FIFA 17 en 17 points (de suture)

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Être fan de football virtuel est presque devenu un poids ces dernières années tant on jubile autant que l’on s’énerve face aux accouchements difficiles d’EA Sports et Konami.

Ça commence à devenir compliqué de faire original concernant nos critiques annuelles de FIFA. On a un peu tout fait, les photos de crustacés, le débat collectif, les photos de femmes de joueurs, la Nalyse et même des critiques lambda… Il faut dire qu’avec des ajustements parfois minimes et des bugs ahurissants qui reviennent d’année en année, on a un peu tendance à se lasser d’écrire autour de notre simu de foot préférée. Cette année encore Fylo a préféré faire l’impasse tant le jeu l’agace et cette année encore c’est donc moi qui m’y colle. En 17 points. Sans image. Aussi hostile que le menu d’un jeu EA Sports.

1] Le gameplay est d’office bien plus agréable et souple que l’an dernier. Ajustez à votre convenance les paramètres Manuel/Semi/Auto et c’est peut-être la version la plus souple et plaisante de FIFA de ces dernières années. Avec une I.A. offensive qui propose enfin d’office des appels intéressant et qui rend les passes en retrait potentiellement dévastatrices comme en vrai ou encore des passes en profondeur moins téléguidées. On retiendra aussi une variété accrue dans les passes avec différents centres disponibles vraiment différents (je me suis surpris pour la première fois dans un FIFA à multiplier les transversales et les passes latérales d’ailleurs) ou l’apparition des têtes piquées. Je ne vais pas m’éterniser là-dessus parce que toute la presse ne parle systématiquement que du gameplay et uniquement du gameplay, mais oui, on a là un jeu d’office bien plus jouable et plaisant que FIFA 16 dans le sens « simulation de football » du terme. Dommage que la vitesse de jeu soit une fois de plus trop rapide même en choisissant « Lent », ce qui est par moment assez agaçant quant au réalisme supposé du titre.

2] Après un nombre assez conséquent d’heures de jeu contre l’I.A. (les différences entre les modes de difficulté sont enfin à nouveau plus progressives), force est de constater que l’équilibre entre le jeu de possession et de protection de balle et le jeu en profondeur tout en vitesse est mieux respecté et plus réaliste. Oui une jolie balle en profondeur en pleine course est dévastatrice mais le jeu en pivot et en possession est aujourd’hui bien plus agréable et bien plus praticable que jamais grâce à l’ajustement du système de contrôle et de protection du ballon. Forcément, les joueurs que nous sommes auront toujours tendance à chercher la vitesse parce que c’est plus spectaculaire, mais il serait totalement faux de dire que le jeu le favorise.

3] Le nouveau système de coups de pied arrêtés est à la fois très intéressant concernant les pénalty et les coups francs. Puisqu’ils offrent une bien plus grosse variété de frappes. Et aberrant pour les corners puisqu’ils sont désormais automatisés à mort et frustrant au possible. On a là le syndrome EA Sport par excellence : pour une très bonne idée, une très mauvaise.

4] Exit le fameux bug de progression des jeunes en mode Carrière, ENFIN ! On peut à nouveau kiffer en se faisant un club de pépites que l’on va choyer et faire progresser au fil des saisons jusqu’à en faire des monstres. C’est sûrement la meilleure nouvelle de ce FIFA 17 et c’est triste en soi de se dire que ce n’est juste parce que les développeurs ont corrigé un bug vieux de plus de 3 ans… Mais au moins cette année, ils l’ont fait… On notera aussi la possibilité (ô miracle) de voir le détail de la totalité des transferts dans les menus (encore un truc tout con que l’on attend de voir corrigé depuis des années). Quant aux nouveaux objectifs autour des clubs (financiers, centre de formation etc) ils sont dans l’idée intéressants mais dans les faits très anecdotiques parce que très peu poussés et parfois même incohérents (pourquoi je devrais faire sortir un jeune milieu de mon centre alors que c’est le poste le mieux pourvu dans mon équipe ?).

5] Ne vous enflammez pas pour autant, le mode Carrière reste toujours le chantier le plus imposant d’EA Sports, pour lequel il reste encore tellement de choses stupides à modifier qu’on se demande éternellement si les développeurs jouent vraiment à leur jeu… Toujours aucun moyen de changer de club en tant qu’entraîneur durant les périodes de mercato (cette fois par contre votre entraîneur pourra recevoir directement dans ses mails des offres d’autres clubs, mais systématiquement en cours de saison), les sempiternelles promesses d’un mercato plus réaliste sont toujours largement discutables avec des gros clubs qui peuvent passer 3 ans sans recruter un seul cador (ou Manchester United qui dépense toujours des sommes folles pour un attaquant de prestige supplémentaire), les menus sont légèrement plus propres mais fondamentalement peu clairs, aucune mention nulle part des records et palmarès du vrai foot pour se mettre comme challenge de les battre, aucune apparition de la vraie-fausse coupe du monde des clubs (on a bien une vraie-fausse Ligue des Champions et une vraie-fausse Ligue Europa), aucune séparation entre le fait d’être entraîneur de club OU de sélection (soit on entraîne un club et une sélection en même temps, soit juste un club, en quoi c’est réaliste ?), toujours ce bug de non indication de tirage au sort lors des phases à élimination directe lors des coupes, toujours pas de climat en réelle adéquation avec la saison météorologique et les pays des équipes, toujours des sommes dépensées lors des transferts aléatoirement réalistes, toujours pas de moyen de créer son propre club de A à Z et de le gérer financièrement comme sportivement, toujours des soucis de calendrier incroyablement débiles avec possibilité de jouer 3 matchs en 5 jours et pas un seul pendant une semaine et demie, toujours un problème de budget affilié d’une saison à l’autre, et j’en passe.

6] Oui, ça y est, les commentaires en français ont été refait avec pour accompagner Hervé Mathoux un Pierre Mènes dont le mixage audio a été totalement foiré. Pour les habitués des commentaires ultra fluides et variés en Anglais, ce n’est toujours pas cette fois (et pas pour les 5 ans à suivre on le devine) que vous allez revenir à la langue de Molière tant les répétitions agaçantes pleuvent en moins de 5 matchs. Dommage, on y avait presque cru.

7] Aurons-nous droit un jour à un retour de modes de jeu internationaux travaillés ? Coupe du monde, Euro, Copa America etc, accessibles d’entrée. Même si ce ne serait pas sous licence…

8] Le mode Carrière Joueur est à l’abandon total et dispose toujours des sempiternels même bugs. S’il fusionnait avec le nouveau mode Aventure ce serait intéressant mais évidemment, c’est EA Sports. Donc non. Ou alors d’ici 5 ans. On a du mal à comprendre comment EA Sport peut amener des nouveaux modes de jeu pour les laisser à l’abandon, truffés de bugs et d’incohérences, les années suivantes.

9] Le mode Aventure justement, parlons-en. Incarner dans une sorte de scénario la vie d’un jeune footballeur imposé que l’on va faire progresser, c’est très bien (même si je comprends que beaucoup auraient préféré pouvoir choisir le nom et l’apparence physique du joueur). Limiter son Aventure aux clubs de Premier League, c’est déjà moins sympa. Ne pas avoir mis à jour les effectifs pour ce mode c’est aberrant (on joue avec des équipes datant de courant août et c’est impossible à changer), et trouver des prétextes scénaristiques pour proposer des rebondissements dans la carrière de notre Alex Hunter auraient pu être une bonne chose si le jeu était cohérent jusqu’au bout dans cet état de fait. Mais ça ne l’est pas, bien entendu. Par exemple après votre premier entraînement et votre match de détection, vous allez avoir à choisir le club de votre choix où vous allez signer votre premier contrat parmi l’élite anglaise. Après avoir signalé à l’entraîneur adjoint votre poste de prédilection (obligatoirement offensif, à savoir buteur, n°10, ailier droit ou gauche) et effectué quelques matchs de préparation en tant que remplaçant, bim, le joueur vedette titulaire à votre poste habituel se blesse (chez moi qui suis parti à Arsenal c’était Giroud). Le staff décide donc de recruter un joueur de prestige au même poste, quelque soit vos performances. Chez moi Arsenal a donc signé… Di Maria. Pour remplacer Giroud. Di Maria le joueur arrivé au PSG la saison précédente pour en devenir un élément clé et qui a battu le record historique de passes décisives en championnat sur une saison de L1. Un joueur qu’on n’aurait jamais pu voir à Arsenal si vite en réalité donc. Et puis Di Maria l’ailier (voire le milieu offensif ou relayeur sous Ancelotti et pour la sélection si vous voulez)… Ils recrutent un ailier pour remplacer un attaquant de pointe… Et vous savez quoi ? Le jeu a fait jouer Di Maria… Ailier… En pointe il restait donc une place qu’on ne m’a évidemment pas proposé. C’est notre ami d’enfance (qui devient un connard arrogant) qui s’est vu confié le poste. Alors qu’il est de base n°10. Ridicule. Me voilà donc prêté à l’un des trois clubs de Championship de mon choix (Newcastle) où je retrouve la tête à claque (qui devient un mec sympa) croisée lors du match de détection, et nous voilà super potes. On comprend tout à fait l’intérêt d’avoir implémenté quelques joueurs fictifs supplémentaires pour les besoins du scénario mais les voir avec des stats générales de merde bousculer la hiérarchie de grands clubs c’est tout de même assez loin d’être immersif. Mais globalement, oui, le mode Aventure est intéressant. Même s’il est prévisible aussi bien dans son déroulement que dans sa proposition complètement galvaudée de faire de la partie du joueur une partie se pliant à son style de jeu. C’est faux. Même si vous êtes nul, vous serez encensé si le scénario l’a décidé ainsi et vous reviendrez de prêt dès le mois de janvier en potentiel sauveur. Et même si vous êtes excellent, vous serez maltraité si le scénario l’a décidé comme ça et vous serez prêté en Championship après quelques matchs. Passons. On peut simplement fondamentalement regretter un traitement à la EA Sports qui fournit le minimum syndical, avec des tas d’incohérences, pour pouvoir proposer les années suivantes en grandes pompes des « nouveautés » et des « améliorations » qui auraient déjà pu être implémentées dès cette année. Le pire dans ce mode étant qu’il ne se déroule que sur UNE saison. EA qui vantait les mérites du mode comme l’incarnation d’une vie de footballeur avec des consultants de prestige comme Rashford et Kane, on en rigole encore. Nul doute qu’EA proposera du DLC pour poursuivre la partie (en attendant on peut retrouver Alex Hunter en carte Ultimate Team…). Non vraiment, en dehors du potentiel et de l’idée (les entraînements/mini jeux collent parfaitement à ce mode de jeu), cette Aventure est plus risible qu’autre chose. Et sent définitivement l’arnaque à la EA Sports, je le dis et je le répète. Le mode Aventure sera vraiment intéressant d’ici FIFA 2020.

10] Je boycotte toujours le mode Ultimate Team imaginé par des analystes financiers plutôt que par des développeurs, visant à nous rendre accro pour nous faire cracher du blé en micro transactions. C’est toujours le mode le plus mis en avant par les développeurs évidemment et le mode le plus prisé des joueurs de moins de 25 ans. La vie c’est triste.

11] Vous vous souvenez de l’intégration du football féminin ? Bon ben il est toujours là. Planqué au fond à droite et proposant timidement une Coupe du monde que vous ne démarrerez jamais par hasard. Qui a dit jamais tout court ?

12] Le changement de moteur de jeu n’apporte rien de très visible, mais côté développement c’est plutôt digne d’une prouesse. le problème c’est que les moyens et le génie que ça prend de coder un jeu existant sur un nouveau moteur pour qu’on y voit aucune différence au final, tout le monde s’en fout.

13] La modélisation des entraîneurs de Premier League (pour assurer une mise en scène supplémentaire au mode Aventure) est bienvenue, reste plus qu’à l’étendre aux quatre autres grands championnats.

14] Je parais super agacé par FIFA 17 et je le suis, mais le pire c’est que c’est vraiment la meilleure simu de foot qui existe et que je passe des heures sur le titre. Le plaisir de jeu est présent et l’est fondamentalement bien plus que lors de ces 5 dernières années. Dommage qu’EA Sports ait cette tendance systématique à en retenir pour l’itération de l’année suivante ou à proposer des choses nouvelles mais bancales qui ne seront améliorées que des années plus tard.

15, 16, 17] Faites comme EA Sports, copier/coller les précédents points.

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