Heureusement, si la quantité n’est pas forcément au rendez-vous, il en va tout autrement de la qualité, qu’il s’agisse du challenge proposé, de l’ambiance formidable, des dialogues et du scénario, pas foncièrement originaux mais particulièrement bien écrits, et même du style graphique, rappelant fortement les films d’animations des années 90 à 2000. Si vous aimez le genre donc, vous ne devez en aucun cas passer à côté. Surtout à ce prix…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *