Red Faction Armageddon : les destructeurs de l’extrême

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Red Faction Armageddon ou le jeu idéal pour cet été pourri : il suffit de brancher sa console et de mettre son cerveau sur pause pour y jouer.

Le TPS pour les nuls

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Ils ont pris Cole d’InFamous ou c’est juste que tous les héros de jeu vidéo chauves se ressemblent ?
Red Faction pour moi c’est le souvenir un peu lointain d’un FPS sympathique dont je ne me rappelle pas grand chose à part qu’on pouvait détruire les murs et que ça c’était cool. Une suite un peu pourrie plus tard je ne m’étais pas trop intéressé à Guerilla, le premier épisode « next-gen » devenu TPS qui avait pourtant l’air sympathique, du coup pour cet Armageddon j’ai voulu me rattraper.

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Bonjour c’est ici le casting du prochain Star Wars ?
Premières minutes : un héros au crane rasé ultra lambda et un grand méchant aux airs de Dark Maul blafard, ça sent la série B peu inspirée, mais en même temps à quoi d’autre pouvait-on s’attendre ? En commençant à jouer une drôle d’impression s’impose, celle de jouer au « TPS pour les nuls ». Bidons explosifs orange fluo, reprise de vie pour les glands, cartons de munitions déposés partout même dans les endroits les plus désertiques tout y est et même plus avec un radar qui indique l’emplacement des ennemis, une visée semi-automatique qui cible l’ennemi le plus proche quand on zoome et même un GPS intégré avec d’énormes flèches jaune pour nous dire où aller.

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Que serait un titre d’action sans sa bonnasse de service ?
Du coup au début on se divertit quand même en faisant exploser plein de trucs sans avoir à trop se prendre la tête, mais ça reste quand même assez limité. D’autant que l’on rejoint par moments la ville de Bastion qui sert de sorte hub entre les diverses missions, mais qu’il n’y a rien à y faire et que de toute manière on en aurait pas le loisir vu que les niveaux du jeu ne sont que des successions de couloirs fermés, même lors des rares passages en extérieurs.

Du bon gros bourrin

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Oh, de gros réservoirs orange, je me demande ce ui se passerait si je tirais dessus ?
Red Faction Armageddon c’est donc un jeu de tir assez simpliste, mais pas que. En fait par rapport à son héritage de FPS, la parenté du jeu serait plus à aller chercher vers Lost Planet voire Metroid Prime car Red Faction Armageddon est plus un jeu d’action. Un parti pris limite arcade qui explique donc ses aspects simplifiés comme le radar indiquant les ennemis et la visée semi-auto. Ici il ne faut pas s’attendre à devoir sniper un ennemi de loin ou à faire un piège avec une claymore car la plupart du temps les monstres aliens surgissent de manière scriptée à certains endroits qui sont parfois même bloqués jusqu’à ce que l’on ait tué tous les ennemis façon Devil May Cry.

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Détruire le décor reste très fun et parfois bien spectaculaire même si l’emploi de l’outil aurait pu être approfondi.
Ce parti pris de jeu d’action bourrin est assumé avec certains passages à bord d’un robot ou de véhicules ou aux commandes d’une tourelle tous dotés de munitions infinies histoire de se défouler un peu. Assumé encore avec la destruction des décors grâce au fameux Geo-Mod qui même si elle se limite principalement aux éléments fabriqués par l’homme (béton et acier) offre parfois un joyeux bordel d’autant que l’on peut quasi totalement se lâcher car il est possible de reconstruire tous les éléments détruits en quelques secondes. Quasi totalement car le level design moyennement inspiré se sert très souvent de passerelles en acier qui se révèlent très fragiles quand on est dessus et que l’on tire avec le fusil à nanites.

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On peut réparer les éléments du décors détruits, d’aileurs dans 99% des missions l’objectif est de péter ou réparer un bidule.
Parce qui oui Red Faction Armageddon est bourrin, mais il est aussi quand même un peu inventif avec des armes très sympa comme donc le fusil à nanites qui désintègre ennemis et décors, un espèce de générateur de mini trous noirs explosifs ou encore le fusil magnétique, sorte de Gravity Gun d’Half-Life qui permet de déplacer à distance un objet vers un autre comme par exemple projeter un ennemi dans le vide ou faire tomber un cristal géant sur un autre; une très bonne trouvaille malheureusement pas toujours pratique à utiliser dans le feu de l’action. Enfin toujours dans l’esprit de se rapprocher du jeu d’action, le jeu propose des capacités à acheter afin d’augmenter sa jauge de vie, de générer un bouclier, une onde de choc… Toutes les capacités et armes débloquées étant d’ailleurs disponibles pour une « Partie + » une fois le jeu fini.

Le cul entre deux chaises

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Les passages en mécha ou véhicules sont encore plus bourrin, mais assez récréatifs aussi.
Red Faction Armageddon est-il donc un TPS simpliste ou un jeu d’action défoulant ? Et bien un peu des deux. A défaut de level design et d’IA un peu élaborés, les développeurs ont préféré (par choix ou par dépit ?) une structure assez répétitive (un couloir, une salle pleine d’aliens, un couloir…). Un parti pris un peu dur à encaisser au début, mais auquel on se fait à la longue car les situations et les ennemis ont beau toujours se ressembler notre esprit est occupé lors des phases d’action à trouver quel extraterrestre viser en premier, vérifier les niveaux de munitions, chercher les barils explosifs ou les réserves de munitions… de sorte que l’on oublie le manque de profondeur un peu comme devant un blockbuster au cinéma. Le coté série B bourrin sauve donc le jeu qui reste quand même un peu le cul entre deux chaises, car quitte à faire un jeu d’action ils auraient peut être dû y aller à fond en faisant par exemple un vrai lock visible pour contre-balancer la vue super lente alors que les ennemis sont eux pour la plupart ultra rapides, améliorer les esquives qui se bloquent dans des objets voire même ajouter un décompte de points de destruction, des combos ou que sais-je encore pour encore plus revendiquer l’aspect action parce que là du coup on se demande un peu si il s’agit d’un jeu d’action pas totalement assumé ou d’un TPS un peu foireux sauvé volontairement ou non par son coté décérébré et primaire.

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Le bestiaire n’est pas très varié.
Reste pour finir un mini coup de gueule, le mode multi est un vulgaire survival sans grand intérêt (d’autant que le jeu est déjà limite un mode survival en lui-même) et le mode Destruction dans lequel il faut détruire des maps n’est marrant que 5 minutes et en plus on y accède avec un code fourni avec le jeu neuf, à acheter sinon, ça fait vraiment mesquin.

Jeu de tir assez simpliste, Red Faction Armageddon est aussi un jeu d’action bourrin du genre défouloir pas prise de tête. Divertissant, mais loin d’être inoubliable malgré quelques bonnes idées.

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