N.W.A. – Straight Outta Compton, la Nalyse

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Biopic de l’été, Straight Outta Compton retrace l’histoire du groupe de gangsta rap culte en édulcorant un peu la réalité mais pas trop.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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Faut quand même avouer que question ressemblance on est pas mal.
En 1988 sortait Straight Outta Compton, le premier véritable album de N.W.A. qui marqua à jamais l’histoire du hip-hop avec des lyrics plus réalistes qu’à l’accoutumée, ainsi que des instru’ et des flows de dingues. L’histoire autour du groupe est célèbre chez les initiés et le parcours d’une partie de leurs membres encore plus. Il fallait bien en faire un film à un moment donné… Ainsi, le long métrage sorti hier en France arriva avec le statut d’énorme carton au box-office US.

Le pitch dans ta potch

1986, un dealer de Compton (quartier chaud de Los Angeles), Easy-E, investit ses thunes durement gagnées dans un tout petit label de rap, sous l’influence d’un de ses potes, Dr Dre. Ce dernier, déjà DJ dans un club du coin avec son pote DJ Yella, connaissait bien un certain Ice Cube, rappeur et lyriciste. Tout ce beau monde rejoint par MC Ren donna N.W.A. et c’est donc leur histoire qui nous est contée.

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

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Cruisin’ on the street with my 64…
Autant le dire tout de suite, Straight Outta Compton n’est pas exactement fidèle à la réalité. Ce qu’il se passe dans le film n’est pas tout à fait ce qu’il s’est passé dans la vie. Des fondations du groupe (par exemple Arabian Prince, à l’origine du groupe mais qui en est vite parti, n’est pas du tout abordé – ça se comprend cela dit, son rôle en vrai fut très éphémère -) à sa mort, en passant par les réconciliations entre Dre, Cube et Easy-E qui dans le film sont tournées de façon plus « hollywoodiennes » (E-E les appelle pour reformer le groupe juste avant de se retrouver à l’hosto et d’apprendre qu’il a le SIDA. La vérité est un peu plus lâche : Dre et Cube ont été voir Easy-E sur son lit de mort histoire de se rabibocher avant que leur vieux pote ne passe l’arme à gauche). D’une manière générale la principale critique que l’on peut faire au long métrage est de montrer Dr Dre et Ice Cube comme l’axe du bien, les gentils qui n’ont vraiment rien à se reprocher, qui ne font jamais rien de mal ou alors pour la bonne cause. Ça s’explique par un fait tout simple : ils sont tous les deux producteurs du film… Mais à leur décharge, il s’agit justement d’un film et pas d’un documentaire, et même si toute une partie de notre belle jeunesse prendra tout ça comme la réalité pur jus sans chercher plus loin, on ne peut pas reprocher aux deux millionnaires (milliardaire pour Dre, excusez-moi) d’avoir eu l’intelligence de produire un bon film. Car oui, Straight Outta Compton est un bon film et nul besoin d’aimer le rap (même si forcément c’est un plus de kiffer sur les morceaux qui parsèment les 2h27 de la bobine) pour l’apprécier. N’en déplaise à MC Ren, largement mis en retrait par rapport à Easy-E, Dr Dre et Ice Cube.

562668-jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgIl est aussi appréciable de connaître tous les personnages qui gravitent dans le film puisqu’il s’avère assez jubilatoire de les voir apparaître et de constater leur (parfois extrême) ressemblance avec leur homologue de la réalité. Mention spéciale à O’Shea Jackson Junior sous les traits du Cube (normal, c’est le propre fils d’Ice Cube qui a eu le rôle) ou du sosie sûrement officiel de Tupac. D’ailleurs il est assez génial d’avoir gardé les vraies voix lorsque les MC posent, ça ajoute du crédit au film et ce qu’il faut de hochements de tête. D’autant que certains morceaux sont intégrés directement au scénario, à ce titre le passage de No Vaseline d’Ice Cube (meilleur diss de tous les temps selon votre humble serviteur) prend alors une dimension fantastique. On peut par contre légitimement se demander pour quelle raison avoir choisi un acteur qui ressemble aussi peu à Snoop Dogg et pour quelle raison ne pas avoir garder sa voix originale lorsqu’il lâche un petit freestyle de ce qui deviendra l’énorme Nuthin But a ‘G’ Thang, même si on soupçonne une histoire de droits chelou.

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Ce passage est assez drôle, avec les premiers pas de MC d’Easy-E.

N.W.A. a été d’une grande influence dans la société américaine. Le film le retranscrit plutôt bien en plaçant le groupe aux premières loges des bavures policières et en précurseur de la révolte ayant engrangée les émeutes de L.A. au début des 90’s suite au lynchage de Rodney King par des policiers du L.A.P.D., tous relaxés. Alors bon c’est sûr, ça fait très héroïque pour des types qui ne font que plus ou moins relater ce qu’ils vivent en se la racontant un peu (ou beaucoup, en fait) et en agitant de temps en temps des flingues (ce qu’on voit peu dans le film parce que c’est pas bien). Mais comme le dit le personnage d’Ice Cube lors d’une scène inspirée pour le coup de réels propos d’époque, il se place alors comme un journaliste qui raconte ce qu’il voit avec juste un peu plus de paroles crues. On est aussi témoin plutôt adroitement de ce que N.W.A. a apporté au rap avec un Ice Cube qui croise Easy-E dans un club un peu avant la mort de ce dernier, sous fond de Craig Mack et de Wu Tang Clan (le message pas si implicite que ça est : « on vous aime bien, mais vous n’auriez jamais existé sans nous avant »). Bref, n’empêche qu’avec une ascension sociale à l’américaine typique, de la trahison, de l’amitié, de l’héroïsme, un peu de violence (pas tant que ça, clairement), de l’humour, des nichons, de la tristesse, des morceaux cultes et une B.O. de Dr Dre, on peut difficilement faire la fine bouche devant le film qui passe particulièrement bien. A défaut d’être un documentaire ultra précis, c’est un bon film, je le répète.

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– Suge Knight est bien entendu présent dans le film et le vrai traînait également dans les coulisses. Sa réputation très sulfureuse (bien montrée dans le film) continuera à le suivre puisqu’il fut accusé d’avoir renversé en bagnole durant le tournage un des producteurs (Terry Carter), décédé. C’est donc en taule qu’il suivra la suite du tournage.

– Lors de la séance à laquelle j’ai assisté, la salle parisienne (remplie) réagissait particulièrement bien au film au point d’applaudir durant le générique de fin (ou d’acclamer la scène où l’instru de California Love est balancée par Dr Dre ou celle où Snoop Doggy Dogg se présente à Suge Knight).

– Le fils d’Easy-E a également tenté de jouer le rôle de son père, comme le fils d’Ice Cube, mais il s’est fait recaler.

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