Daredevil S02, ménage à trois

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Avec le succès de la première saison, le justicier aveugle a forcément rempilé pour un deuxième tour, et cette fois il a amené des copains : le Punisher et Elektra.

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Trois fois plus de justiciers, c’est trois fois plus de castagne !
J’avais commencé la première saison, à la suite d’une offre d’un mois gratuit à Netflix. Autant dire qu’ils ont très largement rentabilisé leur opération de com’, puisque depuis le mois de février dernier, je paye un abonnement dans le seul but de mater la saison 2, qui ne sortait pourtant qu’en avril. Vous me direz, quitte à être con autant en profiter et regarder autre chose en attendant. J’ai bien essayé. J’ai notamment vu les deux premiers épisodes de Master of None, série inintéressante au possible. Mais c’est tout. Bref, dans la mesure du possible, il fallait que je cesse de jeter mon argent par les fenêtres sans au moins une petite compensation. Je me suis donc enfin plongé dans cette seconde saison de Daredevil, non sans appréhension. Car si vous avez pris le temps de lire mon avis sur la première saison, vous savez que j’ai été plutôt déçu par la fin, même si les premiers épisodes avaient réussi à m’accrocher. Mais voilà, je regarde tellement peu de séries aujourd’hui, que je m’en serai voulu de ne pas laisser de deuxième chance à ce Daredevil. Et très honnêtement, bien m’en a pris car je trouve celle-ci bien meilleure, plus sombre notamment. Tout commence par une histoire de massacres des gangs régnant sur Hell’s Kitchen, une histoire dans laquelle notre cabinet d’avocats va être impliquée grâce à la notoriété acquise dans l’affaire Wilson Fisk. Cette nouvelle affaire va alors les confronter à un nouveau venu dans les rues new-yorkaises, un anti-héros qui a bercé mon enfance : The Punisher.

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Entre la première et la deuxième saison, Daredevil a gagné en street cred avec son costume.

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Vu dans The Walking Dead, Jon Bernthal va avoir sa série à lui, consacrée au Punisher.
A l’annonce de son implication dans la saison 2 de la série, bien avant que celle-ci ne débute, j’ai été pris de panique. Il faut dire que le traitement qu’il a eu à subir dans les films et, dans une moindre mesure, dans les jeux vidéo, n’était pas pour me rassurer. Mais finalement, c’est sans doute ce que j’ai vu de plus crédible le concernant. Je dirai même qu’il porte quasiment à lui seul toute cette deuxième saison, même si on n’échappe malheureusement pas à quelques clichetons bien lourdingues. Il est violent, implacable et apporte même une dimension presque gore à la série. Malgré tout, il rend justice à sa façon, selon ses préceptes moraux forgés par son passé militaire et son histoire familiale. En tout cas il crève l’écran, si bien que Netflix a d’ores et déjà lancé la production d’une nouvelle série sur lui. Sa présence est aussi la première et plus grosse liberté prise par les scénaristes, puisque de ce que j’ai pu en lire après coup, la première saison était relativement fidèle aux comics. Or, dans l’univers de Marvel, la première apparition du Punisher ne se fait pas dans une série consacrée à Daredevil, mais à Spider-man. La relation qu’il noue d’ailleurs ici avec Matt Murdock, n’est pas sans rappeler cette ambiguïté, entre amitié, rivalité et opposition qui le liait à l’homme araignée (du moins dans mes souvenirs…).

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Elektra est jouée par Elodie Yung, une actrice française vu dans ces chefs d’oeuvre que sont Banlieue 13, GI Joe et, dernièrement, Gods of Egypt.
L’autre guest de cette seconde saison c’est Elektra, un personnage que je connais beaucoup moins, si ce n’est de nom, et que je soupçonne d’avoir inspiré Ed Boon dans la création du personnage de Kitana dans la série Mortal Kombat. Elle est l’atout charme de cette nouvelle saison, mais j’avoue que sa présence et son histoire ne m’ont pas touché outre mesure. Son implication dans la série est très classique, très scolaire, voire parfois un peu nunuche. Contrairement au Punisher, dont l’incidence me parait plus ponctuelle et ne devrait pas impacter le futur de la série, Elektra et son histoire dessinent clairement les contours des saisons à venir. Son implication est donc légitime, mais elle nous rappelle surtout qu’on est là face à une série très grand public, avec son lot de romantisme à deux balles et de pause mamours en plein milieu d’une baston. La scène du dernier épisode, en ce sens, est d’ailleurs ridicule à pleurer (Il est censé y avoir une armée sur le toit, une autre qui arrive dans les escaliers, et à l’arrivée ils ne combattent qu’une quinzaine de gus, à tout casser. Tout ça accompagné de mélodrame à faire passer Joséphine Ange Gardien pour un thriller horrifique).

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La relation entre Matt, Karen et Foggy va clairement évoluer…
Outre ces deux nouveaux personnages, on retrouve également ceux qu’on avait laissé à la fin de la première saison : Matt, Foggy, Karen notamment, et quelques autres plus secondaires comme le rédacteur en chef du Bulletin ou l’infirmière pour ne citer qu’eux. Le personnage de Karen prend d’ailleurs de plus en plus d’importance dans cette saison, même si d’un point de vue personnel elle m’énerve au plus haut point. Les relations entre les principaux protagonistes évoluent au rythme de la cohabitation toujours plus difficile de l’avocat et du justicier dans la vie privée et professionnelle de Murdock. D’un point de vue général d’ailleurs, Murdock/Daredevil en prend de plus en plus dans la gueule, tant physiquement que moralement. Du coup, ça renforce l’impression de plongée dans les ténèbres que représente cette deuxième saison. Bref, après des débuts en demi-teinte, la série gagne en intérêt avec ce retour gagnant, qui ne gomme toutefois pas tous les défauts de la première saison et reste, globalement, trop gentille et bien-pensante à mon goût. En même temps, c’est peut-être tout simplement là le reflet de ce super-héros un peu trop naïf pour s’offrir une histoire originale et véritablement passionnante.

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