Samurai Champloo, la nalyse

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Après Cowboy Bebop, comme promis, il m’était indispensable de faire une nalyse de Samurai Champloo, l’autre série animée vedette de Shinichiro Watanabe.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

Mugen et un de ses fameux pas de breakdance/tatane dans la gueule.

Je suis tombé sur Samurai Champloo par hasard, sur Canal + en 2006 (c’est sorti en 2004 au Japon). A l’époque je matais quelques épisodes sans spécialement suivre, j’aimais beaucoup. Quelques années plus tard j’apprenais qu’il s’agissait en fait du même réalisateur que Cowboy Bebop, Schinichiro Watanabe, que j’ai juste adoré. Il fallait bien que je me fasse l’intégrale Samurai Champloo un beau jour.

Le pitch dans ta potch

Japon, ère Edo. Une jeune femme se prénommant Fuu se lance à la recherche d’un « samurai qui sent le tournesol ». Pour l’aider dans son aventure elle arrive à convaincre deux portes sabres qui n’ont rien en commun : le très calme samurai à lunettes, ancien élève de dojo ayant dépassé les maîtres, au style de combat d’une maîtrise technique absolu Jin, ainsi que le fantasque, imprévisible, rebelle, chercheur de noises et non moins hyper balèze au sabre Mugen (qui n’hésite pas à se battre en faisant des pas de breakdance, pour info).

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

La fine équipe. Ce sont de bons personnages, dommage que le scénar’ soit si chiant et faible.

L’ambiance de Cowboy Bebop est exceptionnelle, celle de Samurai Champloo est différente mais n’est pas en reste. Le Japon féodal se mélange dans un anachronisme savoureux à une culture hip hop qui transpire dans presque tous les épisodes. Un d’entre eux réinvente par exemple les origines du graffiti tandis que la chouette bande originale fait quasi tout le temps la part belle aux instru rap, sans même parler du générique de B-Boy. (Par la suite, Afro Samurai poussera encore plus le vice sous la houlette de Samuel L. Jackson d’ailleurs.)

Le graphisme est plus humoristique que Cowboy Bebop en se permettant quelques écarts de proportions sur certaines scènes.

Excellemment animée, disposant d’une galerie de personnages charismatiques (en commençant par les principaux), on reconnaît la patte Schinichiro Watanabe. Mais ici le côté humoristique est plus poussé avec un graphisme qui peut changer dans une scène pour accentuer le ressort comique. Par exemple quand Fuu a trop bouffé on la voit énorme, obèse, alors qu’elle était normale quelques secondes avant. C’est plutôt sympa même si ça n’a rien d’original dans le dessin animé japonais.

L’avantage en parlant d’anime c’est qu’au moins on a de belles images pour illustrer l’article.

Composé de 26 épisodes, j’ai tout de même eu quelques problèmes à suivre Samurai Champloo qui a pourtant exactement le même format que Cowboy Bebop. Si dans le chef-d’œuvre de l’espace il y a tout au plus deux ou trois épisodes à jeter, ici il y en a largement plus de la moitié… Le problème vient d’une intrigue extrêmement lente à se développer et donc assez chiante la plupart du temps. Le samurai qui pue le tournesol on devine très vite qui il est pour Fuu, elle ne l’avoue que bien plus tard alors qu’on s’en branle, et l’histoire autour de ce mystérieux personnage ne se dévoile que lors des trois derniers, bons, épisodes. A la fin quoi… Si vous regardez les trois premiers et les trois derniers épisodes, vous pourrez vous targuer d’avoir vu et compris de quoi il en retourne dans Samurai Champloo. On peut considérer que le reste sert éventuellement à s’attacher aux personnages mais les rapports entre ces derniers n’évoluant que sur la fin (et encore), et les aventures qu’ils mènent d’épisode en épisode n’ayant aucun rapport entre elles, on en vient tout de même à se faire chier assez souvent. C’est bien dommage tant il y avait là un énorme potentiel.

La bouffe a une place très importante dans la bande. Dans Cowboy Bebop aussi remarque tiens, détail amusant.

Le gros souci vient du fait qu’on sache d’entrée qu’ils cherchent l’autre con aux tournesols et qu’on attend donc une sorte d’enquête, de road trip d’indices en indices, que l’intrigue avance. Dans les faits le road trip alimente le néant, les épisodes semblent plus être des petits exercices de style pour le studio de production qui va délirer en en faisant tourner un autour du baseball, un autre sur les zombies, un autre sur le passé d’un des héros… Mais rien ne prend, plus exactement rien ne colle, littéralement. Un épisode va être éventuellement cool à regarder comme ça, par hasard, en tombant dessus, mais tous les épisodes mis bout à bout l’alchimie ne prend pas et ça devient par moment super barbant. Cowboy Bebop a eu l’intelligence de ne laisser planer aucune attente sur le but de chacun des héros, ce sont des chasseurs de prime et point. On suivait leurs aventures sans s’attendre à une évolution dans l’intrigue puisqu’au final il n’y en a pas vraiment à part le fait d’attraper à chaque épisode un fugitif, sauf que boum, se dessine petit à petit le passé d’un des personnages qui ressurgit et qui va modifier le présent de chacun, devenir le fil rouge de la série en toile de fond. Dans Samurai Champloo il y a une intrigue posée dès le départ et qui n’évolue pas ou alors extrêmement péniblement, ça fait toute la différence. Les héros n’ont aucun but d’épisode en épisode si ce n’est un seul qui n’avance pas d’un pouce sur 90% de la série.

Imprévisible, bourrin, fou, Mugen est mon perso préféré.

Incontestablement Samurai Champloo souffre de la comparaison d’avec son aîné et même s’il est pétri de plein de qualités (les animations, le chara design, le style, l’ambiance sonore, la réalisation), le rythme d’une intrigue qu’on nous impose dès le départ est bien trop lent pour réussir à fasciner, voire même à intéresser…

Je tiens tout de même à conclure sur une mention spéciale pour les doublages français qui n’hésitent pas à employer un langage cru et sans concession (et qui colle bien au caractère des personnages qui l’emploie) là où la VO est à priori bien plus sage de ce point de vue là. Classe.

Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix

– Au Japon, lors de sa première diffusion à la TV la série a fait un bide et s’est arrêtée avant même la fin, avant d’être reprise en intégralité plus tard, sur une autre chaîne. Comme quoi le public japonais ne s’y est pas trompé…
– Rareté, la série a été commandée pour une diffusion aux USA avant même qu’elle ne soit diffusée au Japon. L’aura international de Cowboy Bebop est sans aucun doute passé par-là.
– Dans la version française, le doubleur de Mugen est le même que celui de l’acteur principal de la série Earl. Ca fait un choc au début…

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