Sega Rally, roulez vieillesse jeunesse

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Sega Rally, voilà deux mots qui sont capables de me faire sortir des larmichettes, me remémorant la borne d’arcade ayant usé tout un tas de mes pièces de 10 balles, pièces réservées à l’époque à « un truc qui te fera plaisir, un livre par exemple » ou encore à « pour toi manger ce midi »…

De l’arcade à la papa avec un bavoir de nouveau né

004-49.jpgMoi qui déteste la simulation automobile, à l’époque j’étais ravis de ne pouvoir trouver presque exclusivement que des jeux de courses super arcade dont le titre de Sega faisait parti des grands maîtres. La version Saturn le confirmait d’ailleurs, c’est un des meilleurs jeux de courses arcade de l’histoire. Plus de 10 piges après (bordel de merde, déjà), l’idée d’un revival de la licence culte était à la fois hyper excitante et en même temps très risquée, surtout après les épisodes pas terrible sortis entre deux. Heureusement cette fois j’suis loin d’être déçu. Rentrons tout de suite dans le vif du sujet, la prise en main de Sega Rally est un petit bijou d’arcade. Les habitués du genre retrouveront très facilement leurs marques en jouant avec l’accélérateur par pressions plus ou moins alternatives selon les virages sans quasi jamais toucher au frein, des virages qui se font tout en dérapage en criant YAAAAAAAAAA. La jouabilité est cependant bien moins outrancière qu’un OutRun ou un Ridge Racer, il faut le savoir. Ca renoue assez bien avec la version originale en fait, avec un petit côté technique puisque chaque petit choc vous ralentira assez pour vous faire perdre de votre précieux temps. Tamponner le bas côté aura donc une répercussion sur votre course, à défaut d’en avoir une sur votre voiture. A ce sujet si l’absence totale de sortie de route passe à peu près, j’aurais aimé voir des dégâts sur les bagnoles, juste pour l’aspect esthétique sans forcément que ça influence les réactions de conduite (arcade oblige), dommage.

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005-48.jpgDes réactions de conduite qui évolueront cette fois, et pour la véritable première fois dans l’histoire du jeu, en relation directe avec le revêtement des pistes puisque ces dernières se dégradent en temps réel sous vos roues et celles des adversaires, comme en vrai. C’est vraiment super bien réalisé, avec des flaques d’eau qui se creusent (et qui ralentissent les bagnoles et les « nettoient »), la boue ou la neige qui se colle sur les caisses au fur et à mesure et tout et tout. C’est très esthétique (dans la lignée de MotorStorm mais en mieux) mais aussi extrêmement prenant niveau gameplay puisque les sillons creusés au fur et à mesure par les roues des pilotes peuvent chahuter dangereusement votre parcours lorsque vous arrivez à plus de 200 km/h dessus (pas comme MotorStorm où ce n’est qu’esthétique), comme un gros taré que vous êtes. Du coup c’est une raison de plus de vouloir prendre la tête de la course le plus tôt possible, histoire de rencontrer le moins de traînasses possibles ma bonne dame. C’est assez difficile de décrire à quel point les sensations sont agréables grâce à l’intégration de cette idée, on a vraiment l’impression de toucher la piste d’autant plus que les vibrations du pad sont mégas bien gérées. (Du moins sur 360 vu que sur PS3… y en a pas encore et c’est bien dommage pour ce titre…).

J’aime quand ça vibre

Evidemment les pistes rencontrées exploitent toutes ce procédé, typiquement dans l’esprit de la série elles sont divisées en catégories archi clichées (Tropical, Canyon, Artic, Alpine, Safari et aussi Lakeside sur la fin) et proposent, ma foi, un level design franchement sympa et réellement varié aussi bien dans leur design pur que dans la topographie et ça, c’est bien. On regrette par contre leur nombre pas franchement élevé malgré le système de reverse à l’ancienne et ça, c’est dommage. En tout y a 3 courses pour chaque, plus les reverse, ça fait pas lourd.
Graphiquement Sega Rally tient la route (hé, c’est pas le jeu de mot du siècle ça sans déconner ?) avec de bonnes modélisations des bagnoles, de beaux effets (ombres, lumières, boue, neige, eau etc) et tout l’bordel. J’vais pas dire que c’est l’plus beau jeu que j’ai jamais vu mais c’est en tout cas loin d’être le plus moche, rien à reprocher à ce sujet. A part peut-être un léger clipping des sillons laissés par les bagnoles au détour d’un virage, de temps en temps. Par contre pour ce qui est des collisions c’est pas trop ça, à très haute vitesse les voitures au lieu de se tamponner comme en vrai ont tendance à se grimper dessus comme des grosses cochonnes, ok c’est arcade, mais quand même…

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009-43.jpgPour ce qui est des modes de jeu, Sega Racing Games (dont c’est le premier bébé, le studio étant né avec le jeu) s’est décidé à proposer un vrai mode solo pour coller un peu plus à l’univers console. Ainsi en plus du multijoueurs (à 2 offline ou jusqu’à 6 online, d’ailleurs j’peux trop rien dire au sujet de ce dernier étant donné qu’un certain Halo 3 est sorti en même temps et que du coup les serveurs de Sega Rally ont été désertés…) on a droit à de la course contre la montre, de la course simple et un mode championnat qui va bien. Les autres modes étant assez explicites (même pour toi ami con), laissez moi vous expliquer un peu le principe du championnat. Si, laissez moi, un peu. Trois grandes catégories de bolides composent cette carrière solo (standard, modifiée, classique) divisées elle-même en plusieurs mini championnats de différents niveaux de difficulté. Au début c’est du genre super facile mais il faut avouer que pour débloquer les finales de chaque catégorie il faut se déchirer à mort (je ne vous parle même pas du fait de finir le truc à 100%), sortir des courses parfaites (3 tours sur chaque course, exit les checkpoints) et faire la nique aux 5 autres concurrents à l’I.A. parfois bien tricheuse, mais qui ne les met jamais à l’abri d’une erreur. Enfin il faut savoir qu’une énorme tripotée de caisses sont à débloquer, je ne suis pas expert en la matière (moi tant que ça a 4 roues et de la tôle autour hein…) mais je sais que ça fera plaisir aux amateurs de voir aussi bien les vieilles machines de l’époque que les tout derniers bolides rallyesques. Une approche qui définie bien ce Sega Rally de manière globale en fait, on reprend ce qui a construit le mythe et on y ajoute de nouveaux éléments qui apportent un vrai truc. Vive Sega Rally moi je dis. Par contre, petit conseil avant achat : préparez-vous à devoir couper la musique dès le départ sous peine de mourir dans d’atroces souffrances esgourdales. Heureusement que l’ami co-pilote est toujours là, avec la même voix que dans le premier s’il vous plaît.

Sega Rally c’est un bel hommage au passé, un présent solide et un avenir radieux. Enfin si le jeu se vend… Monde capitaliste de merde.

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