Nos sales pattes sur PES 2014

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Le retour en grâce de Pro Evolution Soccer n’a jamais été aussi proche.

Après avoir pu jouer à FIFA 14, il semblerait que les éditeurs ont voulu cette année que Polygamer ne fasse pas de jaloux en nous invitant à jouer au prochain PES.

Hier, j’ai donc passé l’après-midi en sympathique compagnie à doser des gens sur le prochain PES. Moi qui suit un grand fan de simulation de football je peux vous dire que s’il n’y a pas trop de changements d’ici la sortie, la saga phare de Konami n’aura jamais été aussi réaliste niveau gameplay.

Pour tout dire, sur la version PS3 terminée à 70%, j’ai retrouvé quelques sensations que j’avais eu sur la version de FIFA 14 que j’ai pu tâter, l’impression d’une surabondance de déchets en moins. A savoir un jeu beaucoup plus posé, plus lent, où l’inertie des joueurs est un paramètre très important. Si ça ne semble pas plaire à tout le monde (que ce soit pour FIFA comme pour PES), pour ma part c’est bien plus proche de la réalité et donc bien plus agréable en mains. Etre bon au jeu demande de la maîtrise et une connaissance de ses joueurs pour exploiter leurs qualités. – A noter que j’ai également fait un match sur la version E3 (terminée à 50%) que la plupart des journalistes ont vu, celle à 70% est beaucoup plus agréable, avec beaucoup moins de latences. –

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La modélisation toute en finesse des visages fait mouche pour pas mal de joueurs.

Par rapport aux précédentes versions, ce PES 2014 n’a probablement jamais autant évolué et comme il y a quelques années, on va réellement devoir réapprendre à jouer. Tout comme c’est désormais le cas presque à chaque nouvel opus sur FIFA d’ailleurs. Preuve en est de la volonté de Konami de réaliser une simulation. Les joueurs sont beaucoup plus libres, désormais indépendants du ballon (j’irais même jusqu’à dire que je n’ai peut-être jamais vu des joueurs aussi indépendants du ballon d’office, il arrive qu’on rate la balle parce qu’on a bougé au mauvais moment alors qu’on était dans la trajectoire de la passe, cette précision est juste super jouissive), les menus offrent beaucoup plus de paramétrages sur les assistances etc. Une passe en profondeur hasardeuse du milieu de terrain qui nous donne l’impression d’être un distributeur de caviar incroyable alors que tout est sur rails, ça n’existe plus. Tout a été rééquilibré en attaque comme en défense.

En défense le pressing à trois (carré + carré prolongé) semble calmer beaucoup d’amateurs de grigri, j’ai joué contre le staff de Konami et des gros joueurs de la PES League, j’peux vous dire que ça tricotait grave, d’autant que comme dans FIFA 14, encore, les gestes techniques se sortent juste avec le stick droit et plutôt instinctivement. Mais l’I.A. défensive semble correctement placée la plupart du temps. A l’instar du jeu d’EA on peut également retenir son adversaire par le maillot (à vos risques et péril) et jouer un peu des épaules. Un soin particulier a aussi été apporté aux duels en hauteur grâce au moteur (le Fox Engine, comme vous le savez) et donne un aspect presque jeu dans le jeu où l’ascenseur est très efficace mais théoriquement sanctionnable – l’arbitrage n’était pas au point, il fait parti des 30% du jeu à terminer -, tout est question de timing. La liberté apportée grâce à l’indépendance des joueurs par rapport au ballon surprend très agréablement pour un PES, les courses doivent être précises et les gestes tout autant si on ne veut pas se trouer ou complètement foirer sa phase offensive. Les courses demandent d’ailleurs deux pressions sur R1 pour sprinter, un détail important qui use vraiment les joueurs et qui empêche des débordement outranciers pendant toute la durée d’un match avec une flèche.

Sur biens des points, le coeur du gameplay m’a vraiment fait penser à ce que j’ai vu de FIFA 14, à savoir une vraie simu de foot où la construction est primordiale et peut être très variée, et où le jeu défensif a sa place. C’est très encourageant pour le jeu de Konami qui semble enfin avoir mis un bon coup de collier pour rattraper son retard.

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La sensation de hauteur entre le sommet du stade et la pelouse est vendue comme réaliste. Sous entendu : avant ça ne l’était pas.

D’autant que les petites idées bien senties pleuvent et pour le coup donnent un cachet unique à ce PES 2014 (en tout cas pour le moment). Par exemple avec le gardien on peut faire des feintes de dégagement à la main, une idée hyper jouissive qui permet enfin d’humilier l’attaquant qui anticipe une éventuelle passe ratée. Lors des six mètres on peut demander à son équipe de revenir en arrière ou d’avancer. Sur les coups de pieds arrêté on peut placer le gardien manuellement. En cours de jeu on peut faire avancer ou reculer sa ligne défensive très instinctivement sans que l’adversaire ne le voit forcément en versus grâce à une épuration bienvenue de l’écran. On peut même jouer avec sa défense le hors jeu de façon très simple en leur demandant tout simplement de remonter tout de suite grâce à une double pression sur la direction de la croix (si vous jouez au stick, sinon c’est l’inverse). Les coups de pieds arrêtés ont aussi une nouveauté offensive, si on peut toujours les jouer de façon habituelle, on peut aussi faire apparaître en pointillé la future trajectoire de la balle. C’est à double tranchant puisque si ça permet d’être plus précis (encore faut-il bien doser la puissance de la frappe), votre adversaire en ligne ou en versus va voir où vous aller frapper et pouvoir placer manuellement son gardien sur le tracé.

Enfin au rang des nouveautés promises que nous n’avons pas pu constater, il y a aussi d’excellente idées, du moins sur le papier. Le moral et la fatigue des joueurs pourront dépendre d’éléments extérieurs évolutifs. Si vous jouez comme une merde avec un joueur, ses coéquipiers vont le réprimander de même que le public, ce qui va un peu le miner sur quelques minutes. A l’inverse une succession de belles phases de jeu vont galvaniser l’équipe sous les encouragements du public. La météo quant à elle sera évolutive et agira directement sur les joueurs. S’il n’y aura pas de neige dans cette version à ma grande déception, on nous a promis un climat en quasi adéquation aux stades. Par exemple en été en Argentine (Konami a récupéré le championnat argentin), les joueurs vont se fatiguer plus vite à cause de la chaleur. En Bolivie (le stade est en altitude) c’est la même chose. Les habits des joueurs quant à eux vont progressivement se recouvrir de terre etc. De belles promesses plutôt intéressantes. De même que la possibilité d’enclencher des phases de jeu offensives précises sur 11 parties du terrain à la manière du football américain. Par exemple un appel croisé d’un joueur lorsqu’on est sur la droite du terrain pour attirer les défenseurs puis le déclenchement d’une course en profondeur à l’opposée d’un autre coéquipier. Ces stratégies semblent extrêmement intéressantes et s’appliquent directement au style de jeu d’une équipe. Par exemple le Brésil va pouvoir enclencher des stratégies basées sur la vitesse, chose que ne pourra pas faire une équipe plus physique. Malheureusement je n’ai pas vraiment pu tester cette feature puisque les stratégies se choisissent dans les menus et qu’y passer un peu de temps faisait planter les consoles. Reste tout de même une idée très prometteuse et intéressante que j’ai hâte de pratiquer. Surtout qu’elle est simple à réaliser : lorsque l’icône apparaît discrètement à l’écran, une double pression sur L2 (ou R2, j’ai un trou) suffit à enclencher la tactique.

Dernier point positif, Konami semble plus que jamais à l’écoute des joueurs et les sonde tout au long de la progression du jeu. Si EA pouvait faire ça et ainsi sortir des FIFA non buggué ça serait sympa…

Vous l’aurez compris, je suis très enthousiaste sur ce prochain PES pour lequel Konami a fait des efforts palpables. J’espère juste que les statistiques des joueurs seront enfin en adéquation avec la réalité, fini les Siaka Tiéné à plus de 80 et des bons joueurs à moins 75. Sur la version tâtée, il n’y avait que 4 équipes disponibles (Bayern, Santos, Italie, Allemagne) et les menus n’étant pas trop praticables, impossible de vraiment juger cet aspect, mais j’ai tout de même pu constater une réelle différence de style de jeu entre les équipes. Santos était plus vif dans la prise en main que le Bayern globalement plus physique par exemple (ce qui n’empêchait par Ribéry d’être ultra vif). Et si le Players ID est très bon (retranscription précise des attitudes, courses etc), même pour les gardiens (Neuer fait des arrêts de gardien de hand, Buffon capte souvent le ballon sur les frappes de loin), il ne concerne que 200 joueurs et ne fait pas tout. Les stats font partie de ce qui différencie une simulation d’un jeu Arcade et à ce niveau, PES depuis bien trop longtemps donne l’impression que ses développeurs ne suivent pas du tout le football.

En résumé, FIFA 14 Vs PES 2014, un duel potentiellement au sommet. Enfin !

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