Red Dead Redemption, mon grand théâtre des rêves

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C’est enfin arrivé, ce fut chose possible, je peux mourir en paix. J’ai eu parfois du mal à en croire mes yeux mais tout y est, c’est… c’est magique.

Le long et chaotique chemin de la rédemption

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Les paysages sont fabuleux.
Les temps changent. La révolution industrielle est en marche, les flingues deviennent automatiques, les voitures arrivent dans les grandes villes là où les chevaux eux ne tombent pas en panne, la conquête de l’Ouest n’est plus, il est conquis. Les indigènes jartés à coups de plomb, le goudron commence tout doucement à envahir les terres qu’on peut traverser intégralement en train. Ce qui reste de sauvage est méprisé par les institutions qui prennent de plus en plus de pouvoir, ce qui devient dompté et citadin est synonyme de folie chez les fermiers, les vrais cow-boys, au milieu de nulle part et tenant à le rester. Je suis John Marston et c’est dans ce climat que j’ai dû retrouver les membres de mon ancien gang. Ceux qui m’ont laissés pour mort, qui m’ont trahi. J’ai oublié, j’aspirais à vivre paisiblement avec ma femme et mon fils, je voulais la tranquillité, mais le gouvernement fédéral en avait décidé autrement : Retrouver ces fils de chien pour gagner ma liberté ou passer le restant de mes jours en taule… Autant dire que je n’ai pas eu le choix.

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Les conditions climatiques subliment les paysages déjà magnifiques, en plus, n’empêche, quand même, boudiou.

Sur leurs traces synonyme de celle de ma rédemption j’ai vu beaucoup de paysages typiques de l’Ouest, des paysages qui disparaitront un jour proche avec leur foutu progrès. Les ranchs, les prairies, les canyons, les montagnes, les forts, les fleuves, les forêts touffues, les déserts arides, les villes fantômes, les cimes enneigées, les grandes plaines… Les couchers de soleil à t’arracher l’œil de beauté, la pluie battante, les nuits étoilées, les chevauchées sauvages sur des kilomètres… J’ai aussi croisé un nombre incalculable d’enfoirés, de tarés, de débiles et de fourbes avant d’arriver à mon douloureux but. Des gens sincères et honnêtes qui joignent les deux bouts en s’occupant de leur ferme, un marshall charismatique assisté d’abrutis sûrement finis à la pisse le jour de l’accouplement de leurs parents, un charlatan capable (d’essayer) d’arnaquer sa propre mère, un irlandais ivrogne et lâche, un chasseur de trésor schizo qui déterre les morts, des révolutionnaires Mexicains souhaitant renverser le pouvoir, un ouvrier chinois exploité qui s’oublie dans l’Opium, des cannibales, un type qui a tenté de voler comme les oiseaux, j’en passe la moitié…

Question de choix

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Les fusillades sont plus dynamiques que dans GTA IV mais ne sont pas parfaite non plus, ça reste très correct cela dit.

Me craindre ou me respecter, les gens on eu ce choix à faire en croisant ma route. L’Ouest restant une contrée dangereuse, rencontrer des pèlerins dans le besoin, des rixes, des pièges, des provocateurs agités de la gâchette, n’est pas une rareté. Mon sens de l’honneur a été mis à l’épreuve et ma réputation s’est directement forgée en conséquence de mes actes face à ces situations. Voir des types qui chient dans leur froc en voyant leur pire cauchemar arriver ou qui mouillent leur culotte de bonheur de voir leur idole ramener ses santiags sales dans leur ville pourrie ? Tout dépendait de ma propension à me servir de mon artillerie pour tuer des innocents, braquer des banques, traîner des putes au lasso sur ma fidèle monture et finir par les ligoter sur les rails du train, ou à défendre la veuve et l’orphelin quoiqu’il arrive. P’t’être même que parfois j’ai fait un peu des deux, mais ça c’est mon libre arbitre, on en Amérique merde !

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Dresser un cheval ne propose pas véritablement de challenge, c’est un peu dommage. D’ailleurs on différencie assez difficilement les capacités des chevaux.

Mais par-dessus tout, ce qui reste encore l’Ouest comme je l’ai toujours connu, c’est de pouvoir s’arrêter plumer quelques types sur tout un tas de jeux mais surtout de pouvoir traquer des hors-la-loi dont l’avis de recherche est à décoller des murs des villes, chasser, partir à la cueillette sauvage et chercher des trésors légendaires. Tant que la modernité n’aura pas bousillée tout l’écosystème, fallait bien que je passe quelques jours à traquer une bonne vingtaine d’espèce animale et des fleurs rares. J’aurais pu ne même pas y prêter attention une seule seconde si j’avais voulu, mais ligoter son premier brigand et le foutre derrière soi sur le cul de son cheval, rencontrer son premier ours, tirer sur son premier bison, découvrir enfin son premier serpent, ramasser des figues de barbarie… ça n’a pas de prix (contrairement à ma tête quand je fais un peu trop le con). Sans oublier d’explorer les moindres parcelles de terrains pour dénicher les mêmes paysages que sur ces putains de cartes au trésor de merde dessinées à la main par des vieux fous. Ca a ses vertus, et ma réputation s’est faites également là-dessus. Faut dire que tuer un ours au couteau, ça devait être un des trucs qui se racontait à mon crédit quand je débarquais dans leurs bleds. Bienvenue dans l’Ouest gringo.

Signé John Marston

Bonus

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Le bandana sur le visage permet de passer incognito quand on décide de foutre le bronx, pratique.

Ok, je place Red Dead Redemption dans mon trio de tête perso des meilleurs jeux jamais créés, c’est un fait. Il répond à une bonne partie de mes fantasmes, comme GTA 3 à son époque, et certains se souviennent encore d’un article que j’ai pondu il y a quelques années dans nos précédentes aventures virtuelles, j’aurais pu l’appeler « ce que je veux dans Red Dead Redemption » alors même que le jeu ne devait pas encore être dans la tête de leurs créateurs. Ca vous explique l’impact que le titre a sur moi, synonyme d’une tâche en moins à accomplir lorsque je serais game designer de génie (minimum). C’est sûr, c’est un chef d’œuvre (sans trop de bugs depuis le patch mai avec des bugs quand même) qui méritait bien quelques années d’esclavage, monstre immersif en solo qui se paye le luxe d’avoir un multi rigolo, libre et progressif en plus. Oui mais…

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La plupart des modes de jeu commence par un duel à la Mexicaine permettant au survivant de prendre de l’avance pour occuper les meilleures position. Fun.

Pour un skin Far West d’un certain Grand Theft Auto (excellemment écrit lui aussi), on peut même pas se taper les filles de joie ! Bordel ! Y en a plein partout, j’en ai même aidé à ne pas se faire tuer, voir à en délivrer une ou deux qui se faisait kidnapper (le mec se tirait avec une pute sur l’épaule et tout) dans les événements aléatoires qui s ‘enclenchent à notre passage. Pas une ne m’a proposé une petite gâterie en récompense ! Même celles à l’accent français (les françaises sont des chaudasses, c’est connu). Si c’est un fait intégré dans le scénario où Marston fait plusieurs fois références à sa fidélité envers sa femme quand on lui propose de « s’amuser avec des filles », c’est quand même une feature de gameplay qui manque énormément, excusez moi d’en faire part ! Sachant en plus, sans vouloir spoiler, que sa femme est une ancienne prostituée (merde j’ai spoilé quand même) c’est les boules, allez mec, rien qu’une petite partie de jambe en l’air, avec celle en rose là, allez. Les développeurs auraient pu en faire pâtir notre jauge d’Honneur par exemple, ça aurait été amusant. Il y avait bien moyen d’y mettre aussi quelques références à des films (elles sont incalculables tout au long du jeu, Rockstaresque). Hé bah non, peuh, je suis révolté ! C’est impardonnable… Bon, blague à part, je tenais également à préciser que ce Red Dead 2 a l’une des fins les plus mémorables de l’Histoire des jeux vidéo, à tiroir, empathique. Elle contribue comme tout le reste du jeu à ce que je le place au panthéon vidéoludique, superbe cerise sur un gâteau déjà délicieux. Magistral !

Au panthéon des jeux vidéo, ils ne sont pas nombreux. Rockstar a pourtant une bonne poignée de titres dedans et Red Dead Redemption n’est pas loin d’en être le plus prestigieux.

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