Remember Me, la nalyse

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Finalement, Remember Me est un appel au secours.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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La D.A. est magistrale.
Ecrire par cette chaleur devrait être répertorié comme prouesse incroyable dans le guiness book des records. Ou au minimum payé. Tiens oui ça serait pas mal ça, être payé. Faudra qu’on y réfléchisse.

Le pitch dans ta potch

Nilin est une chasseuse de souvenirs dans un Neo-Paris en 2084 où la mémoire des gens se revend, se modifie, s’achète et créée des overdoses. Sauf que la bougresse a perdu la mémoire, donc ce sont ses propres souvenirs qu’elle part chasser.

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

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Un screen pour faire fantasmer les étrangers.
Autant le dire tout de suite, Remember Me est un gâchis. Avec une direction artistique aussi belle, une bande sonore aussi maîtrisée et une idée aussi géniale que « remixer les souvenirs des gens » pour parvenir à ses fins, ce jeu des français de Dontnod avait tout pour être une petite perle. Il n’en est rien, Remember Me est un jeu moyen, sympathique vite fait. Le game design est très vieillot, la narration est d’un classicisme lassant, le scénario très moyen, la technique (graphisme, animation, gameplay) très moyenne. Bref, y a de quoi faire un nombre indécent de jeux de mots avec le titre du jeu.

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Finalement même la ville de Paris est sous exploitée, on y reconnait que très très peu de quartiers.

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Le memory remix est anecdotique dans le jeu, quel gâchis !
J’aurais vraiment voulu vous dire que Remember Me est génial, mais non, c’est définitivement raté. A commencer par ce qui était vendu comme le coeur du gameplay, le « memory remix ». On doit le faire 5 fois maximum en tout dans le jeu. A la place on passe le plus clair de son temps à escalader et à se baffer dans une sorte de mixture de Uncharted, God of War et Assassin’s Creed avec vachement moins de moyens donc forcément vachement moins de pêche. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est chiant mais ce n’est pas passé loin du tout. Et puis je n’ai rien contre les mondes « couloirs » du moment qu’ils sont bien réalisés et cohérents comme peut l’être celui de The Last of Us. Mais ici on a l’impression de passer à côté d’un univers qui ne demandait qu’à être riche et exploré. La D.A. étant magnifique – proche d’un Blade Runner parisien par moments – c’est d’autant plus agaçant. Les passages où l’on a réellement l’impression d’être dans une ville se comptent sur les doigts d’une main d’un Simpson. Neo-Paris est aussi vide que le cerveau de Fylodindon.

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Trop de bastons, pas assez de combos = répétitivité exacerbée.
Si Remember Me avait proposé une approche plus accentuée sur l’exploration et l’aventure il se serait sans doute montré bien plus bandant. Ceci dit il aurait peut-être fallut pour cela un scénario moins attendu, plus couillu, mieux ficelé, bien plus basé sur les memory remix qui auraient pu offrir des situations géniales. A la place on a droit en gros à : « utiliser la mémoire des gens, c’est pas bien »… Il aurait fallut des dialogues moins couillons et une narration différente de celle d’un jeu des années 90 où l’on obéit au doigt et à l’œil à des ordres donnés comme un clébard. Quand Nilin se plaint de suivre les directives d’un mystérieux contact –que l’on devine être le futur boss de fin au bout de deux heures de jeu tellement c’est bien écrit…– c’est pour mieux recommencer tout de suite après… Comble du ridicule, en phase de jeu Nilin parle d’elle-même à la troisième personne très régulièrement, ce qui brise l’immersion déjà parce que c’est débile mais aussi parce que c’est une façon extrêmement maladroite et incohérente pour les développeurs de s’adresser au joueur. Et puis le coup de l’héroïne amnésique est un cliché monstrueux, même s’il se justifie très bien dans le scénario. Parce que sans vouloir en remettre une couche, le scénario n’est pas terrible donc au final ça n’excuse rien et ça reste un cliché monstrueux qui ne sert à rien à part à se créer un handicap d’entrée…

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Les phases d’escalade ne sont ni mauvaises ni réellement intéressantes.
Enchaîner les zones de jeu de façon très grossière (escalade/baston/mini puzzle complètement con qui consiste à ouvrir des portes) ne relève pas le niveau. Rhaaa j’aurais tellement aimé que Remember Me soit une réussite ! Ceci dit, ça montre qu’un jeu vidéo est bien au-delà qu’une simple idée, et que tout aussi bonne soit-elle encore faut-il bien l’exploiter. Même le système de combat du titre suit cette logique : une bonne idée au départ, mais complètement sous exploitée avec seulement 4 combos en tout et pour tout à utiliser dans le jeu… Quel gâchis ! C’est quand même con, en assumant un côté un peu plus auteur, en ficelant le scénar’, la narration et en exploitant vraiment le memory remix, puis en se détachant du côté « j’essaye de séduire le grand public en foutant de la baston et de l’escalade partout mais comme j’sais pas bien le faire c’est foireux », ça aurait pu être sérieusement bon. Ouais bon, il aurait fallut refaire le jeu quoi. J’attends tout de même de vos nouvelles Dontnod, on sent qu’il y a du talent chez vous. Un peu plus de couilles, un éditeur pas trop crétin et votre prochain titre sera peut-être génial. J’ai encore envie d’y croire.

Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix

– A l’origine Dontnod avait un contrat d’édition avec Sony, qui les a planté comme des malpropres…

– En 2013, les éditeurs de jeux vidéo sont toujours des gros cons. Preuve en est le mal fou qu’a eu Dontnod à réussir à garder comme personnage principal une femme. La plupart des boites leur conseillant de plutôt utiliser un homme…

– Le jeu dispose d’énormément de passages coupés. Ceci explique peut-être celà…

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