Nintendo, un futur en relief

5

Dans un E3 particulièrement décevant, Nintendo a su tirer son épingle du jeu avec sa 3DS et quelques uns de ses jeux Wii et DS à venir. Quelques semaines après la clôture de l’événement, la firme nippone nous conviait dans un loft parisien à mettre la main sur ces fameux produits. Voici ce qu’on en a retenu…

Nintendo 3DS (1/2)

001-638.jpg
Sobre, élégante… la classe selon Nintendo.
A moins de vivre dans un endroit reculé de la forêt amazonienne ou des collines afghanes, vous ne devez pas être sans savoir que la 3D envahit notre quotidien. Des salles obscures aux consoles de jeu, impossible de passer à coté. Et après nous avoir fait claquer nos salaires en télés HD qui vont bien, voilà qu’on voudrait nous faire tout jeter pour réinvestir en masse de nouveau. Je n’ai jamais caché mon profond désaccord avec cette politique et mon désintérêt pour cette technologie, mais avec sa nouvelle console portable, Nintendo semble en passe de me convaincre du bien fondé de cette récente lubie de l’industrie du loisir. La raison principale de ce retournement de veste tient à peu de choses finalement : L’absence de lunettes à se caler sur le pif ! Car oui, la 3DS proposera bien du jeu en 3D, mais contrairement à Sony et sa PS3, vous n’aurez nullement à vous trimballer dans le métro avec de grosses lunettes noires bien moches pour jouer, ni même à balancer votre télé full HD à mille boules aux encombrants.

002-617.jpg
En 3D, se mettre à couvert prend tout son sens je trouve.
Esthétiquement, la console ressemble beaucoup à la DS Lite/DSi même si le design n’est, parait-il, pas définitif. Le double écran semble un poil plus grand, quand la console en elle-même semble un poil plus petite. Toutefois, outre sa technologie bien entendu, les principales innovations de cette console sont l’apport d’un stick analogique, plat, souple et particulièrement agréable au toucher, ainsi que d’un touchpad sous l’écran tactile où sont regroupées les touches « Menu », « Home » et « Start ». On retrouve également sur le coté de l’écran 3D, une molette permettant de passer progressivement de la 2D à la 3D. Pour le reste, c’est du classique avec le très bon D-pad (croix directionnelle), les quatre boutons de façade et les deux gâchettes habituels.

Nintendo 3DS (2/2)

003-590.jpg
Depuis le temps qu’on l’attendait, Kid Icarus fera son grand retour dans un rail shooter sur 3DS.
Mais que vaut cette fameuse 3D sans lunettes ? Est-ce réellement bluffant ? Est-ce réellement en relief ? La réponse est OUI ! Bien sûr, pour en profiter il faut impérativement se placer en face de sa console, mais je ne connais que peu de personnes qui jouent à leur portable de biais. En incluant la 3D, la DS en a également profité pour se refaire une santé technologique en proposant une qualité graphique relativement similaire à celle de la Wii, à savoir entre la première Xbox et la 360. Pour l’heure, nous n’avons eu droit qu’à quelques démos technologiques in-engine non jouables, Nintendogs et un Pilotwings-like exceptés. Même s’il n’était pas possible d’y jouer, il n’y avait aucun doute sur l’apport extraordinaire de cette technologie dans un Metal Gear, un Mario Kart ou pour le futur Kid Icarus ; avec une mention spéciale pour un MGS prompt à provoquer un sentiment de vertige des plus excitant. On ne se fait pas de souci pour lui, ni même pour Nintendogs qui, à lui seul, devrait promouvoir la console dans les cours de récré. Difficile en effet de ne pas fondre, même pour un grand gaillard barbu comme moi, quand le petit chiot en face vient vous lécher le visage lorsque vous l’approchez de l’écran, ou incline la tête lorsque vous penchez la votre.

004-536.jpg
Des chiots en relief qui viennent vous lécher le visage… combien vous pariez qu’ils vont en vendre des wagons ?!
Au-delà de la dimension jeu, la 3DS promet d’être d’avantage tournée vers le multimédia que ses ainés. Il semblerait en effet que Big N soit tombé d’accord avec l’industrie du film pour proposer de visionner les longs métrages 3D sur leur nouveau bébé. Bon, personnellement je n’ai que faire de mater un film sur un écran aussi petit, mais j’en connais bien qui se défoncent les yeux ainsi sur l’écran de leur téléphone portable… Plus intéressant, la 3DS permettra de prendre des photos en 3D. Pour l’avoir essayé, je peux vous assurer que c’est d’avantage qu’un gadget… ça change réellement votre perception des choses ; de manière plus radicale que pour les jeux d’ailleurs. La 3D finalement ça ne date pas d’hier, mais voir sa tronche en trois dimensions, ça roxe (comme y disent les d’jeuns).

Jeux DS

Outre la 3DS, véritable star de l’événement, Nintendo nous permettait de mettre la main sur de nombreux titres Wii et DS, histoire de se faire une première idée du potentiel de chacun, et parfois même découvrir des titres qu’on n’attendait pas forcément. Sur DS, on trouvait pêle-mêle des Dragon Quest, du Pokemon Ranger, du Professeur Layton, du Scribblenaut 2 mais aussi et surtout, pour ce qui nous intéresse ici, Golden Sun Dark Dawn et Ghost Trick.

005-468.jpg
Ce qu’il y a de chiant avec les images de jeux DS… c’est leur taille !
Golden Sun ! Si rien que l’évocation de cette licence ne vous fait pas rêver, c’est que le J-RPG n’est définitivement pas fait pour vous. C’est à peu près aussi culte qu’un Chrono Trigger ou qu’un Final Fantasy VII. Et autant vous dire que ce troisième opus ne devrait pas égratigner la réputation de ses prédécesseurs tant il s’annonce exceptionnel. La démo qui nous était proposé offrait deux parties distinctes du jeu : Une sorte de parcours d’obstacle permettant de se familiariser avec la splendeur des environnements et les possibilités de télékinésie ou le lancer de boules de feu, et trois combats mettant en avant l’utilisation des djins pour faire d’impressionnantes invocations. Parfaitement ergonomique, les contrôles peuvent se faire au classique croix/boutons ou au stylet, selon les préférences de chacun. Techniquement, ce n’est pas loin (voire clairement) d’être le plus beau RPG de la DS, avec des effets pyrotechniques ahurissants (toutes proportions gardées) durant les affrontements. Les décors traversés sont superbes et fourmillent de détails. Bref, on tient là le jeu de l’année sur la petite portable… à n’en pas douter.

Trailer de Golden Sun

006-402.jpg
Un look vraiment atypique et réussi.
Pour Ghost Trick c’est différent. Il s’agit ici d’une toute nouvelle licence, qu’on doit ni plus ni moins qu’à Shu Takumi, le créateur des Phoenix Wright. On y incarne un fantôme, fraichement abattu d’une balle de pompe en pleine poire. Tout juste le temps de réaliser qu’on est mort que nous voilà pris d’un élan chevaleresque pour sauver la belle et jeune fille qui a découvert notre corps. L’originalité du titre tient dans les interactivités limitées d’un fantôme dans le monde des vivants. Pour agir sur son environnement, il va donc falloir se la jouer poltergeist, en prenant possession de toutes sortes d’objets. Ainsi, c’est à un véritable casse-tête auquel on a le droit, dont l’inventivité est due au fait qu’on doive agir en temps réel. En effet, le héros se retrouve baladé de scène de crime en scène de crime, toutes en relation avec sa propre exécution, afin de sauver la mise des différents protagonistes. Outre sa créativité, le titre enthousiasme par son look Dick Tracy, ses animations absolument somptueuses et cette note d’humour qu’on retrouvait déjà dans les Phoenix Wright. Un bien bon jeu en perspective…

Trailer de Ghost Trick

Jeux Wii

Sur Wii, Nintendo proposait encore d’avantage de jeux ; à commencer par Wii Party, Zelda, NBA Jam, Metroid Other M et le Mario Sports Mix. Mais sur ce lot, deux m’ont fait forte impression : Donkey Kong Country Returns et Kirby’s Epic Yard.

007-328.jpg
Si ça ne vous donne pas envie de partir en vacances ça…
Pour Donkey Kong, ce n’est pas une surprise. Les premiers sur Super Nintendo étaient déjà des chefs d’œuvre et celui-ci en prend la direction. Peut-être le plus beau jeu de la console avec Mario Galaxy 2, il fourmille de petits détails qui font la différence ; comme ce mode coop’ où chacun des joueurs incarnent Donkey ou Diddy, avec leurs caractéristiques propres (la force brute pour Donkey, l’agilité pour Diddy). Le jeu nous fait voyager dans des environnements relativement classiques mais superbement rendus, jouant astucieusement avec les différents plans 2D et multipliant les petites animations qui leur donnent vie. Comme pour la plupart des jeux estampillés Nintendo (même s’ils ne développent pas en interne), le level design est millimétré même s’il semble moins inventif que son copain plombier. L’important c’est qu’on prend énormément de plaisir à y jouer, que ça soit seul ou à deux. Comme quoi, cette console n’est pas si obsolète qu’on veut bien nous le faire croire.

Trailer de Donkey Kong Country Returns

008-289.jpg
Très inspiré de Little Big Planet, ce Kirby est une vraie réussite artistique.
Kirby par contre c’est une surprise. Enfin pour moi ça l’est ! Faut dire que je n’ai jamais été un grand fan de cette licence. Je ne sais pas, ça tient peut-être à un traumatisme lié à la petite enfance dont le rôle principal serait tenu par un aspirateur rose. Allez savoir… Toujours est-il que celui-ci m’a tapé dans l’œil. D’abord parce que la direction artistique est absolument superbe, bien inspirée il est vrai par Little Big Planet. L’ensemble du jeu est réalisé façon canevas, mais plus que par seul souci d’esthétisme, le jeu tire parti de cet aspect tissu pour innover dans le gameplay. Ainsi on dézippe des fermetures éclairs, on tire des bouts de tissus et on délace des adversaires à coup de fouet en coton. C’est drôle, inventif et sacrément joli. Alors les membres du fanclub de Kirby vont sans doute hurler au sacrilège en voyant que leur boule rose préférée en a perdu son statut d’aspirateur sur pattes, mais qu’importe : Le plaisir de jeu est là, et côtoie l’une des plus belles directions artistiques de cette génération.

Trailer de Kirby’s Epic Yard

5 Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *