Spider-Man, quand l’araignée te scotche à l’écran.

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Si j’ai eu un peu de mal à me lancer dans l’aventure, Spider-Man s’offre un titre au top qui vient côtoyer la chauve souris en termes de qualité. Sony, par l’intermédiaire du studio Insomniac Games réussi donc le pari de relancer Peter Parker dont les adaptations n’avaient jusqu’ici jamais fait mouche.

Tout comme God of War, j’ai pris mon temps pour publier ce test. Tout comme God of War j’ai saigné le jeu et tout comme God of War, c’était amazing (oui divin ça ne marchait pas ce coup-ci).

Un New-York bluffant en toile de fond

Si ce n’est franchement pas un point important pour moi, la première chose qui nous saute aux yeux dans un jeu reste malgré tout les graphismes. Après God of War, Sony, avec cette fois-ci le studio Insomniac Games aux commandes, signe un nouveau jeu à nous décoller la rétine avec Spider-Man. Les animations sont incroyables, ce qui rend la navigation dans New-York tellement agréable. Se balancer entre les immeubles est tellement plaisant qu’on prend très largement son temps entre les missions afin de réaliser les quêtes annexes juste pour le plaisir de se promener dans la ville. Et puisque j’en parle New-York est complètement dingue. On reconnait la ville comme jamais et je me suis même laissé surprendre à aller faire un tour (plusieurs fois) dans le menu Photo alors que j’ai absolument jamais compris l’intérêt de ce genre de mode.

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Une belle journée pour se balancer.

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Mais qu’est ce qu’ils ont fait à ma ville !

La ville évolue aussi pendant l’histoire. Elle est d’abord accueillante et paisible mais au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire certaines forces seront opposées à Spidey. La ville est donc bien moins plaisante à traverser et même visuellement, elle devient bien plus sombre et un peu dévastée pour amplifier le phénomène. Petit fait amusant, les voyages rapides se font en métro et si Spider-Man est au début mêlé à la foule dans la rame pendant le court chargement, il finit caché sur le toit ou autre pour éviter les ennemis qui patrouillent.

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Les mini-scènes du métro qui suivent l’évolution de l’histoire montre bien le souci de finition du jeu.

Un gameplay dynamique

Spider-Man bénéficie d’un gameplay à la hauteur du héros. Il fallait de la nervosité pour ressentir la vitesse et le coté virevoltant de Spidey et c’est le cas. Et le tout en restant lisible. On est (presque – je vieillis un peu niveau réflexes) jamais perdu et les enchainements se font à merveille. Même dans des combats aériens sur le sommet d’un building alors qu’on saute dans tous les sens et même entre deux bâtiments différents, on arrive à atterrir juste où l’on veut, à commencer par une élimination furtive avant de s’attaquer au groupe d’ennemi, de maintenir des combos x100 sans presque jamais poser le pied à terre et le tout en évitant les balles aussi bien que les problèmes de caméras. Le pari était loin d’être gagné d’avance et j’irai même jusqu’à parler d’une véritable prouesse.

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Emballé c’est pesé
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Heureusement que les méchants ne pensent pas à regarder en l’air

Niveau difficulté, le jeu n’est pas en reste et le mode normal m’a apporté bien plus de difficulté que je ne l’imaginais. Une fois que l’on commence à développer son personnage, ses gadgets et ses capacités, les combats se rééquilibrent un peu mais il est vrai que les premiers groupes d’ennemis m’ont posé problème. Plus loin dans l’aventure, la difficulté connait des rehaussements dus à l’histoire et l’arrivée de nouveaux groupes, qui collent bien à la montée en puissance de notre héros, ce qui évite de s’ennuyer.

Une histoire bien tissée


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La vie de couple est compliquée pour un super-héros

Le fil conducteur est partagé entre les personnages. Spider-Man occupe bien entendu la partie principale. Entre Peter Parker qui travaille au labo et aide sa tante au refuge et l’homme costumé qui sauve la ville de tous les délits et super-vilains qu’il croise. L’histoire principale est d’ailleurs rythmée par la rencontre de plusieurs d’entre eux. Fisk sera le premier d’entre eux. La chute du parrain de la mafia entrainera vite l’émergence de tout un tas de tarés. Certains sont très bien amenés, d’autres sortent un peu de nulle part mais le tout colle bien aux comics (même si je m’y connais pas trop, en vérifiant il s’avère que ce qui est dans le jeu est tout à fait fidèle). Un des personnages majeurs de l’aventure est par exemple introduit très longuement. On devine assez vite ce qu’il pourrait arriver mais au moins on peut reconnaitre un vrai travail sur l’évolution des personnages.

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Comme son nom l’indique Peter va se la prendre bien profond au refuge

Le rythme de l’histoire est lui aussi bien choisi. J’ai d’abord trouvé que la première partie (juste après FISK qui sert d’introduction) était bien longue par rapport à l’accélération constatée par la suite. Mais finalement je pense que le jeu est bien plus plaisant comme ça. Une trop longue partie dans le chaos de New-York aurait surement rendu l’aventure moins fluide et donc moins agréable. Et puis le fait que tout s’accélère quand nos pouvoirs sont bien développés évite au jeu de tomber dans l’ennui en faisant fortement progresser la difficulté et en augmentant largement les rencontres avec les super-vilains.

Enfin le reste de l’histoire est raconté avec des scènes jouables avec MJ et Miles. Les partenaires de Spider-Man sont dénués de super-pouvoirs, du coup ils utilisent la ruse et l’infiltration pour progresser. Ce qui donne des scènes plutôt molles et inintéressantes niveau gameplay, soyons honnêtes, mais qui s’intègrent bien dans l’histoire. Heureusement pour le joueur, les scènes sont assez courtes et donc ne perturbent pas notre enthousiasme.

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Les QTE sont rares et plutôt bien intégrées

On notera également une très bonne VF (qui est par contre de base dans le jeu, il faut passer la console en anglais pour pouvoir profiter de la VO). Elle inclut un nombre important de clins d’œil à la « culture » française. En faisant attention, on reconnaitra des répliques de Bruce Willis dans die Hard, de Stallone dans Rocky, des Inconnus et leurs chasseurs, d’Eric et Ramzy dans la tour Montparnasse Infernale ou même de Julien Lepers. La première fois on se demande si on a rêvé mais on se rend vite compte que non les dialogues sont plutôt marrants.

Et la suite ?

Bah on la connait. Sony, que je félicite encore pour la qualité des jeux livrés, va nous pondre des DLC ou des suites en veux-tu en voilà. Le premier est déjà annoncé et arrive dans quelques jours, le 23 Octobre. Il concerne « Black Cat » que l’on « rencontre » dans une mission annexe et qui, après avoir joué avec nous, va finalement récupérer tout son équipement pour faire son retour dans New-York.

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L’inspecteur Spider est plutôt copain avec la police.
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Certaines missions annexes se déroulent de nuit et on a le droit à un chargement rien que pour ça. Étonnant tellement le reste est fluide.

Vu le succès du titre on n’a du mal à imaginer qu’une suite ne soit pas également en développement. Surtout vu la fin qui pour le coup est très bien réalisée avec son côté « à suivre » à la façon d’un Marvel. Du coup je vais me prêter au petit jeu de deviner la suite. Bien entendu mes suppositions étant basées sur la fin du jeu, le chapitre qui suit va être bourré de spoils.

SPOILER ALERTE

Après le générique (très classe au passage), on découvre une première scène « cachée » qui introduit définitivement Miles Morales comme deuxième Spider-Man. Reste à voir si l’on alternera entre les deux ou si l’opus suivant serait plus basé sur lui. La deuxième scène, à la fin du deuxième générique, nous montre le maire Osborn qui apparemment a retrouvé son fils « parti en Europe » dans une cuve expérimentale afin de le guérir de sa maladie. Deux indices nous laissent penser que papa pourrait devenir le bouffon vert (l’équipement croisé dans la mission avec MJ chez Osborn et la cuve de verte dans laquelle baigne Harry qui éclaire le visage de son père comme une annonce) alors que fiston pourrait devenir Venom (les filaments noirs qui l’entourent ne laissent que peu de doute).

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Hou… c’est joli !

Quelques ratés ?

– Les mini-jeux. Ils sont intéressants et plutôt bien fichus. Chaque fois qu’on rencontre un nouveau jeu, on le complète avec plaisir. Par contre, quand on le réalise pour la 10e fois, bah ça commence à être répétitif. Et s’ils sont nombreux en soi (pigeons, recherches, développement, défis, base…) le fait d’en avoir une douzaine de chaque au minimum rend la chose redondante.

– Les costumes. Bon ça c’est vraiment annexe pour ne pas dire complètement futile mais avoir 25 costumes à débloquer pour qu’ils soient tous plus moches les uns que les autres, ça ne sert pas à grand-chose.

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Quand on abuse des mêmes mini-jeux, on se lasse.
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Les tenues à débloquer sont majoritairement moches et certaines complètement WTF.

Conclusion

Sony continue de frapper fort sur ses jeux First Party. Une fois de plus la réalisation, signée Insomniac Games est particulièrement soignée et la qualité qui en ressort est top. Spider-Man a le droit à une adaptation réussie qui permet à Peter Parker de tisser sa toile dans le monde (généralement affreux) des adaptations de super-héros.

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