Mass Effect Andromeda, et si on faisait le point ?

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Après la fin du chapitre autour du Commandant Shepard, la saga Mass Effect s’apprête à écrire un nouveau pan de son histoire intersidérale. Entre attentes exacerbées, ambitions gargantuesques et développement chaotique, on tente de faire le point sur un jeu qui semble fuir la presse et les médias.

Introduction

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Non, il ne s’agit pas du nouveau Bioman !
Dire que je suis fan de la saga Mass Effect serait minimiser mon engouement pour le Space Opera de Bioware. Si je lui reconnais ses errances, ses défauts, je ne retiens finalement que le plaisir incommensurable que m’a procuré la découverte de la galaxie à bord du Normandy tout au long des trois épisodes qui ont fait sa légende. Un plaisir qu’aucun autre jeu au monde, à part peut-être Privateer 2 (et encore), n’a su me procurer durant presque quatre décennies à jouer. Du coup, lorsqu’Electronic Arts l’a annoncé durant sa conférence E3 de l’année dernière, j’étais comme un gosse à qui on promet un voyage à Disneyland, à ceci près que chez Mickey, on a peu l’occasion d’entretenir des relations sexuelles avec les extra-terrestres. Aujourd’hui on fête donc les un an de l’annonce d’Andromeda et le moins qu’on puisse dire, c’est que durant ce laps de temps, on n’a pas vu grand-chose. Toutefois, si les images sont rares, quelques infos sont tout de même parvenues jusqu’à nos oreilles. Je vous les compile ici…

Le Contexte

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En plaçant l’aventure aux confins de la galaxie, j’espère un peu de prise de risque esthétique pour illustrer les mondes à explorer.
Si vous espériez retrouver le commandant Shepard, sorti miraculeusement indemne du combat final de Mass Effect 3 (si vous choisissiez la bonne couleur, en gros), dans des Systèmes Terminus et autres Espaces Conciliens en pleine reconstruction, vous pouvez oublier. En effet, l’histoire de Mass Effect Andromeda aura lieu plusieurs centaines d’années plus tard, à l’autre bout du cosmos, dans le système d’Andromède. On y incarne Ryder, un pathfinder envoyé vers les confins de la galaxie, bien avant l’épilogue du troisième épisode, pour y trouver une nouvelle terre d’accueil pour l’humanité. A peine sorti de cyrogénisation, Ryder se retrouvera embarqué dans une aventure tournant autour d’une ancienne civilisation oubliée (le dénominateur commun de pratiquement tous les Space Operas) : Les Remnants. Etant parti avant la fin des aventures de Shepard, Ryder et son équipage ignoreront complètement ce qu’il est advenu de l’humanité et des autres races. L’équipage, qu’on imagine un peu comme une sorte d’arche de Noé, s’émancipera donc complètement de la première trilogie, vos choix passés n’auront alors absolument aucune incidence sur ces nouvelles aventures.

Ryder

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Voici le visage du Ryder féminin par défaut. On n’a pas encore vu son pendant masculin.
Si dans le dernier trailer du jeu (ou plutôt carnet de développeurs), on découvre une Ryder femme, il a été confirmé qu’à l’instar des précédents épisodes, on pourra choisir le sexe de son héros. Il s’agit surtout ici d’un hommage, puisque le nom Ryder attribué au personnage viendrait de la première femme américaine à être allée dans l’espace : Sally Ride (tout comme Shepard tirait son nom d’Alan Shepard, le premier américain à être allé dans l’espace). S’il sera donc possible d’opter pour un héros ou une héroïne, on incarnera par contre obligatoirement un ou une humain(e), peut-être même le seul de tout le jeu d’ailleurs. En effet, outre l’équipage du vaisseau, il ne peut y avoir d’humains dans la galaxie d’Andromède. Bref, si vous avez toujours rêvé d’être un Krogan, vous allez être déçu.
Ryder sera issu d’une grande famille de pathfinders, et ses origines auront à priori un impact direct sur notre personnage. Est-ce qu’il s’agira juste de choisir l’histoire de sa famille comme on décidait de son passé au début du premier Mass Effect ou serait-ce quelque chose de plus poussé, comme la naissance de son héros dans Fallout 3 ? On ne sait encore rien à ce sujet. Toutefois, on sait que le personnage étant un éclaireur et non un militaire comme l’était le commandant Shepard, il sera beaucoup moins expérimenté. Il ne faudra donc sans doute pas s’attendre à une bête de guerre. Bioware résume ceci en précisant que Shepard était un héros qui allait devenir une légende. Alors que Ryder doit déjà devenir un héros.

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Ce vaisseau ressemble à un mix entre la Citadelle et la technologie des moissonneurs.

Le jeu

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Le pilotage du Mako devrait être sensiblement amélioré. En même temps, ça ne peut pas être pire…
La première nouveauté d’Andromeda, c’est qu’à l’instar de tous les jeux EA désormais, il tournera sous l’impressionnant Frosbite Engine de DICE. On peut donc s’attendre à un jeu plutôt joli, et les premières bribes de graphismes qu’on découvre çà et là au détour d’une vidéo, vont clairement dans ce sens. Pourtant, l’univers qu’on nous promet d’explorer ici, serait quatre fois plus grand que celui proposé dans Mass Effect 3. C’est d’autant plus vrai que désormais, il nous sera demandé d’explorer les planètes sur lesquelles on atterrit, pour y découvrir leurs secrets. Pour ce faire, on pourra compter sur le retour du Mako, qui devrait s’avérer bien plus maniable que ce qu’il était dans le 1er épisode. D’ailleurs, tout le gameplay autour de ce véhicule a été confié aux développeurs de la série Need For Speed. Ce n’est sans doute pas LA référence en la matière, mais nul doute qu’ils soient plus expérimentés que Bioware lorsqu’il s’agit de faire bouger un véhicule roulant. Faut juste espérer qu’on ne nous demandera pas de tuner le Mako avec des néons sous la carlingue et un aileron trois fois trop grand à l’arrière. L’autre véhicule du jeu, c’est bien entendu le vaisseau. Exit le Normandy, place au Tempest ! Là aussi on nous promet que des efforts ont été consentis afin d’en faire autre chose qu’une grande coquille vide. Il devrait donc y avoir beaucoup de lieux à visiter et nombre d’interaction à effectuer à bord. Bien entendu, une partie de ces actions tournera sans doute autour des relations entre les personnages. On les annonce déjà plus complexes que durant la première trilogie. Ainsi, pour gagner leur confiance, il ne s’agira plus simplement de répondre aux bonnes questions et réaliser les bonnes quêtes. D’ailleurs, si la roue des dialogues sera toujours au cœur du système de communication du jeu, on nous promet qu’il ne s’agira plus de choisir entre blanc ou noir, conciliation ou pragmatisme, mais dans un nuancier de gris. Les relations entre les personnages devraient en être les premières affectées, et notamment les romances qui seront bien évidemment toujours de la partie, hétéro comme homosexuelles. De ces dialogues découleront également de nombreux choix, qui détermineront si une race vous est amicale ou hostile ; ce qui devrait apporter énormément de variété entre deux parties distinctes. Sachez également que le jeu proposera du multijoueur, indépendant du solo. J’imagine alors qu’il sera construit sur les bases du multi de Mass Effect 3. Perso, je ne vois pas l’intérêt d’un multijoueur dans cette saga, mais si ça n’empiète pas sur le solo, après tout pourquoi pas.

Pour conclure

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Les relations entre les personnages seront à nouveau au centre du jeu.
Enfin, difficile de ne pas parler des rumeurs comme quoi l’équipe de développement serait au bord de l’implosion, des rumeurs alimentées par les reports, le silence radio et les nombreux départs importants au sein de Bioware. En effet, en quelque mois ce fut l’hécatombe avec de nombreuses défections, dont la plus importante, Casey Hudson, executive producer de la première trilogie de Mass Effect et de KotOR, parti chez Microsoft trifouiller de l’Holo-lens (joli choix de carrière). D’autres ont suivi, comme Chris Wynn, senior development director, Chris Schlerf, lead writer, ou encore Cameron Harris, senior editor, mais aucun d’entre eux n’avait bossé sur les premiers épisodes de la saga. Et puis les deux derniers étant des auteurs, on peut légitimement penser que leur boulot était terminé. Bref, les envies d’ailleurs ça arrive souvent, c’est juste lorsqu’ils sont mis en exergue avec une communication chaotique que ça laisse entrevoir qu’il y a des problèmes. En tout cas, avec Mass Effect Andromeda, la saga semble vouloir passer un nouveau cap. Plus ambitieuse et basée sur l’exploration, cette nouvelle série (trilogie ?) pourrait s’apparenter d’avantage à Star Trek, là où la première était plus une sorte de Star Wars. Difficile aujourd’hui de préjuger du résultat, mais quand on voit tout le chemin parcouru par l’autre saga de Bioware, Dragon Age, on peut être résolument confiant. De toute façon, moi vous me mettez dans un vaisseau qui fait piou piou avec des races extra-terrestres et des planètes qui brillent, ça suffit à mon bonheur. Si en plus vous lui offrez une consonance sociale et des scènes de cul avec des madames toutes bleues, je suis aux anges !

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Le Tempest arbore les mêmes couleurs que le Normandy.
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