EA Access, l’occasion selon EA

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Il y a quelques semaines, Electronic Arts sortait en exclusivité sur Xbox One, sa nouvelle plateforme dédiée au jeu dématérialisé, baptisée EA Access. Alors, vraie révolution numérique ou brassage de vent virtuel ?

Kezako ?

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Au lancement, le catalogue était quand même très limité… surtout quand, comme moi, vous aviez acheté Fifa et Battlefield en leur temps.
Je sens bien qu’avec cet article, on va encore me taxer d’être pro-EA. Mais après tout je suis déjà considéré comme un fanboy Microsoft, il ne me reste plus vraiment de légitimité à perdre (si tant est qu’un rédacteur sur Polygamer puisse avoir une quelconque légitimité). Toujours est-il que j’aimerai vous parler ici du tout nouveau programme d’Electronic Arts, instauré sur Xbox One et dont peu de gens parlent (pas étonnant, vu que 9 joueurs sur 10 ont opté pour la PS4) : EA Access !

EA Access est une application XBO qui, en échange d’un abonnement d’une trentaine d’euros par an (possibilité de s’abonner au mois, pour 5 euros), vous donne gratuitement accès à une partie du catalogue de l’éditeur américain. On y trouve trois types d’offres différentes : Les jeux gratuits, qui vous permettent de jouer sans autre frais à n’importe quel jeu proposé, tant que vous êtes abonné. Les accès anticipés, qui vous permettent de jouer pendant six heures, plusieurs jours avant la sortie officielle, aux nouveaux titres du géant américain. Enfin, les promotions qui, comme chacun peut se l’imaginer, sont des réductions tarifaires pour des jeux et dlc.

Les offres

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Les 10% de réduc’ concernent aussi les achats ingame, dlc, premium ou microtransactions type Fifa Ultimate Team.
Bon, pour les promotions je ne vais pas vous faire un dessin. Il s’agit ici d’une remise de 10% appliquée sur les jeux achetés en dématérialisé. Très honnêtement, c’est l’offre inutile par excellence puisqu’il vous suffira de commander sur Amazon pour obtenir une réduction bien plus importante. Il serait d’ailleurs peut-être temps que les constructeurs et éditeurs conviennent d’un effort tarifaire conséquent sur le dématérialisé consoles, car aujourd’hui acheter un jeu sur le Live ou le PSN pour deux fois son prix dans le commerce, ce n’est plus possible !

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C’est fou comme un Need for Speed peut s’avérer amusant à jouer quand on ne l’a pas payé…
L’accès anticipé quant à lui, vous ouvre les portes des nouveaux jeux avant tout le monde pour une demi-douzaine d’heures. Cela m’a permis, par exemple, de m’essayer au dernier NHL et surtout de commencer ma carrière sur FIFA 15, avant de la reprendre sur le jeu final. Alors si cette possibilité peut se comprendre sur les jeux de sports, connus pour leur nature chronophage, je suis curieux de voir ce qu’il en sera des titres comme Dragon Age: Inquisition, ou les jeux d’action dont la durée de vie en solo excède de plus en plus rarement les six heures. La durée d’essai sera-t-elle réduite ou même inexistante pour les jeux courts ? Difficile à dire. Toujours est-il que s’il n’y a guère d’intérêt à s’abonner pour les seuls accès anticipés, ils sont toutefois particulièrement bienvenue lorsqu’on est aussi impatient que moi et déjà abonné au programme.

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Grâce à EA Access, j’ai pu découvrir avant tout le monde, le misérabilisme des modes de jeu de Fifa 15.
Enfin, la gratuité de certains jeux concerne avant tout des titres déjà parus quelques mois auparavant. Toutefois, il s’agit de jeux relativement récents, et non d’un catalogue de rétro-gaming. Pour exemple, à son lancement, EA Access proposait FIFA 14, Battlefield 4, Madden 25 et Peggle 2, puis Need For Speed: Rivals. Il ne s’agit pas ici de jeux ardemment désirés (sinon vous les auriez déjà achetés), mais de titres plus ou moins sympathiques, que vous n’auriez jamais acheté sans ce service. Pour 25 euros annuel, j’ai ainsi pu m’éclater sur Madden ou NFS, et craquerai sans doute à l’avenir pour NHL ou d’autres titres que je n’ai pas l’intention d’acheter, faute de moyens.

Et après ?

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UFC, encore un jeu dont j’attends le passage au gratuit avec autant de curiosité que d’impatience.
Alors bien sûr, à l’heure actuelle et en l’absence d’un catalogue élargi aux années passées, l’offre est plutôt maigre. Toujours est-il que pour 25 euros, pouvoir profiter des seuls titres proposés à ce jour est déjà une bonne affaire, si tant est que vous n’y êtes pas réfractaire ou que vous ne les ayez pas déjà achetés à leur sortie (exemple FIFA 14). Mais c’est surtout dans les prochains mois que le service va gagner en intérêt, lorsque les jeux d’aujourd’hui seront suffisamment vieux pour être éligibles à la gratuité. Je parlais de NHL un peu plus haut, et c’est l’exemple parfait du jeu plutôt bien foutu, que je n’achèterai pas car je ne suis pas assez fan de ce sport. Une fois proposé gratuitement, la donne sera toute autre et je pourrais kiffer la vibe avec ma crosse et mon palet, comme au bon vieux temps des Super Nintendo/Megadrive, sans débourser un centime de plus. Il en va de même pour Dragon Age: Inquisition ou pour tous les titres que Electronic Arts sortira, qui n’obtiendront pas les faveurs du Day One. En fait, EA Access c’est tout simplement la réponse du géant américain au récurrent problème du marché de l’occasion. Plutôt que de jouer la carte de l’interdiction, des season pass et autres protection contre la revente, et ainsi se mettre les joueurs à dos, l’éditeur préfère leur proposer de nombreux jeux pour le prix d’un seul. Le client est gagnant. Seulement l’éditeur, qui ne touchait jusqu’alors rien sur l’occasion, encaisse cette fois son client grâce à l’abonnement annuel. Il est donc également gagnant et tout le monde il est content. Reste à savoir si le catalogue s’étoffera au fil du temps ou si les nouveaux titres viendront remplacer les plus anciens. Reste à savoir si la concurrence (Ubisoft, Activision en tête) suivra le même chemin et si le service sera élargi aux Playstation et PC. Nul doute que les réponses à ces questions se trouvent dans le succès de ce service. Un succès qui j’espère sera au rendez-vous, car pour une fois que le jeu vidéo innove sans la volonté d’entuber les joueurs…

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