Sleeping Dogs, la nalyse

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Vous l’attendiez tous, non pas Sleeping Dogs, mais la Nalyse de Sleeping Dogs. Alors la voici. (Laissez moi rêver.)

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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Hong-Kong, dépaysement vidéoludique garanti.
Les gamers que vous êtes le savent, Sleeping Dogs revient de loin. D’abord sous la houlette d’Activision et portant le nom de True Crime : Hong Kong, le jeu s’est vu annulé et son équipe licenciée par la firme de ce patron remarquable qu’est Robert Kotick (visiblement faut pas dire que c’est un « mercenaire de l’amour » sinon on se fait réprimander par un de ses plus grands admirateurs dans les commentaires d’article). Contre toute attente, après un changement de nom pour des raisons de droits, le jeu a repris son développement, racheté par Square Enix. Grand bien leur en a pris puisque Sleeping Dogs a squatté la tête des ventes (au moins en France). Chapeau aux développeurs, United Front Games, rien que pour la trajectoire du titre.

Le pitch dans ta potch

Wei Shen est un agent du FBI infiltré au sein des triades de Hong Kong. Né dans la patrie de John Woo mais ayant vécu de nombreuses années aux USA, son objectif est de démanteler le réseau en se servant de ses amis d’enfance pour intégrer la cause.

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

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La map n’est pas gigantesque mais tout à fait honorable.
Si vous connaissez les True Crime vous n’ignorez pas que leur mécanique de jeu est calquée sur Grand Theft Auto avec pour particularité d’incarner un flic, toujours un peu borderline. Sleeping Dogs reprend évidemment le flambeau.

Avoir choisi Hong Kong comme lieu est une excellente idée, d’abord parce que c’est une ville que Rockstar n’a jamais modélisé ainsi Sleeping Dogs ne souffre pas de la comparaison, ensuite parce qu’il s’agit d’une ville originale dans un jeu vidéo et qui plus est chargée de références au cinéma d’action qui viennent inévitablement et intelligemment marquer de leurs empreintes le gameplay.

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Aaaah les bastons de Sleeping Dogs, quel pied !

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On peut sortir avec des filles mais à la manière d’un élève de CM2.
Et si une seule chose est à retenir du jeu, c’est bien son gameplay. Et pourtant un GTA-Like est super casse gueule à faire, pour preuve Rockstar a seulement réussi à proposer des fusillades potables avec GTA IV, alors que le combat à mains nues y est toujours délicat. Bon alors certes, Sleeping Dogs n’a pas du tout la même richesse d’univers, la même profondeur, le même niveau de détails, le côté pastiche humoristique, ni même la même science de la narration, mais putain qu’est-ce qu’il est plaisant à jouer ! Wei Shen est un adepte du kung-fu et les combats de rue sont légion avec lui, leur maniabilité est tellement intuitive – dans l’esprit d’un Arkham Asylum/City mais en plus profond avec une grosse palette de coups à débloquer – que j’aurais carrément aimé un beat’em all pur et dur avec. Les fusillades sont dans l’esprit d’Uncharted, la conduite est Arcade juste comme il faut (le savoir faire d’anciens développeurs des Need For Speed composant United Front Games se ressent), simple, et les déplacements à pieds s’orientent vers le Parkour de manière un peu légère mais agréable. C’est là d’où vient la plus belle surprise du jeu, je m’attendais à quelque chose de cool dans son ensemble mais de probablement presque injouable sur quelques points. Que Dalle ! Tout est fun à jouer. En plus de ça les petits bonus à la con à dénicher sur la map sont une carotte bien plus efficace que dans beaucoup de jeux du même type puisqu’ils permettent pour quelques unes bien précis (les statues de Jade à trouver) de débloquer des choses vraiment intéressantes (des coups, principalement). Bon, ça n’empêche pas d’avoir aussi des à-côtés chiants (la saisie de drogue est une plaie de game design) ou répétitifs (les services sont amusants au début puis vite rébarbatifs).

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Evidemment, on peut prendre son rôle de voyou trop à coeur, oublier qu’on est un flic, et faire souffrir les civils.
Et si Hong Kong nous a habitué à dynamiter le cinéma d’action à tous les niveaux, Sleeping Dogs avait pour ambition de dynamiter le GTA-Like dans son gameplay. Chose globalement réussie, les bastons sont jouissives – j’ai vraiment vraiment VRAIMENT aimé – avec des interactions bien violentes avec le décor (du style balancer un mec la tête la première dans une hélice de conduit d’aération) et quelques armes de poings dont le choc est palpable. Les phases de conduites permettent de se jeter d’un véhicule à un autre de manière ultra classieuse. Les fusillades sont relativement classiques même s’il existe un système de ralenti mais sans plongeon – à ce titre Stranglehold, lui aussi faisant la part belle à Hong Kong, et Max Payne 3 sont plus réussis -, quant à elles les phases à pieds proposent un accès permanent à des hauteurs de la ville mais sont plutôt mal utilisées au sein des missions.

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Sauter de véhicule en véhicule en jette pas mal.
C’est là le principal défaut que j’ai pu trouvé à ce gameplay, les – très bonnes – idées sont souvent sous exploitées. Par exemple une grande partie des courses poursuites à pieds finissent par notre cible qui a rejoint ses potes pour nous péter la gueule, le rattraper avant est quasi impossible. De plus l’I.A. est trop passive, elle nous attend si on est à la traîne… Pouvoir grimper presque partout et sauter avec agilité est vraiment chouette sur le papier, mais les missions utilisant le principe ne sont pas vraiment mémorables et ce n’est pas non plus partie intégrante du jeu comme ça l’est pour Assassin’s Creed. D’une manière générale, aucune mission n’est réellement anthologique d’ailleurs, la faute à l’écriture, souvent caricaturale et attendue en terme de scénario et de narration, et pas du tout originale pour ce qui est des missions. C’est là où on sent le manque d’expérience du studio.

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J’ai jamais autant roulé à contresens que dans Sleeping Dogs : Hong Kong oblige, on doit rouler à gauche…
Pourtant, concernant le scénario, il existait la trilogie made in Hong Kong Infernal Affairs (Scorcese a fait un remake du premier tout juste passable avec Les Infiltrés) à prendre en source d’inspiration. Dans le film un flic infiltre la mafia tandis qu’un mafieux infiltre les flics. On y sent grandement la tension et la perte d’identité que vivent les héros, toujours sur le fil et semant le doute dans leurs deux camps au point que tout le monde se met à se demander qui ils sont vraiment, eux y compris. Dans Sleeping Dogs on essaye de nous faire croire que Wei et son entourage sont dans ce cas mais c’est très mal amené, on n’y croit pas, on devine le réel intérêt des personnages dès qu’on les voit (j’ai deviné que Pendrew était un traître deux secondes après sa première apparition, tellement il transpire la caricature), les rebondissements ne surprennent pas… De plus Wei gravit bien trop vite les échelons de la triade, pour ainsi dire il lui suffira d’une mission bien particulière, peu après le début du jeu, pour rencontrer le grand patron et avoir ses faveurs…

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 »Dis moi poupée, ça te dirait de partager mon goûter et de rentrer chacun chez soi ensuite ?
Dans le même ordre d’idées, des interactions « sociales » ont été intégrées avec la gent féminine, mais c’est tellement mal écrit et mal amené qu’on s’en tape complètement, seule la récompense à la fin de l’unique rendez-vous (voir des items cachés sur la map) que vous aurez avec chaque meuf et à la limite le rencard lui-même valent le coup… Enfin quand je dis « coup » c’est une façon de parler, l’acte sexuel n’est pas montré et vraiment à peine sous entendu au point que ça en devient ridicule.

Sleeping Dogs n’est donc pas exempt de défauts, mais il est bourré d’idées intéressantes (rendre les statistiques en tout genre du jeu compétitives avec votre liste d’amis en fait partie) et dispose d’un gameplay définitivement plus qu’agréable. Il s’agit pour moi du GTA-Like urbain le plus réussi hors production Rockstar, ce n’est pas un mince compliment venant de mon clavier. J’espère que les ventes vont continuer à suivre et qu’une vraie fausse nouvelle licence est née, il ne reste plus qu’à largement améliorer l’écriture, enrichir l’univers (ça ça vient avec les dollars en général) et l’élève aura rattrapé le maître en ayant en prime une réelle identité propre… C’est Kotick qui doit l’avoir mauvaise.

Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix

– On peut débloquer des tenues faisant plus ou moins implicitement références à de grands films d’action et leurs acteurs. Bruce Lee est présent plusieurs fois, Ong Bak est clairement identifiable ou encore Jackie Chan dans le Bronx. FUN !
– Des DLC son prévus, dont une extension de l’aventure solo.

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