Rise to Nobility, Trafic d’influence

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Gagner du pognon c’est bien beau, mais il n’y a rien de mieux que le pouvoir. Alors quand le poste de Président du Conseil se libère, rien ni personne ne peut vous empêcher de la briguer…

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Les grosses pièces de métal, c’est quand même méchamment la classe…
Il était une fois…
C’est souvent comme ça que débutent les contes paraît-il.
Celui-ci, c’est l’histoire d’un éditeur qui, après nous avoir fait tenir une taverne pour nains, elfes et autres créatures issues de la Fantasy, nous propose désormais de les loger. Bon, pour être tout à fait honnête avec vous, je n’ai jamais joué à Cavern Tavern. Toutefois, cela ne m’a pas empêché de pledger Rise to Nobility lors de sa campagne de crowdfunding sur Kickstarter ; une campagne auréolée de succès d’ailleurs.

Dans Rise to Nobility, vous incarnez l’un des promoteurs impliqués dans la construction d’une nouvelle ville, destinée à devenir la capitale des Cinq Royaumes. Et si l’accueil de nouveaux colons vous garantit un avenir financier des plus prospère, c’est un tout autre objectif que vous avez en tête : Celui de devenir le nouveau président du conseil et régner ainsi en seigneur et maître sur la région. Pour cela, vous allez devoir gagner le plus d’influence possible, pour coiffer au poteau vos nombreux rivaux (de deux à cinq).

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Le plateau de jeu avec ses ressources, dans son habillage classique.

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Pas assez de colons
Rise to Nobility s’apparente à un jeu de pose d’ouvriers, où les ouvriers seraient représentés par des dés. Toute la subtilité ici, réside dans le fait que si chaque joueur dispose de cinq dés à lancer, ils ne pourront pas tous les utiliser. En effet, en tant que propriétaire terrien prompt à accueillir des colons sur ses parcelles, votre capacité d’accueil sera intrinsèquement liée à votre niveau d’influence sur la région. Ainsi, la combinaison de dés que vous pourrez utiliser chaque tour, ne devra jamais excéder le total de points d’influence dont vous disposez. Il est donc fort probable que vous n’utilisiez pas tous vos dés à chacun de vos tours. Pourtant, il y a fort à faire dans les 5 Royaumes. En effet, vous pourrez jouer vos dés sur l’une des six guildes s’apparentant chacune à une ressource spécifique, mais aussi sur la Taverne pour recruter de nouveaux colons, sur le chantier pour construire de nouveaux appartements, au château pour gagner en influence, au port pour vendre des ressources, au conseil pour gagner des Points de Victoire, etc.

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La version deluxe comprend, entre autres, des dés personnalisés… Six, comme le nombre de joueurs après extension.
Construire des maisons permet d’augmenter sa capacité d’accueil de colons, que vous recrutez à la taverne. Ces derniers vous font gagner des points de réputation et même des ouvriers, contre un logement et quelques ressources déterminées à l’avance. En effet, chacun d’entre eux demande trois ou quatre type de ressources différentes pour venir vivre chez vous. La quantité nécessaire quant à elle, n’est pas fixe mais toujours comprise dans une fourchette de plusieurs unités, sachant que plus vous payez, plus vous gagnez des points. Les ouvriers ainsi recrutés, peuvent alors devenir des apprentis lorsqu’ils sont envoyés dans une guilde, et vous faire gagner de l’argent à chaque tour, en fonction de leur nombre et de leur répartition. Plus tard, avec l’achat de nouveaux ateliers, ces apprentis deviendront des maîtres de guilde, et rapporteront des ressources, plutôt que de la monnaie.

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Dans la Deluxe, les cubes de bois sont remplacés par des formes plus parlantes, mais peut-être moins pratiques.

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Chaque joueur incarne un personnage avec un pouvoir unique qui influe peu sur la partie, contrairement à leur affinité avec l’une des six ressources.
Il existe de nombreuses façon de dépenser ses dés, peut-être trop d’ailleurs. Car en effet, il y a tant à faire que le joueur ne ressent jamais la frustration d’avoir été bloqué par un adversaire ou d’être pris par le temps. Dès lors, chacun fait sa petite sauce dans son coin, sans trop se préoccuper de ses rivaux. Du coup, cette absence de stress peut rebuter les joueurs rompus à l’exercice, qui le trouveront trop simple et pas assez gratifiant. Alors bien sûr, que le jeu soit davantage destinés aux joueurs néophytes, pour les initier à la pose d’ouvriers, n’est en rien une tare. Sauf que la grande complexité des règles, due aux très nombreuses actions possibles, et la durée interminable d’une partie (entre deux et quatre heures, en fonction du nombre de joueurs), peut rendre le jeu indigeste pour des débutants. C’est franchement dommage, car le thème est plutôt plaisant, le matériel de grande qualité (notamment la version Deluxe, avec ses dés gravés, ses ressources personnalisées et ses lourdes pièces en métal) et les illustrations vraiment chouettes. L’idée du nombre et de la valeur des actions soumise à notre réputation est aussi très intéressante, en plus d’être originale. Bref, Rise to Nobility est un très bon jeu, sans doute pas le meilleur du genre mais très loin d’être le pire non plus. Toutefois, sa lourde mise en place et l’idée qu’il va nous occuper pour les trois heures à venir, fait réfléchir à deux fois avant de le sortir. Et ça, ce n’est jamais bon signe…

auton2.jpgOutre l’extensions 6 joueurs, le crowdfunding sur Kickstarter a permis au jeu de s’enrichir d’un mode solo et d’une mini-extension baptisée « Chancellerie ».
Le mode solo est particulièrement intéressant et offre une expérience variée grâce aux objectifs qui vous sont fixés, sur une carte choisie au hasard parmi quatorze autres. C’est aussi une façon pratique et amusante de se familiariser avec les nombreuses règles qui composent le jeu. Le seul bémol vient encore et toujours de cette longue et encombrante mise en place, qui risque bien de rebuter les moins motivés.
L’extension « Chancellerie » met en place un nouveau lieu pour y placer vos dés et ouvriers ainsi que des objectifs bonus cachés. Si ces objectifs personnels sont plutôt sympa et permet d’orienter vos parties et glaner quelques points supplémentaires, la chancellerie en elle-même n’a pas grand intérêt. Elle est plutôt chère, puisqu’elle coûte un dé et un ouvrier, et qu’elle nécessite en plus d’avoir logé la race relative au bonus qui nous intéresse. Malgré ce coût relativement élevé, la plupart des avantages qu’elle procure ne sont guère intéressants. Peu d’intérêt donc, mais si vous avez la place sur votre table pour caser son plateau, autant en profiter.
Enfin, Frontier Games a récemment sorti deux variantes pour son jeu : Une première pour jouer avec le verso nuit du plateau et une seconde pour jouer dans une version plus courte du jeu. La traduction française de ces variantes ne devrait pas trop tarder…

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