Metro Exodus, une réussite dans les grandes lignes

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Avec ce troisième volet de la saga Métro, vous allez prendre l’air et explorer de nouvelles zones bien plus vastes. Un pari réussi pour un jeu solo comme on n’a plus l’habitude d’en voir, à la narration riche et à l’univers travaillé.

Sorti le 15 février, Métro Exodus clos la saga du même nom après 2033 et last night. Cette fois, vous allez voir du paysage mais la tension présente dans l’univers sombre du métro reste présente. Pour ma part ce test arrive un peu à la bourre mais rusher Métro ça serait comme se la jouer infiltration dans Call of Duty. En gros il faut savoir profiter des bonnes choses.

Un fps comme on n’en voit plus

Clairement je ne sais pas si c’est la volonté des développeurs de se différencier de la concurrence mais la première chose que l’on note quand on joue à Métro c’est bel et bien que l’on n’a pas à faire à un FPS classique. Ou plutôt l’inverse. On n’a pas à faire à un FPS moderne mais plutôt un FPS classique comme à l’époque d’Half Life, quand ceux-ci étaient scénarisés avec une ambiance développée et pas seulement du shoot et toujours plus de shoot entremêlés d’explosions. La différence se fait donc en trois points :

L’ambiance d’Exodus bien que différente de 2033 ou Last Night reste léchée, oppressante et omniprésente. C’est bien simple si j’ai quelques critiques à faire sur le jeu une chose est sûre ce n’est pas sur ce point. Dès la scène d’introduction, on a le plaisir de retrouver l’ambiance du métro angoissante.
Plus tard, lors de votre exode, l’ambiance changera bien des fois mais sera toujours présente. Quand vous avancez dans un univers plus désertique avec des mutants qui surgissent du sable pour vous tomber dessus, croyez moi vous ne serez pas plus confiant que dans le métro.

La narration. Avec votre exode, le gamedesign change pour des niveaux construits comme de mini open-world. La narration n’est pourtant pas affectée par ce design puisque certaines phases vous obligent à revenir à votre base, permettant une narration contrôlée et bien plus présente que dans les jeux actuels. Si l’on a perdu l’habitude et que l’on a parfois envie de passer les dialogues ce sont bien eux au final qui nous font plonger dans la vie d’Artyom. D’ailleurs, je vous conseille les doublages Russes. J’ai pour ma part essayé Anglais, Français et Russe et franchement ces derniers rajoutent à l’immersion – ok, pas à la compréhension mais il y a les sous-titres pour ça.

Le shoot… ou l’absence de shoot. Bienvenue dans un anti-shooter par excellence. Métro est le genre de jeu où l’on compte ses munitions, où l’on ramasse des boulons pour fabriquer ses propres balles, où l’on réfléchit avant de tirer, où l’on joue du couteau de lancé plus que de l’AK et où l’on préfère l’infiltration à la fusillade… Sauf quand c’est le scénario qui l’incite et là c’est encore plus jouissif. J’ai bien sûr une scène en tête dans un bunker où les choses dégénèrent et qui s’avère à contre-courant mais ce n’est que plus jouissif.

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Techniquement discutable

Les premiers métros, tout du moins dans mon souvenir, étaient plutôt sympas techniquement. Si tous les environnements d’Exodus sont franchement jolis, la technique n’est pas le point fort du jeu. Parlons rapidement des points qui fâchent.

Tout d’abord je n’ai pas l’impression que le niveau graphique, visuel du jeu nous mette une claque comme j’ai pu l’avoir sur 2033 et surtout Last Night. Que je sois clair, le jeu est beau, certaines vues sont même très belles (et je n’ai pas testé en 4k) mais les animations des personnages qui nous entourent ne font pas le même effet. Mais pour moi les graphismes, animations ne sont pas le plus important du coup je m’en fiche un peu. Surtout quand l’ambiance remplace facilement tout ça. Parce que quand vous serez sous le déluge à essuyer votre masque à gaz pendant que vous éviter les ennemis ou en pleine tempête de sable à chercher un abris pour nettoyer vos armes, l’animation du pnj à côté de vous ne vous enlèvera aucun plaisir de jeu.

Ensuite, j’ai eu l’occasion de croiser plusieurs bugs, ce qui est déjà moins sympa. Je suis par exemple tombé d’une falaise sur un lag, ou resté bloqué dans un mur après une élimination furtive. D’ailleurs dans cet épisode que vous pouvoir voir ci-dessous en vidéo, on remarque le signe de la sauvegarde automatique alors que je suis dans le mur. J’ai également eu une sauvegarde automatique sur une barque juste avant de prendre des dégâts qui m’étaient fatales. Ce système probablement automatisé sur votre temps de jeu n’est pas du tout pratique. Je ne peux que vous conseiller fortement de penser à faire des sauvegardes rapides pour éviter ce genre de galères qui peuvent avoir des conséquences fâcheuses.

Enfin, les temps de chargement. Non mais sérieux c’est quoi ce délire. On peut parler d’Anthem mais Métro est le premier jeu à me faire subir des chargements de 5min. Bon j’ai pas 36 choses à dire la-dessus du coup je m’arrête là.

A côté de ça on notera quand même une direction artistique très réussie avec de nombreux passages en train où l’on discute avec les personnage de notre bande tout en ayant le regard happé par les décors qui défilent. Car oui, tout comme Artyom, on a l’impression de découvrir ces nouveaux paysages pour la première fois et on reste devant comme si c’était la plus jolie chose jamais aperçue. En plus la variété est au rendez-vous, ce qui n’enlève rien à notre plaisir.

L’aventure

Ce dépaysement c’est justement le point de départ de notre aventure. Le point fort de Métro. Car ils sont rares aujourd’hui les jeux solo à nous plonger autant dans l’ambiance d’un titre. Étant le seul à croire que la vie a survécu, Artyom passe une bonne partie de son temps à la surface afin de capter un signe de vie. Quand vous découvrirez que vous aviez raison, vous et votre équipe allez parcourir des centaines de kilomètres à la surface pour rencontrer les survivants et pourquoi pas trouver un nouvel endroit plus accueillant que le métro afin d’implanter une nouvelle colonie.

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Bah oui suivons celui qu’on appelle l’idiot… bonne idée

Exodus vous fait donc commencer avec l’ambiance du métro où votre briquet sera votre meilleur allié avant une longue mission en hiver à Moscou où vous découvrirez donc que vous n’êtes pas seul au monde. C’est alors parti pour un voyage d’une année assez riche qui passera par la Volga et son ambiance marécageuse, des bunkers, la Caspienne et ses décors désertiques, la taïga et ses forêts tout en croisant un certains nombre d’environnements urbains. Une aventure riche variée et dépaysante.

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ah… celle là. Le temps est changeant par ici.

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Mais de quelle tempête de sable il me parle lui ?

Le scenario est quant à lui très bien ficelé. On s’attache aux personnages facilement. Chaque zone, construite à la façon d’un mini open world permet de réaliser quête principale et secondaires. Ces dernières étant souvent réservées aux personnages secondaires de l’aventure mais pour lesquels vous aurez envie de prolonger le plaisir. Même si certains passages comprennent quelques longueurs, l’aventure de Métro s’écrit avec un grand A et la fin, que je vous laisse découvrir bien sûr, n’est pas en reste. D’ailleurs votre façon d’évoluer influencera l’histoire et deux fins différentes sont proposées en fonction de vos actions. Personnellement j’ai fait tous les efforts possibles pour être quelqu’un de bien. Malgré ça j’ai eu la « mauvaise fin » qui prouve qu’au fond je ne suis pas si bon.

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Conclusion

Métro Exodus n’est pas pour tout le monde. Quand on voit des joueurs râler parce que tel ou tel jeu est trop mou, on ne peut que leur conseiller d’attendre le prochain CoD. Pour les autres, ceux qui aiment les jeux solo travaillés, avec une narration, une ambiance et un système de jeu original, n’hésitez pas.

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