Tales of Vesperia, la référence du J-RPG HD

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Après de nombreuses tentatives et guère que Lost Odyssey pour passionner les foules, le J-RPG revient sur PS360 avec l’une de ses séries phares, la saga des Tales of…

Ça commence mal

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La rivalité entre Yuri et Flynn, les deux amis d’enfance, est au coeur de l’histoire.
Un jeune garçon ténébreux aux longs cheveux noirs se réveille dans le brouhaha de son quartier défavorisé. Le blastia, sorte de cristal magique qui servait à faire jaillir l’eau de la fontaine, a été dérobé. C’en est trop pour notre jeune héros impétueux et désinvolte, qui ne compte pas laisser passer l’occasion de se venger. Seulement ses plans tombent à l’eau et le voilà jeté en prison comme un vulgaire malfrat. Pas pour longtemps toutefois, car un mystérieux prisonnier dans la cellule d’à coté, lui offre la clé de la liberté. Une liberté qui passe par la fuite d’un château lourdement gardé et la rencontre, improbable, avec une jeune princesse aux cheveux roses particulièrement naïve. Autant dire que les premières minutes avec Tales of Vesperia sont plutôt déplaisantes. Le sentiment de déjà vu, associé à une relative pauvreté des environnements nous laisse amer, et si ce n’était pour essayer de rentabiliser l’achat, j’aurais depuis longtemps rendu les armes et revendu la galette. Toutefois, grand bien m’a pris de poursuivre l’aventure, car rapidement le titre s’enrichit de nouvelles possibilités, notamment au niveau des combats. Son scénario s’étoffe et se noircit au fur et à mesure que l’on progresse. L’humour est omniprésent et le personnage principal, Yuri, se révèle être particulièrement charismatique et très loin des poncifs du J-RPG habituel. Bon, il reste quelques ombres au tableau, à commencer par cette fameuse princesse nunuche à souhait. Mais en même temps, avouons-le, c’est ce qu’on aime dans le J-RPG.

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Certains environnements sont un pur enchantement.
Le gros point fort du titre, c’est avant tout son scénario. D’abord parce qu’il s’étend sur plus de quarante heures, mais aussi parce qu’il multiplie les rebondissements. A de nombreuses reprises j’ai cru atteindre la fin de l’aventure, pour me rendre compte que non seulement elle se poursuivait, mais en plus repartait de plus belle. La qualité de la narration est d’ailleurs remarquable, et outre les cinématiques (façon animé ou avec le moteur du jeu) et les dialogues, on a régulièrement droit à de petites scénettes où nos joyeux compagnons se laisse aller à la discussion, souvent emprunte d’humour. Un grand classique des Tales of… que les néophytes découvriront avec plaisir (bien qu’elles soient facultatives). On notera également quelques choix moraux discutables du personnage principal, qui apportent alors un propos mature dans une aventure tout de même bien ancrée dans la culture niaise nippone. Il faut dire qu’avec une princesse aux cheveux roses et un garçon d’une douzaine d’années dans notre équipe, il ne fallait pas s’attendre à du Fallout.

Interdiction de zapper

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Après certains combos, vous pouvez achever un adversaire avec une frappe fatale.
Alors je sais que beaucoup fuient les J-RPG à cause des combats au tour par tour ou des apparitions de monstres aléatoires, redondantes et pénibles. Sachez qu’ici, rien de tout ça n’est d’actualité. Les monstres sont représentés sur la carte (qu’il s’agisse de la carte du monde ou des donjons) et il est alors possible de les éviter si on le souhaite. Les combats quant à eux se déroulent en semi temps réel, puisqu’il est possible à tout instant de mettre l’affrontement en pause pour utiliser armes et potions. Ces combats sont, au début, très simplistes puisque le seul bouton B et utilisé pour frapper ses adversaires et X pour se mettre en garde. Mais très vite, les possibilités vont s’élargir, et ce jusqu’à la vingtième ou trentième heure. D’abord vos personnages vont apprendre les artes basiques, qui pourraient s’apparenter à des coups spéciaux dans un jeu de combat, puis des artes d’arcanes (plus puissants), et enfin le hors limite, qui permettra de déclencher des artes explosifs, sorte de coups ultimes de la mort qui tue. A cela, s’ajoute une extrême complexité avec la possibilité d’éditer la stratégie de chacun de vos alliés, de sélectionner les artes à utiliser en combats et enfin les capacités apprises grâce aux nombreuses armes ramassées ou achetées en chemin.

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En combat, les effets spéciaux jaillissent de toutes parts et certains sorts sont absolument magnifiques.
Mais s’il est terriblement prenant, Tales of Vesperia traine encore malheureusement quelques boulets. Ainsi, certains environnements sont magnifiques quand d’autres sont à peine tolérables. L’aventure peut également sembler très linéaire, même si au bout d’une quinzaine/vingtaine d’heures, le joueur pourra se déplacer librement sur l’ensemble de la carte du monde, et découvrir de nombreuses petites quêtes annexes en revenant régulièrement dans chaque ville. Mais surtout, attendez-vous à maudire la terre entière à chaque fois que vous perdrez contre un boss. Car pour je ne sais quelle raison, les développeurs ne nous ont pas permis de zapper les cinématiques ingame. Ainsi, avant d’affronter un boss, vous aurez à vous taper un interminable dialogue, et ce autant de fois que vous recommencerez votre combat et chargerez votre partie. Et comme certains adversaires s’avèrent particulièrement coriaces si on n’est pas passionné par le leveling intempestif, vous pouvez imaginer quelle plaie cela peut être. Mais bon, malgré tout, on ne peut que tomber sous le charme de cette formidable épopée pleine de rebondissements. Et avec sa durée de vie exceptionnelle, il devrait largement vous occuper tout l’été… au moins jusqu’à la sortie de Batman Arkham Asylum, seul rayon de soleil vidéoludique de cette morne période estivale.

Après de nombreuses tentatives infructueuses, cette génération de consoles connait enfin un bon, très bon J-RPG. Long, riche et blindé de petites idées ingénieuses, ce Tales of Vesperia fait désormais figure de référence, même si les réfractaires au genre y trouveront certainement à redire.

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