KGB – L’Antichambre

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Pour fêter dignement l’assomption, nous avons décidé de se faire un Escape Game à 6 joueurs. Malheureusement, on s’y est pris au dernier moment…

02-26.jpgL’Antichambre est une enseigne parisienne, située boulevard Saint Martin. Importée de chez Claustrophilia et Mystique Room en Hongrie, elle a ouvert ses cinq salles en même temps, en juin 2015 : Momie, Vaudou, Contagion, Ghost, et enfin celle qui nous intéresse ici, KGB.

Planquée juste derrière la véranda d’une pizzeria, l’entrée de l’enseigne se veut assez discrète, tout comme l’accueil qui nous fut réservé d’ailleurs. À notre arrivée, le GM briefait une équipe déjà présente quand sa collègue semblait être au téléphone, derrière son comptoir. Bref, tous deux étaient occupés, mais ça n’excuse pas l’absence d’un simple bonjour en réponse au nôtre. Ce qui aurait pu être considéré comme une erreur de parcours, se réitérera pourtant à la sortie, puisque là encore ce sont les joueurs suivants qui ont répondu à notre au-revoir. Nous sommes même revenus dans la minute qui suivi, pour faire la sacro-sainte photo chère à Toma. Là encore, c’est un membre de l’autre équipe qui s’est gentiment prêté au jeu du photographe, avec l’un de nos téléphones, pendant que la GM faisait du café sans s’interrompre une seule seconde. Tout est normal.

Un peu désabusés, mais pas moins motivés pour autant, on a religieusement écouté le traditionnel briefing pré-enfermement, nous rappelant les consignes de base et le scénario de la room dans laquelle on s’apprêtait à entrer…

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KGB

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Aucun des objets sur leur photo de cover n’est présent dans le jeu.
Ce scénario est on ne peut plus classique : Un de nos amis russes est soupçonné, à raison, de fraterniser avec l’ennemi. Actuellement interrogé par le KGB, il cherche à gagner du temps, avant que ceux-ci n’envoient une équipe fouiller son appartement à la recherche de preuves. Nous avons donc une heure pour sauver notre ami, en récupérant les dossiers Top Secret qui pourraient l’envoyer au goulag, puis en s’échappant de chez lui avant que les services secrets russes ne rappliquent. Car oui, notre ami a tellement confiance en nous qu’une fois entré chez lui, nous y serons enfermés. Bref, après nous avoir mis au parfum et ouvert la porte du bureau en question, le GM nous explique qu’une vidéo va être diffusée sur l’écran de contrôle, donnant le top départ de notre aventure. En réalité, en guise de vidéo nous aurons doit à un simple message textuel de notre fameux ami russe, nous expliquant tout ce que le GM vient à l’instant de nous dire. Passionnant !

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Le père Noël russe
Là peut débuter la fouille, qui nous permettra de trouver les rares indices nécessaires à notre progression. Bien entendu, comme nous vous pourrez et vous allez vous acharner sur tous les autres éléments du décor (du moins ceux, rares, n’étant pas surmontés d’une pastille rouge), mais en vain. Vous y trouverez d’ailleurs beaucoup de fausses pistes promptes à vous faire perdre du temps. Pire, l’un des éléments nécessaire à la résolution de l’une des rares énigmes de cette pièce était cassé. On l’a manipulé dans tous les sens, on en a parlé à tort et à travers, mais notre GM ne s’en est jamais aperçue, même lorsqu’au bout d’une demi-heure, autant dire une éternité lorsque vous avez si peu d’éléments à trouver et résoudre, elle nous lâchera le premier indice en rapport justement avec cet élément cassé. Résultat, un peu de pifomètre et de bricolage et l’énigme fut péniblement résolue. Cette mésaventure fait qu’on soupçonne fortement les Game Master de ne pas être derrière leur écran pour surveiller nos fais et gestes. D’autant plus que notre parcours était ponctué de nombreux capteurs qui, on l’imagine, devaient envoyer des Wizz au GM à chaque fois qu’on progressait dans la pièce. Ces capteurs, simplement gaffés, n’étaient d’ailleurs même pas surmontés d’une pastille rouge. Si bien qu’on a failli les arracher en pensant qu’ils interagissaient entre eux.

L’autre point soumis à discussion, c’est qu’on nous a bien précisé lors du briefing que les indices ne servaient qu’une seule fois. Or, l’un d’entre eux nous aura servi deux fois (l’un des puzzles pouvant être résolu de plusieurs façons). Là encore, sans un indice salvateur, on n’aurait pas pu le deviner puisqu’il fut mis de côté. Plus anecdotique, mais amusant, la salle proposait de véritables fenêtres avec vue, seulement occultées par de simples rideaux, ce qui à mon sens est une première. Certes, pour imposer une ambiance russe, pouvoir contempler la Porte de Saint Denis n’est peut-être pas la meilleure solution, mais ce n’est pas désagréable pour autant, et ça donne l’impression d’être dans un vrai lieu de vie.

Bref, s’il y a bien une ou deux énigmes sympathiques, il faut le reconnaître, nous sommes sortis plus que déçus de cette pièce. C’est bien simple, elle trône tout en bas de nos classements personnels respectifs, derrière des salles pourtant bien gratinées, comme Lost par exemple. Et dire que c’est celle que, à défaut, nos followers sur Twitter nous avaient décrit comme étant la meilleure de l’enseigne… La prochaine fois on vous écoutera.

L’avis de Smy

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Un objet typique de l’univers du KGB.
Au contraire de Fylo, je trouve que cette salle apporte un vent de fraicheur dans l’univers sclérosé des Escape Games parisiens. Elle présente de très nombreuses innovations, comme la fouille façon Kickers, la pastille rouge pour le pied gauche et la verte pour le droit. Ici les pastilles rouges indiquent que ce n’est même pas la peine de chercher, et les très rares objets sans pastille dévoilent… surprise… un indice !

Idem pour le Game Master, c’est assez novateur, c’est ici un Sticker Master qui doit passer son temps à coller des pastilles rouges dans les autres salles pendant que l’on cherche désespérément à résoudre des énigmes cassées. Quand il est à court d’autocollants, il retourne dans son bureau pour récupérer une nouvelle planche et regarde son écran. Il peut lui arriver de lâcher un indice, un truc super clair, il est fort ce SM.

Parfois, en dépit de toute rigueur soviétique, la pastille rouge est remplacée par un texte « Ne pas dévisser » ou « Ne pas mettre les mains ici ». Sauf qu’ils sont fourbes et une des énigmes nécessite justement de mettre la main là où c’est interdit ! Si si, nous avons vérifié, la clé du cadenas est à l’intérieur de l’objet fermé par ledit cadenas. Ou alors c’est le SM qui a raté son rangement, comme nous l’a suggéré une autre équipe qui a vécu la même chose.

Et puis l’objet à usage unique que l’on doit utiliser deux fois, c’est aussi une grande nouveauté. Le jour où ils feront la v2 de KGB, s’ils pouvaient mettre des autocollants bleus sur les objets que l’on utilise une fois et jaunes sur ceux que l’on doit utiliser deux fois une fois, j’apprécierai.

Le point positif est que cette salle va me permettre de ré-étalonner mon échelle de notes…

L’avis de Toma021

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Les philatélistes apprécieront…

Entre la méchanceté pure de Fylo et le mauvais esprit de Smy, je ne sais comment contrer leurs mauvaises langues… surtout quand l’enseigne en question, ne me donne aucune arme.
En effet, l’Antichambre possède un site Web sympa avec 5 salles proposées. Notre choix (de dernière minute) était compliqué car les thèmes sont tous plus sympas les uns que les autres. Perso, je voulais faire « Vaudou » dont le thème, sur le papier, m’avait bien plu. Suite aux refus de l’équipe (je saute des étapes car le choix a été très long), je me suis rabattu sur « Momie« . Sympa aussi… non ?… Bon alors « Ghosts« . Pas envie de faire « Contagion » alors ça sera « KGB« . Ça tombe bien, c’est la salle qu’on nous « recommande » sur Twitter. Comme je le disais, les thèmes sont sympas, variés et donnent plutôt envie. Malheureusement mon plaisir s’arrêta sur le choix de la salle. Quoi que la pinte en Happy Hour en terrasse juste avant la room était très agréable aussi.

Une fois dans la salle. Pour faire simple, il y a six énigmes à tout casser, j’ai ouvert le premier cadenas sans faire exprès, l’indice permettant d’ouvrir le second était cassé et on a mis plus de 20min à nous aider, les énigmes 3 et 6 se résolvaient avec le même indice contrairement à ce qui a été dit dans le briefing, je passe sur la fouille et les pastilles rouges partout bref… Si j’avais pu je me serai fait un mini golf plutôt que d’aider mon équipe. Un point positif tout de même, une « énigme » ou mécanisme est très originale et m’a beaucoup plu.

À la fin de l’aventure, le GM nous a rejoint et nous a demandé si on avait aimé. Vu l’absence de réponse il a réitéré sa demande (toujours sans succès). J’aurai aimé lui répondre car pas envie ni de lui mentir ni de nous cacher mais face aux deux nouveaux de notre équipe qui découvraient l’escape game pour la première fois, nous n’avions pas envie de détruire leur plaisir (car eux ont apprécié quand même) mais la réponse est simple : Non, nous n’avons pas aimé. Vu la concurrence d’aujourd’hui, j’espère que l’Antichambre va procéder à des changements.

L’avis de Tsokoa

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On nous a pitché le scénario à l’arrache dans le couloir et j’ai trouvé ça bizarre.
Pour moi cette room KGB chez L’Antichambre était un peu spéciale car j’y avais trainé ma copine et son frère pour qui il s’agissait de leur première room. Comme vous l’aurez compris en lisant les précédents paragraphes, l’aventure a été plutôt décevante pour eux comme pour moi.

Premier petit point à ajouter à la litanie déjà abondante de nos griefs, je n’ai pas trop compris la séquence d’accueil. L’un des deux GM sur place a bien pris le temps de nous réciter les règles (ce qui était bienvenu avec 2 nouveaux-venus à bord), mais ensuite il nous a invité à commencer la room pour ne nous pitcher le scénario qu’en quelques secondes dans le couloir juste avant d’entrer; un peu expéditif et pas hyper immersif.

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Le papier peint était mal posé. Ok c’est du détail, mais certaines rooms ont des finitions bien faites et sont fun.
Une fois dans la room, on a le droit à du papier peint sixties posé un peu à la va-vite, quelques livres en cyrillique et des portraits de communistes célèbres (non, pas Robert Hue) pour situer la scène. Si j’avais apprécié le reste de la room, je ne l’aurais pas souligné, mais l’ensemble faisait un peu vite-fait moyennement-bien-fait. Quand on voit que certaines rooms proposent une rame de métro ou des cellules capitonnées, là ça ne sent clairement pas la superproduction et le souci du détail. Au-delà du décor en lui-même, ce qui m’a déçu rétrospectivement c’est le manque d’énigmes en rapport avec le KGB. On aurait pu avoir des bandes d’écoute, des messages codés ou que sais-je et au final certaines énigmes auraient plus eu leur place dans un temple maya.

La fouille étant assez limitée, on s’est vite retrouvés bloqués à cause d’un accessoire qu’on avait détaché alors qu’on n’aurait pas dû pouvoir ; il y avait un message d’avertissement affiché à côté, mais au final il était plus confusant qu’autre chose. Même chose avec une autre énigme que l’on a dû résoudre en faisant ce qu’un message disait de ne pas faire. En terme de logique et d’immersivité on a vu mieux car au final tous ces messages cassent complètement l’immersion et le fil du jeu et montrent juste que la salle n’a pas été très bien pensée ni très bien réalisée.

Plutôt abordable pécunièrement parlant, cette salle fait pour moi un peu office d’Escape Room low-cost. Je ne veux pas accabler les propriétaires de la salle et encore moins leurs salariés, mais le constat c’est qu’il existe actuellement de meilleures et même de bien meilleures rooms à Paris.

Le site de L’Antichambre

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