TitanFall, It’s raining mech

15

Première véritable killer app de la Xbox One, TitanFall débarque avec force et fracas dans l’univers du FPS compétitif en ligne. La concurrence s’en remettra-t-elle ?

Le choc des titans

001-886.jpg
Parcourir les maps en sautant comme un cabri et en courant sur les murs est un kif total !
Annoncé en grandes pompes à l’E3. Auréolé du label « West & Zampella » (ex-Infinity Ward). Bichonné par Microsoft qui compte lui faire porter sa console à bout de bras. Le moins que l’on puisse dire c’est que TitanFall est bien parti pour faire du bruit ; et à fortiori dans un contexte vidéoludique des plus moroses, où les plus grosses sorties Next Gen s’appellent Infamous et Thief (ne riez pas). Bref, compte tenu de la médiocrité actuelle du catalogue Xbox One / PS4, un désert ludique qui semble bien parti pour durer, le titre de Respawn se retrouve avec une voie royale pour s’imposer tout naturellement aux joueurs. Quant à Microsoft, il leur offre enfin l’occasion de briller face à sa concurrente ; et ça, il était grand temps. Très honnêtement, c’est d’ailleurs tout le mal que je lui souhaite à ce TitanFall. Car si le titre n’est pas exempt de défauts, il n’en reste pas moins l’un des FPS les plus plaisants à jouer du moment. Et c’est bien là le principal.

002-856.jpg
Les maps sont plutôt variées et bien construites
Alors oui, TitanFall n’a pas inventé la roue. Mais alors que la plupart des FPS multi roulent avec des vieux pneus Premier Prix de chez Norauto, le titre de Respawn se chausse en pneus lisses de Formule 1. La nervosité des parties, la férocité des Titans, la liberté de mouvements, confèrent à ce FPS une aura qu’aucun autre avant lui n’avait pu s’attribuer. Ce plaisir de jeu, brutal, enivrant, submerge littéralement les quelques relents de frustration dus au manque de modes de jeu ou à la relative pénurie d’éléments à débloquer que pourraient ressentir quelques aigris. Oui, le jeu ne propose « que » cinq ou six modes, mais vu que 95% des joueurs ne jouent qu’aux modes Capture et Team Deathmatch, est-ce réellement un mal ? A-t-on encore besoin en 2014, de ces modes Hordes particulièrement rébarbatifs, comme on en voit fleurir par douzaines, par exemple ? Et oui, on grimpe relativement vite dans les niveaux, pour atteindre le level cap (Prestiges exceptés) au bout d’une dizaine d’heures. Mais d’un autre côté, ce choix que certains regrettent, permet à TitanFall de ne pas souffrir d’une trop grande disparité entre l’équipement et les compétences des différents joueurs. Après tout, dans Shootmania les joueurs n’ont qu’une seule et unique arme. Quelqu’un s’en est-il plaint ?

Mon Titan et moi

003-808.jpg
La discipline en vogue ces derniers temps : Le rodéo sur Titan
Surtout, au regard des qualités indéniables du titre, je trouve que ces quelques points de détails pouvant être soumis à discussion, n’ont guère leur place dans le débat. Car on parle quand même de l’un des rares FPS à proposer un gameplay « Parkour », largement inspiré (bien que simplifié) de Mirror’s Edge ou Brink. C’est même d’avantage que du « Parkour, car ici les joueurs sont propulsés par de petits jetpacks, qui leur permettent de sauter plus haut que la normale, ou de courir sur les murs sans trop de difficultés. Bref, à vous la totale liberté, et pour peu que vous maitrisiez votre sujet, vous allez arpenter les quinze maps que compte le jeu, avec une telle fluidité qu’elle marquera votre vie de joueur. On parle également d’un FPS qui offre deux gameplay distincts : A pieds ou à bord d’un Titan. En opposition aux mouvements amples et fluides des soldats, les Titans se veulent un peu plus lourds à manier, même si parmi les trois châssis proposés, on trouvera un Titan léger et rapide qui atténuera quelque peu cette différence. Mais attention, la lourdeur des Titans est à prendre au sens propre du terme, car là encore le gameplay est impeccable, et l’on s’éclate véritablement à contrôler ces géants de métal.

007-410.jpg
Ne négligez surtout pas les atouts. Ils sont bien pratiques
De plus, sachez que vous n’êtes aucunement tenu de monter à bord de votre Titan (même si c’est un peu l’idée), puisque celui-ci obéira au doigt et à l’œil à vos ordres, même si vous continuez d’arpenter la map à pieds. Rien de tel donc pour embusquer pilotes et Titans ennemis, et doubler ainsi votre potentiel offensif (attention toutefois, l’I.A. de votre Titan sans pilote, ne rivalisera jamais avec les choix et réactions d’un pilote humain). Sachez également qu’il n’existe pas à proprement parlé de classes, que ça soit pour les pilotes, comme pour les titans. Car d’un point de vue personnalisation, tous deux peuvent se voir attribuer quelques armes ou capacités que ce soit, et vous permettre de trouver ainsi le mix qui conviendra le mieux à votre façon de jouer. Enfin, en sus de l’arsenal et des perks à votre disposition, vous gagnerez régulièrement des atouts, se présentant comme des cartes à usage unique, que vous brûlerez en cours de partie pour obtenir une arme modifiée ou des capacités bien utiles (afficher les ennemis sur la mini-map, activer un camouflage optique, accélérer la production de votre titan, etc.). Ces atouts ne durent que le temps d’une vie, il est donc primordial de les utiliser au moment opportun. D’autant plus que certains d’entre eux sont bien plus rares que d’autres ; il serait dommage de les gaspiller. D’ailleurs, comme il en existe une sacré tartine, j’ai du mal à comprendre qu’on puisse qualifier le contenu de Titan Fall de « pauvre »…

Presse à scandale

005-615.jpg
Il existe trois châssis pouvant servir de base à votre titan
Au-delà donc des critiques ridicules de la presse française (Gamekult, Jeuxvideo.fr et quelques autres abrutis du même calibre), TitanFall propose un équilibre quasiment idéal des armes et compétences. Mais ça on n’en parle pas ! C’est plus important pour les « journalistes » français, de râler parce qu’on ne peut pas peindre son mécha en rose bonbon ou parce que les campagnes d’un jeu EXCLUSIVEMENT multi se terminent en deux heures (râler pour râler, ça on connait en France). Certes, les armes de mélée, type fusil à pompe ou pistolet, ont assez peu d’impact dans le jeu, compte tenu des maps très ouvertes qui nous sont proposées et de la vitesse des joueurs constamment en mouvement. L’efficacité du revolver à visée auto, tant décrié dans la bêta, a même été revu à la baisse par les développeurs ; du coup on ne voit pratiquement plus personne s’en servir. Mais d’une manière générale, tout le monde danse à peu de choses près sur un même pied d’égalité. Et ça, c’est un bonheur lorsqu’on a connu les difficiles premières parties de CallOf et Battlefield, à se faire régulièrement défoncer par des mecs surarmés et suréquipés, avant d’atteindre un niveau suffisant pour enfin être compétitif.

006-530.jpg
Châssis, compétences, armes. Les possibilités de personnalisation existent en nombre suffisant
Ici, le plaisir de jeu atteint des sommets qu’aucun autre FPS multi n’avait atteints avant lui. Mais la presse française, cette batterie d’oies qui ne demandent qu’à être gavée, aurait préféré que Respawn bourre leur galette de contenu désuet. On en est là. Au diable la jouissance, presque littérale, presque viscérale, quand on se retrouve aux commandes de notre géant de métal. Au diable la satisfaction incommensurable qu’on ressent lorsqu’on déboite ces mastodontes que sont les titans, alors qu’on est à pinces comme un connard de troufion. Tout ça n’a guère d’importance pour certains. Les sensations, le ressenti, le plaisir de jeu ne sont que des détails qui n’ont à priori cure dans une critique. Non franchement, je ne comprendrais jamais la presse française. Une presse capable de chanter les louanges de FPS génériques, type Killzone, qui soudainement devient sévère à l’extrême dès qu’un studio propose quelque chose d’un tant soit peu différent. Combien de TitanFall, Brink, Shadowrun et autres Spec Ops sacrifiés pour tant de Battlefield ou d’Assassin’s Creed porté aux nues ? Il ne faut pas s’étonner après si l’industrie du jeu vidéo est devenue morne et rasoir, où le degré de créativité flirte avec le néant dès qu’un jeu dépasse le statut de petite production indépendante.

The Truth

004-728.jpg
Dans ce genre de situation, mieux vaut quand même garder ses distances.
Enfin bon, assez râlé. Parler de ces pseudos journalistes, c’est leur donner du crédit. Donc revenons à nos moutons… nos gigantesques moutons. Les vrais défauts de TitanFall, car ils existent, il faut les chercher ailleurs. Tout d’abord, dans le lobby où il n’est pas possible de se retrouver entre potes, sans passer par la sacro-sainte invitation. Pas possible non plus de jouer avec des gens de son niveau, puisque tout le monde est mélangé. Un défaut quelque peu atténué par l’équilibrage qui fait qu’un noob avec un minimum de skill peut très bien faire sensation au milieu de joueurs moyens ayants atteint un haut niveau, mais un défaut tout de même. Ensuite, dans les temps de chargement, horriblement longs, horriblement nombreux. De plus, TitanFall est sans doute l’un des plus solistes des FPS multi. Comprenez que le teamplay y est quasiment nul, si ce n’est lorsque plusieurs titans s’engagent dans un combat ou lorsqu’on souhaite prendre le contrôle d’une tourelle. Enfin, et même si c’est plus un choix qu’un défaut, le titre de Respawn est terriblement accessible. Ex-Infinity Ward oblige, on retrouve ici des sensations très similaires à celles ressenties sur les Call of Duty ; il ne plaira donc forcément pas à tout le monde, et surtout pas aux hardcore gamers les plus exigeants et aux ayatollahs intégristes qui sévissent sur PC. Nous ne sommes pas face à de l’e-sport façon Counter Strike, mais face à un pur produit de divertissement.

008-359.jpg
Arracher un pilote adverse de son titan, rien de tel pour l’humilier
Quoi qu’il en soit, et c’est là où je m’insurge sur les différentes critiques qu’on peut lire ci et là, l’absence de contenu et le tant décrié mode Campagne ne sont à mon sens pas des défauts, mais des qualités : Parce que les armes et modes de jeux ne pullulent pas (il y en a suffisamment quand même), le jeu est plus équilibré que ses concurrents. Parce que la campagne n’est qu’une déclinaison des modes multi, on ne se coltine pas une histoire imbuvable servie à grand renforts d’effets à la con et de twists ridicules, qui prend de la place sur la galette et monopolise des équipes de développements pendant des mois, alors que personne ne va y jouer plus d’un quart d’heure. Le jeu propose 15 maps, mais on parle de contenu light, quand la majorité des jeux du même genre en propose deux fois moins. D’autant plus qu’ici, les quinze maps sont particulièrement variées et parfaitement construites. Je n’y ai relevé aucun glitch ou erreurs de level design, ce qui est loin d’être le cas de tous les FPS multi sortis ces dernières années. C’est bien simple, pour moi qui commençait sérieusement à me lasser des FPS compétitif, TitanFall est ce qui se rapproche le plus du messie : Un sauveur descendu sur Terre pour remettre ses congénères sur la bonne voie, après tant d’années d’égarement. Et rien que pour cela, il mérite que je parte en croisade contre tous ses détracteurs… ou du moins contre ceux qui n’ont pas d’arguments valables à son encontre. Soit la quasi-totalité de la presse française, pro-Playstation et corrompue jusqu’à la moelle.

15 Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *