Sherlock Holmes : Crimes and Punishments, la Nalyse

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Longtemps embourbée dans une médiocrité poussive et agaçante, la licence Sherlock Holmes s’offre avec Crimes and Punishments un ticket d’entrée à la soirée des super jeux d’aventure.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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Le marketing a jugé vendeur d’ajouter un flingue à la jaquette du jeu…
Frogwares est un studio de développement ukrainien fondé par des expatriés français il y a de ça plus de 10 ans. Spécialisé dans le jeu d’aventure, il n’avait jusqu’ici, malgré une bonne dizaine de tentatives (licences hors Sherlock Holmes comprises), jamais réussi à faire quelque chose de vraiment intéressant, la faute, souvent, à un gameplay frustrant… A l’occasion de leur précédent essai, Frogwares s’est aventuré dans l’exigeante souplesse des contrôles en sortant sur (vraies) consoles de salon. Tout ceci leur aura permis de réaliser une superbe transformation avec ce Crimes & Punishments auréolé d’un nouveau moteur de jeu et dispo sur la totale (PC, PS360, PS4 et Xbox One).

Le pitch dans ta potch

6 enquêtes sans lien entre elles vous sont proposées dans ces dernières aventures de Sherlock. Elles ont tout de même pour point commun de baser votre jugement moral au cœur du verdict de chacune d’entre elles, avec en toile de fond ce « Crimes & Punishments » du titre. « Crime et châtiment » en bon français, le fameux roman de Dostoïevski – que lit Holmes tout au long du jeu et qui a été écrit quelques années avant les intrigues de notre détective dans le Londres de la fin du XIXème siècle narrées dans le titre – qui s’interroge donc sur la moralité d’un meurtre s’il vient à améliorer les conditions humaines. Au fil des 6 aventures du jeu vous aurez ainsi à chaque fois des cas de figure où vous pourrez décider ou non d’épargner celui que vous jugerez coupable.

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Il y a toujours un truc à faire à Baker street.
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Vous passerez aussi souvent par Scotland Yard.

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

Ce qui est particulièrement fort dans le titre c’est tout d’abord son écriture. Les 6 enquêtes (dont au moins deux sont tirées des nouvelles de Conan Doyle) sont absolument passionnantes et variées aussi bien dans leurs intrigues, que dans leurs lieux. Une bonne partie de l’univers mythique de Sherlock Holmes est bien entendu de la partie, qu’il s’agisse de l’indéboulonnable Dr Watson, du gamin des rues Wiggins et de sa brigade spéciale, de Mycroft, comme du basset au flair le plus légendaire de Londres Toby. N’oublions pas qu’il s’agit ici d’un septième épisode (en ne comptant que les jeux d’aventure) et que d’autres illustres personnages ont déjà été abordé auparavant (Jack l’Eventreur, Moriarty). Frogwares de par son expérience arrive à retranscrire à travers ses personnages (très bien doublés, et en VOST so british uniquement s’il vous plait) de véritables personnalités, Sherlock et Watson en tête. Pour les néophytes, rassurez-vous cependant, nul besoin d’avoir joué aux autres épisodes pour entamer ce « Crimes & Punishments » qui se suffit à lui-même. Il n’est même pas nécessaire de connaître Sherlock Holmes bien qu’on ne l’appréciera que mieux en ayant déjà palpé de son historique. Aussi, moi qui joue depuis quelques temps au fameux jeu de société « Sherlock Holmes – Détective Conseil » d’Ystari, je peux vous dire qu’il est largement à la hauteur et ce n’est pas un maigre compliment. En terme de fidélité, d’ambiance, d’écriture, nous avons là un chef-d’oeuvre complètement sous-estimé.

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D’une culture incroyable, Sherlock est un parfait petit chimiste.
L’allusion au jeu de société n’est pas fortuite, puisque ce « Crimes & Punishments » vous laisse également beaucoup de liberté durant vos enquêtes. A vous de trouver les indices qui vous permettront d’établir grâce à un petit tableau le cheminement qui vous paraîtra le plus véridique vers le coupable. Exploration, recherches d’objets, analyses chimiques, autopsies, recherches littéraires, interrogatoires, déguisements, reconstitutions, bricolages, observations détaillées des personnages, imagination propre au plus grand détective de tous les temps, tout le panel de compétences que l’on imagine pour Sherlock Holmes est présent. A travers des mini jeux élégamment intégrés comme à travers le gameplay « pur ». Un gameplay libre dans un monde semi-ouvert où l’on pourra alterner entre vue à la troisième personne et à la première à l’envi et où certaines situations permettront même de diriger Watson ou Toby. On reste tout de même dans un jeu d’aventure, vous n’êtes pas lâché dans la nature sans savoir quoi faire, ni en ayant la possibilité de callèche-jacké n’importe quel pèlerin ou d’errer dans ce si séduisant Londres victorien en taillant une bavette avec les gens du coin. Il faut raison garder.

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Les interrogatoires sont impossibles à rater. Un beau ratage des développeurs par contre.
Finalement, l’aspect le plus dérangeant de ce Sherlock Holmes : Crimes and Punishments vient de ses interrogatoires qui s’ils offrent une liste de thématiques de réponses à donner lorsque l’on doit confronter le suspect à un de ses mensonges, ne permettent aucune erreur. Vous vous trompez ? Recommencez jusqu’à réussir. Une façon maladroite d’empêcher le joueur de se retrouver dans une impasse, ce qui en soi est justement un peu frustrant. (Même s’il faut avouer qu’il est assez difficile de se tromper à partir du moment où l’on suit bien son enquête, et la clarté de l’inventaire y encourage agréablement.) L’erreur vous est uniquement permise lorsque vous rendez votre verdict. Vous pouvez très bien faire mettre un coupable derrière les barreaux (cette phrase a un double sens intéressant) sans que le jeu ne vous pénalise en quoique ce soit, sans même que vous ayez réussi à trouver la totalité des indices nécessaires au bon déroulement de l’enquête. Une fois votre théorie rendue, libre à vous de vérifier si elle est effectivement bonne, de passer à l’enquête suivante sans regarder, ou de recommencer l’élaboration de votre verdict jusqu’à ce qu’il s’avère plus satisfaisant pour vous. Une belle idée. Quand bien même, ce Sherlock Holmes : Crimes and Punishments se rapproche plus du (putain de méga bon) jeu d’ambiance, que du jeu d’aventure-enquête à challenge. Reste une technique qui sur PS4/Xbox One montre une modélisation des visages encourageante mais des décors qui manquent de polygones, des animations d’un temps ancien et des temps de chargement (même si déguisés et interactifs) bien longs et hyper nombreux. J’ai envie de dire qu’on s’en fout, l’essentiel n’est pas là.

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Une expérience tout à fait normale dans la vie du détective Holmes.
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