Naruto : Rise of a Ninja, la multiplication des pains sur 360

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Il ne fait aucun doute aujourd’hui que Naruto est bel et bien le Dragon Ball d’autrefois. La série animée, comme le manga, rencontre un succès phénoménal, notamment en France. Pas étonnant de le voir donc ainsi adapté en dizaines de jeux. La 360 n’y a pas coupé, grâce à Ubisoft et son Naruto : Rise of a Ninja.

L’avènement du ninja

Naruto, pour les deux du fond qui sortent de prison et n’en ont jamais entendu parler, c’est un jeune gamin issu de Konoha, un village ninja dans un Japon fictif, mêlant mythes et réalité, passé et présent. Ce gamin tout le monde le déteste ; et pour cause, il abrite en son sein, le démon Kyubi : un renard à neuf queues qui ravagea le village quelques années plus tôt et causa la perte du second hokage (le chef du village). C’est à la sortie de l’académie, après avoir échoué à l’examen, que vous allez prendre en main le destin de Naruto. Selon une trame scénaristique d’ores et déjà établie par la série, le joueur va vivre les grandes expériences du jeune héros, depuis sa sortie de l’académie, jusqu’au combat contre Gaara (un jeune garçon de Suna, le village du sable).

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Ce premier volet (parce qu’il ne faut pas se leurrer, il y en aura forcément d’autres) couvre les 80 premiers épisodes de la série, passant par la création de la Team Kakashi, le combat contre Zabuza, l’examen Chûnin, la première rencontre avec Oroshimaru et ce fameux combat final entre Gaara et Naruto. Pas d’Akatsuki donc, et le destin de Sasuke y est à peine évoqué. Très vite, on a l’impression d’évoluer dans une sorte de série animée en accéléré. Les extraits du dessin animé sont passé régulièrement entre deux missions, coupant très allégrement de nombreuses scènes qui, j’imagine, doivent susciter pas mal d’incompréhensions pour les néophytes. D’un point de vue purement personnel, j’avoue avoir un peu de mal avec ses extraits qui, selon moi, hachent un peu trop l’aventure et n’ont pas forcément d’intérêt pour qui que ce soit. Une petite cutscene avec le moteur graphique du jeu aurait été bien plus agréable et efficace je pense.

Konoha plus vrai que nature

La grande force de Naruto : Rise of a Ninja, c’est d’être le tout premier jeu sous licence Naruto à sortir sur une console nouvelle génération, type 360 ou PS3. Du coup, c’est à un Konoha plus vrai que nature auquel nous avons à faire. Une prouesse qui n’aurait sans doute pas été possible sur PS2 ou même Xbox. On retrouve donc le village dans son intégralité, reproduit le plus fidèlement possible et s’étalant tant sur un plan horizontal que vertical. Ainsi, à l’instar d’un Crackdown ou d’un Assassin’s Creed, il est possible de grimper sur l’ensemble des bâtiments et d’évoluer ainsi à quelques mètres au-dessus du sol pour trouver des raccourcis et récolter un maximum de pièces de monnaie (il y a en plus de 700 dans le jeu).

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Cette prouesse technique et d’autant plus louable que le titre se pare de graphismes Cel Shading absolument magnifiques, qui renforcent le coté manga de cette licence. Les environnements, comme les personnages, fourmillent de détails sans doute invisibles pour le commun des mortels, mais qui prennent beaucoup plus d’importance pour le fan qui les reconnaitra un à un en arborant un large sourire. Les alentours du village sont tout aussi réussis, avec une végétation luxuriante qui bouge sur le passage du jeune blondinet à la combinaison orange, la modélisation de l’eau est également superbe et certains paysages sont emprunts d’une poésie indiscutable. Cependant, au fil des heures on s’aperçoit que les décors ne varient que trop peu, que la progression de plateforme en plateforme semble être un copier coller de votre précédente mission et on finit presque par s’ennuyer à combattre sans cesse les mêmes ennemis.

N’est pas Virtua Fighter qui veut

Cette redondance dans la progression est d’autant plus dommage que le titre avait tout d’un grand jeu. Il avait la performance graphique avec lui, l’univers fidèle jusqu’au bout des ongles, une licence forte avec des personnages charismatiques et une histoire propre à créer de multiples missions passionnantes. Au lieu de ça, le joueur doit se contenter de missions répétitives et ennuyeuses, agrémenté de temps en temps d’une autre beaucoup plus intéressante qui se soldera pas un combat contre un personnage clé de la série. Mais là encore, les combats se plantent en beauté. Parfaitement mis en scène, doté d’un système ingénieux de coups spéciaux, ceux-ci se retrouvent plombés une fois encore par une récurrence surprenante.

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C’est bien simple, la totalité des personnages se partage l’ensemble des coups ; hormis les attaques spéciales, chaque combattant semble être un copier coller du précédent. De plus, on aurait aimé un système de combat un peu plus complexe, même s’il semblait difficile pour Ubi de faire du Virtua Fighter dès leur première tentative, ils auraient tout de même pu développer le panel de coups, utiliser des combinaisons de boutons et non de simples enchainements bateaux. On appréciera cependant la réalisation des jutsu, qui se font en combinant les deux sticks analogiques avec la gâchette gauche. En éloignant son adversaire d’un coup percutant en pleine poire, on peut alors exécuter une technique selon trois degrés de puissance (et de difficulté d’exécution). On déclenche alors un mini-jeu reposant sur le déplacement de cibles à l’écran ou sur du QTE (Quick Time Event).

Une bonne base

En définitive donc, ce Naruto : Rise of a Ninja est assez déconcertant. D’un coté il est doté d’une technique absolument fabuleuse, d’un univers extraordinaire. Il regorge de petites idées géniales, il offre une courbe de progression dans l’aventure rarement vu dans un jeu auparavant (ne serait ce que pour obtenir le double saut…) qui retranscrit parfaitement les progrès du héros au fil de l’histoire. Bref, il aurait du pu être le jeu parfait que les fans attendaient fébrilement. Mais au lieu de ça, on se retrouve devant un jeu mal fini, à la progression rébarbative et offrant des combats ennuyeux et mal conçus. On est déçu, mais il est vrai qu’on arrive toutefois à prendre son pied lorsqu’on connait bien la série. Pour le néophyte, cela risque d’être beaucoup plus difficile par contre.

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En tout cas on attend de pieds fermes la suite, en espérant qu’Ubisoft aura su entendre la gronde des joueurs et de la presse, plutôt unanime dans la critique. Un détail pour finir, les voix japonaises auraient du être disponible au lancement du jeu… elles ne l’auront été que bien plus tard (près de trois semaines, voire un mois après), obligeant les joueurs à repartir de zéro (les voix japonaises ne pouvant s’appliquer sur la sauvegarde). Même constat pour les trois nouveaux combattants qu’on attendait impatiemment (Shikamaru, Sarutobi, Jiraiya et Choji) : A l’heure actuelle, toujours aucune nouvelle.

Complètement ratée par bien des aspects, cette adaptation n’en est pas moins une solide base pour une suite qu’on espère exceptionnelle.

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