La Petite Mort, A l’école de la fauche

0

Adapter une bande dessinée en jeu de société, c’est la garantie d’une signature visuelle forte. Mais cela nous assure-t-il d’un bon jeu pour autant ?

la-petite-mort.jpgLa Petite Mort est une série de bandes dessinées de Davy Mourier, racontant les tribulations du fiston de la Grande Faucheuse, destiné bien malgré lui à reprendre les activités morbides de son père. Pour être honnête, j’avoue qu’avant de recevoir le jeu de Lumberjack [Studio] (qu’on remercie d’ailleurs), je n’en avais jamais entendu parler. Mais il faut reconnaître que le graphisme est très sympa, tout comme le design de la boîte de jeu d’ailleurs, sous forme d’un très à propos cercueil noir.
A l’intérieur, un paquet de cartes illustrant des personnages célèbres pastichés, réels ou issus de la littérature/du cinéma, et un autre relatant des événements généralement malheureux de la vie, le tout avec humour et dérision.

20181228_101739.jpg
Une jolie boîte bien optimisée

20181228_101835.jpg
Différents diplômes sont proposés pour varier les parties.
Car le but du jeu ici est, d’un côté tenter de faire vivre une vie longue et heureuse à ses personnages. De l’autre, tenter de faucher dans la fleur de l’âge, les personnages de ses voisins. Cette vie, vos héros vont la vivre sur trois tours, au cours desquels vont venir s’ajouter de nouveaux événements qui les rendront vulnérables à certaines maladies, accidents ou autres pulsions suicidaires. Si l’un de vos rivaux possède alors une carte faucheuse présentant les mêmes symptômes que l’un de vos personnages, s’en est fini de lui. Dans le cas contraire, il pourra continuer de vivre sa vie dans l’espoir de s’éteindre paisiblement après le troisième âge.

20181228_101948.jpg
Les personnages sont, pour la plupart, parfaitement reconnaissables et très drôles.
Toutefois, si l’un de vos protégés se fait faucher, tout n’est pas perdu pour autant. En effet, les cartes qui lui sont associées sont distribuées entre le ou les faucheurs et le fauché. Ainsi, vous ne repartez pas totalement bredouille et tirez tout de même de l’expérience du décès de vos protégés. Car le but ici n’est pas de faire vivre vos héros le plus longtemps possible (même si ça aide grandement), mais d’accumuler des cartes, personnages ou événements, surmontés de symboles spécifiques, pour remplir les contrats nécessaires à l’obtention de votre diplôme (différents scénarii possibles). Et bien entendu, pour espérer briguer le titre de grande faucheuse, il va falloir être le premier à obtenir ce diplôme.

20181228_102147.jpg
Trop de textes tue le texte !

20181228_102551.jpg
Faites vivre à vos héros, une longue et heureuse vie sur trois âges.
La Petite Mort se veut donc plutôt originale et drôle. Le matériel est bien foutu, que ça soit la jolie boîte ou les belles cartes carrées superbement illustrées. Cela promet donc de bonnes soirées fun et détendues entre potes, autour d’un petit jeu apéro sans grandes prétentions. Malheureusement, la sauce n’a pas pris chez nous.
Déjà, je trouve dommage que les cartes événements soient surmontés d’autant de texte. Certes, l’humour qui s’en dégage est appréciable, mais il aurait été plus judicieux de s’appuyer davantage sur des gags visuels : Quand on joue à ce genre de jeux, on n’a pas spécialement envie de lire des pavés.
Ensuite, les mécaniques ne m’ont pas parues spécialement dingues. Même pour un « petit » jeu, j’espérais quelque chose d’un poil plus complexe et prompt aux coups de pute, qu’une simple association de symboles entre les cartes faucheuses et événements.

20181228_103042.jpg
Si vos cartes faucheuses correspondent aux faiblesses des personnages, tuez-les !

Bref, La Petite Mort n’est pas un mauvais jeu et peut facilement sortir en soirée ou entre amis, y compris avec des novices (j’ai presque envie de dire : surtout avec des novices). Malheureusement la promesse de la franche rigolade n’est pas tenue à mon sens, à cause d’une philosophie de jeu sans doute trop gentillette et d’une profusion maladroite de texte sur les cartes événements.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *