Metal Gear Solid V : Ground Zeroes, la nalyse

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Prologue polémique au point d’effacer l’entrée de Kojima dans le gameplay moderne, Ground Zeroes annonce un Metal Gear Solid V très prometteur.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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L’infiltration, la vraie, c’est tellement bon.
Ce qui me choque, moi, dans ce Ground Zeroes, ce n’est pas sa durée de vie (moins de deux heures en prenant mon temps pour la mission principale), ce sont ses méthodes de commercialisation et son prix. Vendu en boite pour une moyenne de 25€ (et pour à peine moins en digital), comment voulez-vous qu’on se laisse enfiler sans crier un peu de douleur ? A son époque, Case Zero, le prologue de Dead Rising 2, était vendu uniquement en téléchargement pour 5 euros et pour un nombre d’heures de jeu équivalentes. La replay value était peut-être légèrement moins intéressante mais pas au point de mériter 20€ d’écart…

Le pitch dans ta potch

Difficile de rentrer dans un univers comme celui de Metal Gear Solid pour un non initié. Ce Ground Zeroes a ceci de pratique qu’il se situe avant une belle partie des autres épisodes sur la frise chronologique alambiquée de la saga. Nous sommes en 1975 alors que Big Boss est chargé d’exfiltrer deux prisonniers (issus de MGS : Peace Walker qui chronologiquement se déroule peu de temps avant ce Ground Zeroes) ayant des informations cruciales sur Militaires Sans Frontière (l’armée sans pays qu’a construite Big Boss) et sur le positionnement d’un Metal Gear (arme de destruction massive, dois-je le rappeler ?). – Pour les perdus, un petit résumé pour se mettre dans le contexte est dispo dans le menu du jeu – Bien entendu, pour ne pas froisser quelconques autorités internationales, Big Boss opère sur le terrain en solo, accompagné seulement vocalement par son compère Miller.

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

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Planquer les corps assommés (ou tués selon votre style) est important pour ne pas se faire gauler.
Même si vous avez lâché MGS après son premier épisode comme moi, il vous suffira donc d’un léger effort pour vous mettre dans le bain d’un point de vue scénario. Et puis si vous voulez vraiment tout savoir, la moitié des sites internet et magazines de la planète font des résumés complets de la saga en ce moment… Bref, pour en revenir à moi tel un égocentrique, si j’ai lâché MGS après son premier épisode (que j’avais bien aimé) ce n’est même pas pour tout ce blabla narratif militaro-fantaisiste (mais tout de même intéressant par moments, avec ses messages politiques sous-jacent si rares dans le jeu vidéo). C’est plutôt à cause de son gameplay qui accusait déjà gravement le coup à peine un an après la sortie de Metal Gear Solid 2, grâce à (ou à cause de, c’est selon) l’arrivée d’un certain Splinter Cell. D’un côté l’infiltration se jouait avec des caméras fixes et des animations qui se battaient en duel, de l’autre on inventait la caméra manuelle en déplaçant son personnage avec une souplesse remarquable. Mon choix a vite été fait. Et c’est finalement en 2014 que Kojima et son équipe proposent enfin avec Ground Zeroes une jouabilité pour laquelle je n’ai strictement rien à redire. Il était temps.

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Chico est une des cibles à exfiltrer. Et non il ne fait pas de pub pour un opérateur téléphonique…

Influencée par la modernité, sûrement grâce à un éclair de génie prodigieux ou peut-être en se retirant les doigts du fondement, l’équipe de développement a pondu un Big Boss qui se manie avec souplesse, dans un monde ouvert où les possibilités d’infiltration sont nombreuses. Malgré une petite map, on arrive à prendre pas mal de plaisir à se cacher un peu partout (on peut même sauter au sol pour se planquer très vite). Escalader un bâtiment ou des rochers pour observer la routine des gardes (et les marquer), les interroger pour obtenir des renseignements, planquer leurs corps, passer par les égouts, se dissimiler à l’arrière d’un camion, tout ça c’est du bonheur. On peut même conduire des véhicules (et s’apercevoir qu’on peut tout à fait être discret avec, à condition de ne pas trop s’approcher des gardes, habitués à voir des véhicules mais pas avec Big Boss au volant). Tenez vous bien, même la conduite est tout à fait respectable et similaire aux standards modernes. Et Ground Zeroes contrairement à la plupart (la totalité ?) des jeux actuels qui prétendent être du même genre, est un jeu d’infiltration, un vrai. L’objectif principal est de ne pas se faire repérer. Certes on pourra tenter des délires Ramboesque, mais le jeu n’est pas tellement construit pour ça, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas autant pris mon pied avec de la véritable infiltration. Bordel de merde.

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Se jouer des gardes est jouissif et sans être des génies ils ne sont pas trop idiots pour une fois.
Un truc qui m’a toujours saoulé dans les MGS c’est aussi cette propension à balancer des milliards de cinématiques hyper longues toutes les trois minutes. Heureusement, ce prologue reste en grande partie interactif et n’a de cinématique que son début (avec une shaky-cam assez gerbante sur les dernières secondes) et sa fin. Jusqu’ici tout va bien. Kojima arrive même à démontrer l’étendue de son talent en plaçant une chanson de la vraie vie dans son intro dont les paroles ont un rapport direct avec les événements du jeu. Quelque chose dont a l’habitude un réalisateur de films mais que n’utilise jamais un créateur de jeux vidéo, préférant en général se reposer sur une bande son strictement composée de morceaux (souvent muets) conçus directement pour le jeu. Bref, pas besoin d’épiloguer sur 6 pages comme une belle partie de la presse qui n’est jamais la dernière pour se secouer frénétiquement la nouille sur les créations d’Hideo Kojima, Ground Zeroes est bon. Carrément abusé niveau commercialisation et prix, mais bon pour ce qu’il est. Un prologue. Par contre, pour parler quand même un peu de la durée de vie, j’aimerais bien savoir quel est le con qui a trouvé malin de faire en sorte que les missions secondaires ne puissent se jouer seulement après avoir fini une première partie – et encore, toutes individuellement -, et donc en redémarrant une mission à chaque fois (les intégrer toutes directement dans le jeu comme n’importe quel autre titre aurait été bien plus immersif) ? Ok, pour la mission bourrine hors contexte ça peut se piger mais bon, elle était largement dispensable… Faudra pas se plaindre que les gens taillent la durée de vie après…

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Pas de confrontation avec Skull Face qu’on reverra sans doute dans Phantom Pain…

Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix

– Reprise de vie pour glands et I.A. pas dégueulasse sont au programme de ce prologue (non je ne vous écris pas ça ici parce que j’ai oublié d’en parler plus haut alors que je le souhaitais, pas du tout, laissez-moi tranquille.)

– Kiefer Sutherland double Big Boss et c’est plutôt réussi même si on ne peut pas dire qu’il fasse de longs discours dans Ground Zeroes. Riche idée que de proposer une VOST obligatoire pour que tout le monde en profite.

– Hideo Kojima himself est modélisé dans le jeu pour une mission secondaire où il joue le rôle d’un agent que l’on doit exfiltrer. David Cage aurait fait ça il se serait fait incendier par toute la France…

– Là comme ça, peut-être que ça ne transparaît pas, mais alors même que je ne suis pas un ultra fan de MGS, Phantom Pain après ce prologue intègre mon top 3 des jeux annoncés à venir. J’ai hâte putain, j’ai hâte !

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