Monster Hunter World, Le chasseur sachant chasser

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Lustrez vos armures, affûtez vos épées et priez vos dieux qu’ils vous protègent, car la chasse aux monstres est de nouveau ouverte, et elle promet d’être sanglante.

Avant de commencer, que les choses soient claires : Si la chasse aux monstres proposée par la saga Monster Hunter m’a toujours attirée sur le papier, son gameplay m’a quant à lui toujours rebuté. Mes seules expériences en la matière, fut avec Monster Hunter Trii sur Wii et Monster Hunter 4 sur 3DS ; deux tentatives très brèves et sans grande réussite d’ailleurs. Du coup, l’annonce de Monster Hunter World ne m’a pas touché outre mesure, et c’est à peine si j’ai fait attention aux critiques dithyrambiques qui ont accompagné sa sortie. Puis, alors que je profitais de trois semaines de célibat pour trouver un jeu dans lequel m’investir un minimum et sortir de ma routine Rainbow Six Siege/PUBG, je suis tombé sur quelques vidéos de gameplay de Monster Hunter World. Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour rallumer la flamme éteinte au fond de mon petit cœur de gamer. J’ai donc sauté sur ma Carte Bleue et me suis relancé, non sans appréhension, dans la traque aux grosses bébêtes de Capcom.

La création de personnage est plutôt complète. Mais de toute façon, avec les énormes armures que tu vas porter, on ne va pas beaucoup distinguer les traits de ton perso…

Tout commence avec la création, plutôt riche et complète d’ailleurs, de ton personnage. Pour moi, comme à l’accoutumée depuis qu’on m’a cantonné de force à jouer Zoey dans Left 4 Dead, ce sera une femme. Mon seul regret c’est de ne pas avoir pu choisir les taille des boobs (#BalanceTonPorc). Puis vint la création, un peu moins riche et un peu moins complète, de ton compagnon : Un Palinco (un chat, quoi). Plus qu’un simple pet façon MMO, ce chaton est d’une grande aide durant les longues traques en terrain hostile ; en se bastonnant à tes côtés mais aussi en te soignant ou en te conférant divers bonus relatifs au gadget dont il est équipé. Une fois ces premiers choix fait, te voilà plongé dans le vif du sujet, en route vers le Nouveau Monde, avec tes camarades de la cinquième flotte (la cinquième équipe envoyée là-bas). Bien sûr, ton arrivée coïncide comme par hasard avec la migration de l’un des grands dragons ancien, qui ne manquera d’ailleurs pas de te « bizuter » avant que t’aies pu toucher terre. Un rapide tuto plus tard et te voici à Alestra, l’unique ville de cette île qui fait passer Jurassic World pour Disney Land.

Ton personnage est affublé d’une assistante un brin casse-couilles et envahissante.
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La traque des éco-facts est rébarbative mais essentielle pour alimenter le bestiaire.

Honnêtement, le scénario je n’y ai guère fait attention :
« Blablabla l’écosystème change… Blablabla dragon ancien über balèze… Blablabla tu es nouveau mais on te confie les missions les plus importantes… Blablabla faut que tu poutres du monstre à la chaîne pour en faire des nuggets. »
Bref tu l’auras compris, l’histoire on s’en bat les reins. Le seul truc qui nous intéresse c’est quel légume va le mieux avec la viande de Tobi-Kadachi. Ou s’il faut utiliser le couteau à viande ou à poisson, pour bouffer du Jyuratodus.
Alors, certains me dirons sans doute que quitte à chasser des monstres, autant jouer à Pokémon : Au moins ils se foutent sur la gueule entre eux, une fois capturés. C’est pas faux, sauf qu’ici tout l’intérêt du jeu réside justement dans la chasse et dans le sentiment de fierté qui accompagne ta victoire, non dans la collection. Car non seulement les monstres vont te donner du fil à retordre (et pas qu’un peu, pour certains), mais en plus ils évoluent dans un véritable écosystème. Il te faut donc étudier leur comportement et même poser des pièges pour faciliter leur trépas (ou leur capture). Il n’est en plus pas rare que d’autres bestioles viennent se mêler à la fête. Des spécimens souvent bien plus gros et dangereux d’ailleurs. Et croyez-moi, lorsque tu galères déjà face à un Pukei-Pukei, voir l’impressionnant Rathalos débarquer au beau milieu de la bataille et cracher ses flammes sur toute la zone, ça jette un froid (malgré la hausse de la température).

Après quelques heures de jeu, vous pourrez envoyer les Palincos d’autres joueurs en safari, pour gagner diverses ressources.
Amis du bon goût vestimentaire, vous allez adorer Monster Hunter World.

Ok, donc le but est de se farcir 35 monstres, me diras-tu, et après ? Alors oui et non, te répondrais-je. Car oui, le bestiaire tourne autour de 35 gros monstres (plus quelques autres de moindre importance). Oui, les combattre revient à peu de chose près à combattre un boss, avec une étude de pattern et des points faibles pour parvenir à les vaincre. Mais pas seulement. Déjà parce que tu vas les combattre plusieurs fois, aussi bien en mission, que durant des expéditions, des contrats ou même en arènes (et à plusieurs niveaux de difficulté en plus). Car le but de Monster Hunter World n’est pas (seulement) de se frotter aux créatures les plus hostiles et les plus impressionnantes possibles, mais aussi et surtout de se fabriquer de belles et rutilantes armures qui claquent. En gros, c’est un concours de bites entre passionnés d’armes et armures, façon Jacky Touch Heroïc Fantasy (un pléonasme, j’en conviens). Donc si tu es réfractaire aux mécaniques de farming et de craft, à savoir répéter inlassablement les mêmes tâches pour looter le composant spécifique qui te permettra de fabriquer ton casque à pointes qui tue sa mère, inutile de perdre ton temps. Pour moi en tout cas ça tombe bien : Je suis assez friand de ce genre de trucs.

Avant de partir en chasse, n’oubliez pas de prendre un bon repas chaud…

Surtout qu’ici, les tâches répétitives en question ce n’est pas (que) récolter du bois sur un arbre et piocher un filon d’Orichalque, mais démonter la face d’une grosse bébête pour lui prendre son scalp, et plus si affinité. Au début, cette tâche s’annonce délicate car tu n’es pas encore à l’aise avec le gameplay et les mécaniques de jeu. D’autant que le tuto n’est pas forcément très didactique et te laisse de longues heures dans le flou, concernant certaines features du jeu. Du coup, les premières rencontres sont plus chaudes que les femmes de ta région qu’on te promet sur Internet. Toutefois, sitôt le jeu apprivoisé, on entre dans une période de confort où, sans tomber dans la facilité, le jeu se laisse davantage dompter et les conquêtes s’enchaînent à bon rythme. C’est ensuite que ça se corse à nouveau, lorsque les monstres se veulent plus imposants, plus belliqueux et plus mortels. C’est à ce moment là qu’il devient indispensable de se préparer au préalable, en truffant le champ de bataille de pièges en tous genres, en se dotant des bons items pour se faciliter la tâche et en s’offrant même un bon repas pour gagner des forces. Et si tout cela ne suffit pas, il n’est jamais honteux de demander de l’aide. Bien au contraire.

Ne négligez pas le bestiaire, il offre de précieux renseignements sur la façon de combattre les monstres efficacement.
Le botaniste est particulièrement utile pour looter les éléments nécessaires à la confection de potions et de pièges.

Car Monster Hunter World est clairement pensé pour le multi. Il est déjà possible d’y jouer avec des potes en coop’ (jusqu’à quatre joueurs), mais tu peux également appeler à l’aide les joueurs connectés via une fusée de détresse, ou aller aider ceux en difficulté. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la fraternité entre chasseurs c’est sacré. Tu trouveras toujours quelqu’un pour te prêter main forte dans les moments difficiles. Bon, bien entendu ils sont tous intéressés par un loot facilité par la chasse en groupe, mais peu importe. L’essentiel c’est que tu t’en sortes en un seul morceau. Dommage par contre que la ville d’Alestra ne soit pas un hub social, mais une instance exclusivement solo. Pour retrouver tes potes et les autres joueurs connectés sur ta session (jusqu’à 16 par session), il faut te rendre au seul endroit de la ville qui le permet (avec un chargement supplémentaire, bien sûr) : Le Grand Pont. C’est aussi à partir de ce lieu que tu pourras créer, rejoindre et gérer ton clan ou participer à des défis d’arène. Enfin, la dernière fonctionnalité multijoueurs c’est les Safaris. En effet, passé un certains temps, il te sera possible d’envoyer les Palincos d’autres joueurs en Safari dans l’un des quatre environnements du jeu, afin qu’ils te ramènent des ressources. Et faut avouer qu’entre ça et l’arbre des botanistes, ce sont deux options très pratiques pour s’affranchir de trop nombreuses et fastidieuses expéditions pour fabriquer pièges et potions via l’artisanat.

Le jeu n’est pas spécialement beau, mais il offre des environnements variés et vivants.

Riche, complet et particulièrement addictif, ce Monster Hunter World a tout pour séduire les amateurs de chasse au gros gibier et les fans narcissiques de belles armures. Peu de défauts, si ce n’est un scénario anecdotique, une certaine répétitivité dans les tâches et quelques chutes de framerate parfois, lorsque plusieurs monstres et plusieurs joueurs se retrouvent au même endroit (en tout cas sur Xbox One). C’est d’ailleurs plutôt surprenant compte tenu des graphismes, certes pas dégueux, mais pas époustouflants pour autant. Bien sûr, les quatre maps en open world sont relativement grandes et particulièrement vivantes, les animations des monstres sont plutôt soignées également, mais techniquement parlant on reste assez loin des cadors de la catégorie, ne serait-ce que sur la distance d’affichage. Toujours est-il que malgré cela, Monster Hunter World est un excellent titre, sans doute l’un des meilleur de ce début d’année. Il jouit en sus d’un excellent suivi de Capcom, qui ajoute régulièrement du contenu gratuit (quêtes spéciales, nouveaux monstres, nouvelles tenues crossover, type Street Fighter ou Devil May Cry…). Ce n’est pas pour rien qu’il a récemment passé le cap des 8 millions de joueurs…

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