Syndicate (le reboot), la nalyse

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Reboot d’un des nombreux jeux cultes chapeautés par Peter Molyneux, Syndicate revit à travers Starbreeze dans un virage assez conséquent dans la saga mais pas dénué d’intérêt.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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Les gens ont tendance à oublier que Peter Molyneux est une machine à jeux cultes très variés. Ce Syndicate de 1993 a beaucoup marqué.

Syndicate à la base est un jeu d’action-stratégie en 3D isométrique parut en 1993. Bullfrog en était le studio de développement, vous savez, le studio de Peter Molyneux qui s’est fait racheter par EA avant qu’il ne le quitte parce qu’il ne voulait pas se mettre à devoir faire sans cesse 1000 suites à ses titres (toutes ressemblances avec une histoire récente n’est pas fortuite). EA ayant gardé les droits de la franchise, ils ont débauchés Starbreeze (Escape from Butcher Bay -vous pouvez cliquer mais excusez la mise en page et mon style de l’ancien temps, ça date de février 2008- leur meilleur titre à ce jour d’après moi) qui en a fait ce qu’ils savent faire de mieux : un FPS…

Le pitch dans ta potch

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L’histoire est assez mal amenée puisqu’en fait elle est introduite passivement par une intro vidéo.

2069, le monde est dirigé par les industries (un peu comme aujourd’hui mais en encore plus flagrant). Eurocorp en est le leader grâce aux ventes d’une puce cybernétique que la moitié de la population mondiale s’est implanté dans le cerveau. Un écart social s’est creusé entre les modifiés et les noms modifiés mais ça vous vous en foutez, vous êtes un agent d’Eurocorp spécialisé dans l’espionnage industriel et vous pétez la gueule à ceux à qui on vous ordonne de péter la gueule (avec des flingues, j’entends bien). On n’est pas chez France Télécom, on leur laissera pas le temps de se suicider.

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

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On peut prendre le »savoir » de certaines personnes en connectant une sorte de tournevis à leur puce crânienne…

Avant toute chose il faut tout de suite retirer les souvenirs que vous avez du « vrai » Syndicate et de sa suite. Si on retrouve une partie de l’univers (cyberpunk compris, évidemment), le gameplay n’a plus rien à voir et tout l’aspect stratégie a été sacrifié sur l’hôtel des bourrins. L’aspect teamplay est à ranger aux oubliettes aussi (il reste un mode coop’ à 4 en ligne qui revisite 9 de la presque vingtaine de chapitre du mode solo.) (D’ailleurs j’ai pas joué au coop’, c’est pas que je ne voulais pas mais je ne connais personne qui a Syndicate et faire du coop’ avec des étrangers ce serait comme partager mon lit avec un SDF, non merci.)

Autant vous le dire tout de suite, de toute façon je suis toujours comme ça, pas de secrets ni de langue de bois entre nous, votez pour moi, je suis une fois de plus indigné de ce que la presse a torché sur ce jeu. Il est vraiment très loin d’être aussi mauvais qu’ils le disent. Je dirais même qu’il est largement à la hauteur (multijoueurs non compris) d’un Halo 2 et 3 ou d’un Killzone 2 ou même carrément supérieur à un Battlefield 3 pour ce qui est du gameplay. Son souci c’est qu’il n’a pas été marketté à mort, qu’il n’a pas été blockbusterisé et donc que la presse l’attendait comme une bouse et l’a catalogué direct avant même d’ouvrir le boitier du jeu, je vous le dis. Syndicate n’est pas outrageusement facile grâce à une I.A. robuste, il n’est pas débilement modernisé dans l’acheminement de ses niveaux grâce à une multitude de boss qui nécessitent tous un gameplay différent pour en venir à bout, il n’est pas totalement réfractaire à l’immersion grâce à une très belle sensation d’appartenir à un corps (on voit ses pieds, il y a une inertie etc) même si la reprise de vie pour gland est inévitablement présente.

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Petit aperçu de la vue  »DART » infrarouge ralentit coup de tête balayette manchette.

Syndicate est même intelligent et propose une foule d’idées très intéressantes et jouissive à jouer : le fait d’avoir une puce cybernétique dans le crâne et de rencontrer des tas de gens qui en ont une permet de les pirater mais aussi de pirater à distance tout un tas de trucs électriques (portes, tourelles etc). Une seule pression de bouton suffit, pas de mini jeux à la con et chiants. Vous allez ainsi pouvoir forcer à se suicider des soldats (finalement y a peut-être un peu de France Télécom là-dedans…), les faire devenir fou pour qu’ils tirent sur leurs coéquipiers ou même faire courtement disjoncter leurs armes. Grâce à notre puce on peut aussi avoir une sorte de vue infrarouge de la mort permettant de discerner où sont nos ennemis à travers les murs et passer le temps au ralentit. « Mais alors le jeu est super facile ? » Je vous entends le penser très fort. Hé bah non, parce que tout ça est momentané avec une jauge de chargement et que, comme déjà dit, l’I.A. est plutôt costaude. Les adversaires sont moins bêtes que dans la plupart des FPS mais ils ne sont pour autant pas bien brillants, c’est juste qu’ils sont assez résistant et ce n’est pas mal pensé puisque l’univers futuriste s’y prête bien.

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Les décors sont très épurés, aseptisés. Le futur sera chiant pour beaucoup de créateurs visiblement.

« Est-ce que pour autant Syndicate est un chef-d’œuvre ? » (Je fais comme les politiques, je vous fais parler sans vous demander votre avis.) Non plus. Le souci vient avant tout du scénario. L’univers futuriste aseptisé rappelle Deus Ex et même s’il est vrai que j’aurais aimé avoir un level design un peu plus varié (on visite des bas fond et des extérieurs mais la majeure partie du jeu se déroule dans des pièces à la déco très épurée) et de temps en temps une sensation de liberté en se baladant au milieu de la foule, ça reste acceptable parce que les développeurs suédois ont pris le parti d’un FPS scripté mais pas trop. Moi ça ne me dérange pas à partir du moment où c’est pas mal fait et j’estime sincèrement que ça l’est comparé à la chiée d’autres FPS qu’on se tape. Non, le souci vient vraiment de l’histoire, si elle avait été géniale on tiendrait là un putain de bon jeu, le problème c’est qu’elle est très convenue et que dès l’intro j’ai deviné comment ça allait finir (sérieusement). Lisez moi ça si vous voulez avoir de plus amples explications et que vous vous en foutez d’être spoilé :

En fait le héros, Kilo, bosse pour Eurocorp comme un toutou bien dressé sauf que dès le départ on a clairement la sensation d’être manipulé. On a tellement cette sensation que les développeurs l’ont rendu muet, comme un héros de jeu des années 90, au point qu’on se sent vraiment subir de bout en bout. -Si je puis dire, sans mauvais jeu de mots, au contraire c’est un excellent jeu de mots, ça m’a mis la puce à l’oreille. Hoho ! T’as compris ? Parce que la puce et tout, haha ! Nan ? Bon c’est pas grave. – Sauf qu’évidemment à la fin sa puce part en couille, il retrouve quelques vrais souvenirs à lui, se rend compte qu’il est manipulé et se retourne contre ses employeurs… C’est de la merde ! Ca aurait pu être bien si ça avait été bien écrit, mieux pensé, mieux amené. (Parce qu’en soi l’idée de base est intéressante.) Qui plus est sur 90% du jeu j’ai pas compris ce que je faisais, pourquoi je cherchais telle personne et pourquoi je devais la tuer, bon c’était p’t’être voulu mais j’en doute. Bon, je suis p’t’être con, ça c’est plus probable, mais quand même, c’est sensé être le public cible du FPS actuel non ?

Reste que globalement j’ai vécu un agréable moment de jeu, Syndicate est capable haut la main de contenter un gros amateur de FPS ou de jeux à idées. D’occasion c’est un indispensable (mais vous irez en prison parce que l’occasion c’est mal). Je dirais même que Starbreeze est toujours respectable, et c’était mal barré depuis que les principales têtes pensantes se sont barrées du studio pour fonder Machinegames (qui d’ailleurs n’a toujours rien annoncé malgré le rachat de Zenimax, si ce n’est bosser avec l’ID Tech 5, le fameux moteur de jeux d’ID Software eux aussi rachetés par Zenimax).

https://youtube.com/watch?v=cw7InrDJvvQ%3Fversion%3D3%26hl%3Dfr_FR%26rel%3D0

Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix

– Avant son annonce officielle, le projet avait pour nom de code « Project RedLime » pour ne pas que filtre dans la presse ou sur le net le nom prestigieux « Syndicate ».
– Le développement du jeu aura duré 3 ans ce qui est tout de même assez énorme pour un résultat pas spécialement grisant, mais qui témoigne bien de l’échelle relativement humaine du studio Starbreeze (93 personnes). D’autant que de l’aveu d’un des producteurs du studio, ils auraient aimé avoir une rallonge d’au moins 6 mois pour rendre Syndicate meilleur…
– Starbreeze a tout de même débauché un véritable écrivain de science-fiction spécifiquement pour travailler sur le scénar’ de ce jeu, Richard Morgan. Vu le résultat quelle connerie !

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