[MàJ Ep.06] Hitman, une saison d’assassin

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Après l’insulte que fut l’épisode Absolution, l’agent 47 a choisi le format épisodique pour faire son grand retour. Contrat rempli ?

Le jeu étant proposé au format épisodique, cette critique le sera donc tout autant. Ainsi, vous aurez (plus ou moins) rapidement mon avis sur le jeu en lui-même et sur chacun des épisodes, via cette critique que je mettrais régulièrement à jour au fur et à mesure qu’ils sortiront. De plus, chacun des épisodes faisant suite, scénaristiquement, aux précédents : Attention aux éventuels spoils !

Index :

  • Prologue
  • Épisode 1 : Paris
  • Épisode 2 : Sapienza
  • Épisode 3 : Marrakech
  • Épisode 4 : Bangkok
  • Épisode 5 : Colorado
  • Épisode 6 : Hokkaido
  • S01E00 : Un monde d’assassins

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    Si ça se trouve, le code barre sur son crâne, c’est la référence d’une marque de yaourts !
    Ce renouveau de la saga Hitman, judicieusement baptisé Hitman d’ailleurs (histoire de bien foutre le bordel dans la chronologie et l’historique de la licence), marque un retour aux sources de l’Agent 47, après s’être un peu perdu du côté de l’action ridicule et mouvementée dans l’épisode Absolution. Devenu amnésique, le célèbre tueur est engagé par une femme énigmatique, agent de liaison pour une entité gouvernementale encore plus obscure répondant au nom d’ICA. Tout débute donc par un prologue où, arrivé dans un complexe militaire perdu au beau milieu des montagnes, vos talents vont être mis à rude épreuve. Au travers de deux missions factices, vous devrez prouver à vos employeurs que votre perte de la mémoire n’a pas mis à défaut votre instinct de tueur. Bref, un entretien d’embauche plutôt singulier qui vous donnera un bref mais déjà très vaste aperçu de ce qui vous attend ensuite. Je vous épargnerai les détails de ces missions, puisque Toma l’a très bien fait dans son « nos sales pattes sur la bêta », pour m’attarder sur tout ce qu’il y a autour : Les mécaniques de gameplay, la technique, les modes de jeu, toussa toussa… Sachez tout de même que si chacun des épisodes représente un contrat indépendant des autres, il se dessine toutefois en fil rouge une ébauche de scénario, via des cinématiques de fin mettant en scène ce qui semble être le bad guy bien badass de l’histoire. A l’heure actuelle, difficile de savoir où tout cela nous mènera, mais il est clair que c’est suffisamment bien foutu pour nous donner l’envie d’en savoir plus.

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    Avec ses deux missions, le prologue offre déjà pas mal de variété pour arriver à nos fins.

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    Je me suis toujours demandé si les chauves avaient plus froid que les autres…
    Pour son retour, l’agent 47 se fie toujours au moteur Glacier, moteur propriétaire qui faisait déjà tourner Absolution. Ce n’est clairement pas ce qu’on a vu de plus impressionnant ces derniers mois, mais ça reste plutôt joli dans l’ensemble. Ça manque sans doute d’effet de lumières et de tous ces petits trucs qui ambiance un environnement, mais au-delà des graphismes, c’est d’avantage les animations qui me gênent. En effet, même si on est loin de la rigidité cadavérique des premiers opus, force est de constater que 47 ne se meut pas aussi gracieusement que la plupart des grands noms du jeu vidéo (Nathan Drake, Lara Croft, …). Sa démarche passe encore, et c’est d’ailleurs étonnamment plaisant de jouer un personnage qui ne court pas (il faut presser une touche pour ça). Mais certaines animations sont vieillottes, comme lorsqu’on tire un corps inerte par le bras, en le traînant comme une poupée désarticulée. Pire, les développeurs font clairement preuve de flemmardise lorsqu’il s’agit de se déguiser, puisqu’une simple pression sur la touche A vous relookera instantanément de la tête aux pieds. Bref, d’avantage de soins n’aurait sans doute pas été de trop, quitte à dépenser quelques dollars de plus pour motion capturer tout cela… Enfin, pour en terminer avec la partie technique, sachez que le jeu est en anglais, sous-titré en français. Seulement là encore, tous les efforts n’ont pas été consentis puisque seuls les dialogues importants sont traduits. Plus dommageable encore pour l’immersion, la langue parlée ne s’adapte pas au pays visité. C’est du coup un peu dommage de ne pas entendre un seul mot de français durant la mission à Paris, ou d’italien durant celle à Sapienza.

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    Libre à vous d’éliminer vos cibles avec des méthodes très complexes… ou très simples.
    Bref, tout ça nous amène directement au cœur du sujet, le déroulement d’une mission. Tout commence par un rapide briefing du contexte et de vos objectifs. S’en suit une courte préparation durant laquelle vous choisissez vos armes et accessoires, votre costume et lieu de départ (uniquement disponible lorsque vous aurez réussi la mission une première fois). Une fois lancé dans le bain, vous commencez en situation de relative tranquillité : A moins de commencer à répandre les cadavres dans votre sillage et faire un peu n’importe quoi, on vous laissera en paix. Profitez-en pour faire le tour du propriétaire. Dès lors, vous surprendrez bon nombre de conversations, qui vous mèneront parfois à une opportunité. Par défaut, ces opportunités vont vous prendre par la main, en vous guidant via de grossières icônes en surbrillance, vous conseillant quel déguisement porter, où aller, avec qui interagir, etc. Seule la méthodologie finale pour assassiner votre cible vous sera libre. Cette assistance est très pratique pour les débutants, mais je conseille toutefois aux joueurs aguerris d’opter pour des indices minimums dans le menu options, afin de faire marcher un peu ses méninges. C’est beaucoup plus gratifiant lorsque vous arrivez à vos fins par vos propres moyens, et aux vues des très nombreuses possibilités d’y parvenir, vous ne resterez jamais très longtemps à court d’idées.

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    Un chauve chez le coiffeur… c’est louche.
    Pour le coup, cet Hitman me réconcilie totalement avec la licence. C’est un réel kif de tester toutes sortes de méthodes, toutes plus originales, pour éliminer ses cibles. Certes, les séquences de gunfights sont un peu moisies, et les aficionados du fusil à pompe risquent d’être déçu. Perso, je m’en moque, dans la mesure où je suis plutôt du genre à recharger ma save dès que je me suis fait repérer. Un assassinat n’est beau que lorsqu’il est propre, c’est-à-dire sans être repéré et sans victimes collatérales. Après, le jeu n’est pas dénué de défauts, loin de là. Il se traîne par exemple, une I.A. des plus déplorables, qui s’étonnera de votre présence lorsqu’elle vous apercevra, pour très vite vous oublier si vous vous enfuyez suffisamment rapidement. Personne ne s’inquiétera non plus de la disparition de votre cible, si vous l’avez tué discrètement et caché le corps. Mais qu’importe, au final c’est plus risible que pénible : On finit par l’accepter avec le sourire plutôt que pester sur des comportements inadéquats.

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    Les contrats vous demandent d’éliminer jusqu’à cinq cibles.

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    Durant le mode Escalade, attendez-vous à revêtir des déguisements singuliers… comme celui d’un magicien vampire, par exemple.
    Heureusement, le jeu n’est pas avare en contenu, et les différents modes de jeu relancent vraiment l’intérêt, et s’avèrent même indispensables compte tenu de la distribution épisodique qui nous force à attendre plusieurs mois entre chaque nouveau niveau. En effet, s’il existe bon nombre de façon de remplir les objectifs du mode Histoire, vous pourrez également dénicher de nouveaux contrats à travers trois autres modes de jeu. Les développeurs, tout comme les joueurs, peuvent en effet vous lancer des défis, en vous demandant d’éliminer jusqu’à cinq personnes prises plus ou moins au hasard, en utilisant une arme et un déguisement bien spécifique, via le mode Contrats. Le mode Escalade quant à lui, est relativement similaire, si ce n’est qu’il vous proposera des contrats à difficulté croissante sur cinq niveaux. Enfin, le mode Cibles Fugitives est également similaire, sauf que ces contrats seront disponibles un certain laps de temps seulement, et que l’échec est permanent (comprenez que si vous ratez, vous ne pourrez recommencer). Tout cela vous permet ainsi de continuer à vous faire la main sur les maps disponibles, en attendant la sortie de l’épisode suivant.

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    S01E01 : Ici c’est Paris

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    Vas-y, fanfaronne tant que tu le peux encore…
    Passé le prologue, les choses sérieuses débutent avec la mission « Showstopper », à Paris. Vos cibles sont Viktor Novikov et Dalia Margolis, deux figures de la mode, officiellement à la tête de Sanguine, une grande maison de la haute couture. Toutefois, ils s’avèrent également être les principaux associés de IAGO, une obscure organisation spécialisée dans la revente d’informations sensibles. Sous couvert d’un défilé démesuré organisé dans un palace parisien, le couple a convié quelques-unes des têtes les moins recommandables de la planète, pour une vente aux enchères un peu spéciale. Parmi les informations revendues ce soir-là, on trouve le détail d’une opération secrète du MI6 au Moyen Orient, dont la fuite pourrait s’avérer désastreuse. On vous confie donc la responsabilité de mettre hors d’état de nuire l’oligarque russe et l’ancienne top model avant que la transaction ne puisse se faire, afin de ne pas compromettre l’action des services secrets anglais. Muni d’une invitation pour le défilé et de votre plus beau smoking, vous avez carte blanche pour éliminer vos cibles, même s’il reste préférable que vous fassiez preuve de discrétion.

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    Know your enemy !

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    Une fois la mission achevée, vous pourrez la recommencer en tant qu’infiltré…
    Tout commence donc dans la cour du palace. Vous avez alors accès au rez-de-chaussée noir de monde où sont organisés défilé et cocktails, ainsi qu’à certaines parcelles du jardin. Très vite, vous trouverez Viktor faire son show au milieu de convives, pendant que Dalia, véritable tête pensante de IAGO, s’occupe de la vente aux enchères, dans le grand salon du deuxième étage. On retrouve ici le goût de IO Interactive pour les foules, plutôt bien gérées même si un peu trop statiques à mon goût. Ceci mis à part, les PNJ sont suffisamment variés pour que l’impression de copier/coller ne vous assaille pas durant vos déambulations. Seuls les employés, qu’il s’agisse des gardes, techniciens, cuisiniers ou employés de maison, sont des copies conformes les uns des autres et pour cause, leurs costumes étant standardisés, tant pour leur look que pour leur taille, puisqu’ils servent de déguisement à 47. Ces déguisements vous seront nécessaires pour infiltrer les coulisses de l’événement et approcher au plus près de vos cibles, même s’il est tout à fait possible avec un peu de ruse et de persévérance, de mener à bien votre mission dans votre costume originel.

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    Rien de plus romantique qu’un coucher de soleil sur les toits de Paris…
    En effet, si au départ seul le rez-de-chaussée vous est ouvert, en vous faufilant discrètement vous accéderez à une zone bien plus vaste, constituées de jardins, d’une immense cave et des 1er et 2ème étages du palace. Vous y trouverez alors bien des pistes pour assassiner Viktor et Dalia, toutes plus variées les unes que les autres. Pour une première étape, c’est donc plutôt réussi, et l’ambiance parisienne appuyée par la présence de la tour Eiffel et des immeubles Haussmanniens en arrière-plan, donne un certain cachet de romantisme à votre mission. Hormis l’absence de voix françaises pour accentuer votre immersion dans le gotha du tout Paris, c’est donc presque parfait. En tout cas, si les différentes missions qui nous seront proposées vont crescendo, comme il est coutume de le faire dans les jeux vidéo, aux vues des qualités de cette première étape, j’ai hâte de voir ce que nous réserve la suite…

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    S01E02 : Tu vuo fa’ l’Americano

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    On sentirait presque le petit vent chaud nous caresser le haut crâne…
    Après Paris, l’agent 47 s’envole pour l’Italie et plus précisément la côte amalfitaine, à quelques encablures de Naples. Curieusement, si la première étape de son voyage se déroulait dans la capitale française, la deuxième consiste à visiter un petit village complètement imaginaire. En effet, après recherches il s’avère que Sapienza désigne le nom d’un refuge sur les flancs de l’Etna, ainsi qu’une église romaine, mais en aucun cas un village italien. Quoi qu’il en soit, c’est dans ce lieu pittoresque que va se dérouler votre deuxième mission. Celle-ci consiste à assassiner un scientifique du nom de Silvio Caruso et son assistante Francesca de Santis. Tous deux sont coupables de travailler à l’élaboration d’un virus capable de s’adapter à un ADN très précis, et donc d’assassiner une personne désignée où qu’elle soit, en étant relâché dans l’atmosphère. Caruso étant hodophobe (la phobie des voyages pour votre culture générale), celui-ci s’est retranché dans sa villa et y a fait construire, en son sous-sol, un laboratoire. Vous allez donc devoir vous y infiltrer, pour éliminer Caruso et de Santis, mais aussi (et c’est nouveau), pour détruire l’échantillon incomplet du virus afin qu’il ne puisse plus être mis au point par quiconque. C’est donc en chemisette, les lunettes de soleil juchées sur le nez et dans une ambiance de vacances d’été, que vous allez opérer. On a connu pires conditions de travail…

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    Moi, un chauve en marcel, ça me fait irrémédiablement penser à Mr Propre !
    Après le contexte relativement cloisonné de la première mission, vous vous retrouvez ici plongé au cœur d’une map gigantesque et principalement située en extérieur. Pour avoir visité la côte amalfitaine quand j’étais plus jeune (et avoir vu quelques films s’y déroulant), je ne peux qu’applaudir la crédibilité de cet environnement incroyable, de mémoire jamais illustrée dans un jeu vidéo. C’est beau, c’est original et particulièrement dépaysant, à tel point qu’on s’amuse à arpenter les rues de la ville comme un simple touriste, en oubliant presque qu’on est là pour tuer deux criminels notoires. Plus encore que durant l’escale parisienne, le travail effectué sur les PNJ est remarquable. Ici pas de foule compacte, mais des locaux et touristes qui baguenaudent à leurs occupations, avec chacun un look et des tenues qui leur sont propres. Même si la ville n’est pas bien grande (ce n’est pas à New York, non plus), il est appréciable de pouvoir entrer dans une bonne partie des bâtiments. Car ici aussi il y a ce qu’on voit en surface, les ruelles, la plage et les bords de mer, mais également l’intérieur des commerces et habitations, ainsi que de vastes sous-sols et recoins cachés.

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    Contrairement aux apparences, vous n’êtes pas en vacances.

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    5, 4, 3, 2, 1… Boum !
    Là encore, on regrettera que personne ne parle la langue locale ; peut-être même encore plus pour nous autres français (s’ils parlaient en français durant la mission parisienne, pour nous ça aurait fait doublage plus que langue locale). Mais ceci mis à part, l’immersion est totale, au point qu’on s’arrêterait presque à la pharmacie du coin pour acheter de l’écran total. Une fois de plus, les possibilités pour mener à bien votre mission sont nombreuses et variées, peut-être même d’avantage encore qu’à Paname. L’idée de devoir détruire le virus, en plus d’assassiner les deux scientifiques, et également un bonus fort appréciable qui amène un brin de diversité à votre train-train routinier de tueur à gages. Bref, avec Sapienza ce nouvel Hitman monte clairement en gamme, à tel point qu’on en oublie tous les petits défauts agaçants du titre. Et dire qu’il ne s’agit seulement là que du deuxième des sept épisodes annoncés pour cette année. S’il continue à se bonifier comme ça, d’épisode en épisode, je ne donne pas cher de la concurrence pour le titre tant convoité de GOTY 2016.

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    S01E03 : Made in Medina

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    Quand il fait ses courses au marché, 47 affole tous les scanners des étals…
    Troisième destination de ce globe-trotter de 47 : Marrakech… au Maroc, donc (toi aussi, révise ta géographie avec Polygamer). Et le moins qu’on puisse dire, c’est que notre chauve préféré n’est pas là pour se fournir en shit, mais pour étouffer dans l’œuf un putsch imminent ; rien que ça. En effet, Claus Strandberg, banquier véreux de son état, s’est réfugié dans l’ambassade de Suède après avoir escroqué l’état marocain de plusieurs milliards de dollars. La grogne populaire fait alors grimper la tension et le souvenir des printemps arabes qui ont embrasé toute la région il n’y a pas si longtemps, fait émerger dans la tête du général Reza Zaydan des idées de coup d’état. Retranché dans une école désaffectée, il organise ses milices qui multiplient les tracts et les opérations de communications vindicatives afin de pousser le peuple à se révolter et ainsi justifier l’entrée en scène de son armée. Cette situation inquiète bon nombre d’occidentaux, à commencer par les grandes compagnies qui ont lourdement investi là-bas et voient d’un sale œil que l’armée puisse prendre le pouvoir. Vous êtes donc envoyé sur place, afin d’éliminer aussi proprement que possible les deux principales menaces pour la souveraineté de l’état marocain : Le banquier et le général.

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    Petite pause clope sur la terrasse avant de retourner servir les clients.
    Pas le temps de refroidir donc pour 47, qui après le sud de l’Italie va encore devoir passer en notes de frais des tonnes de crème para-soleil pour éviter de roussir son crâne chauve. C’est au cœur du souk et de la médina que vous débarquez, avec ses alcôves pour fumer la chicha, ses ambiances tamisées des vendeurs de lampes marocaines et ses effluves des stands de bouffe dans des allées noires de touristes. Au bout de ces allées, l’imposant édifice de verre et de métal qui abrite l’ambassade suédoise et, face à elle, des hordes de militants en colère qui réclament la tête de Strandberg. Après le village vallonné de Sapienza, la platitude de Marrakech laisse comme un arrière-goût amer. Bien sûr, en fouinant un peu vous trouverez moult possibilités pour prendre de la hauteur ou au contraire, arpenter les sous-sols, mais tout cela manque cruellement de relief. L’ambiance du souk est également timorée. Ça fait plus souk de studio de cinéma, politiquement correct et propre sur lui, que quartier blédard vivant et chaleureux. Et le fait que tout le monde y parle anglais n’arrange rien à l’absence de dépaysement. Idem pour la foule en colère. Même les petits bourgeois de la Manif pour Tous faisaient plus révoltés. Ici, on a juste droit à un attroupement de jeunes gens copiés collés, statiques comme ce n’est pas permis, qui squattent sagement devant l’ambassade comme si c’était le Carlton et qu’ils attendaient que les One Direction en sortent… Bref, pour le côté explosif on repassera.

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    C’est bien joli les grandes baies vitrées, mais c’est mieux quand elles sont pare-balles. J’dis ça, j’dis rien…

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    Règle n°1 : Se fondre dans le paysage !
    Dommage également qu’IO n’ait pas cherché à bouleverser les codes dictés par les précédents épisodes, en imposant une notion de temps réel à la mission. En effet, votre commanditaire à beau vous préciser dans son briefing qu’il faut agir rapidement, vous aurez tout loisir d’aller manger un kebab et visiter les hammams du coin avant de commencer à bouger le moindre petit doigt. C’est d’autant plus regrettable que Sapienza avait su proposer un troisième objectif, en l’occurrence la destruction d’un virus, en plus de l’élimination des deux cibles. Ici, on revient clairement aux bases parisiennes : Deux cibles à abattre et c’est tout. Une évolution de la situation avec des manifestants au bord de l’implosion, les soldats de Zaydan qui perdent patience ou Strandberg qui cherche à quitter le pays en douce, aurait amené un peu de piquant, de tension et de crédibilité à la mission. Enfin, pour clore le chapitre « Déceptions », notez que l’assassinat de Zaydan se fait les yeux fermés (c’est le cas de le dire… enfin, j’me comprends). Bien sûr, il est toujours possible de se creuser les méninges pour trouver une autre façon de l’envoyer bouffer des pissenlits halal par la racine, mais l’élite de son armée occupant l’ancienne école fait bien pâle figure face à la rigueur des agents de sécurité suédois, tant il est aisé de s’y infiltrer.

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    Rien ne vous empêche de vous la jouer tueur psychopathe, tant que vous éliminez les deux cibles prévues.
    Fort heureusement, le tableau n’est pas si noir que ça. Déjà parce que cet épisode reprend les mécaniques de gameplay des précédents qui étaient déjà excellentes. Il y a encore fort à faire pour dénicher tous les petits secrets que renferment la cité marocaine et on ne boudera pas notre plaisir à tenter de nouvelles approches. De plus, si l’école est un gruyère, l’ambassade renferme un challenge de choix tant elle est peuplée par des soldats, gardes et autres employés méfiants qui ne vous laisseront pas faire un pas sans vous soupçonner d’être un imposteur. Plus que jamais, il va falloir se faire discret, étudier les rondes et détourner les attentions pour parvenir à vos fins. Bref, en soi Marrakech est un bon épisode. Son principal défaut c’est de tomber après Sapienza, qui avait placé la barre très haute. Dès lors, l’impression de régression est particulièrement frustrante. J’espère sincèrement qu’IO va savoir redonner un second souffle à la série en nous offrant un quatrième opus de haute volée, sous peine de voir la saison entière s’enfoncer dans l’ennui et la platitude. Rendez-vous donc le mois prochain pour l’épisode 4 donc, qui devrait à priori envoyer l’agent 47 dans la moiteur de la Thaïlande. Ça sent le tourisme sexuel, tout ça…

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    S01E04 : Rock à Bangkok

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    Franchement, il a la belle vie ce 47 !
    Le quatrième tampon sur le passeport tout neuf de notre ami 47, est donc celui de la Thaïlande. En effet, c’est dans un luxueux hôtel non loin de Bangkok, que notre assassin préféré a déposé ses valises. Ses cibles cette fois-ci sont Jordan Cross, le chanteur du groupe de rock The Class, soupçonné d’avoir assassiné sa petite amie, ainsi que l’avocat véreux de son richissime de père, le magnat de la presse Thomas Cross. Cet avocat, un certain Ken Morgan, est celui qui l’a fait innocenter dans l’affaire de la petite amie décédée en plaidant l’accident, celle-ci ayant fait une chute vertigineuse de plusieurs étages en tombant d’un balcon. Seulement sa famille est persuadée que le chanteur est responsable, elle a donc fait appel à l’ICA pour éliminer Jordan et Ken Morgan. Ce dernier semble d’ailleurs être présent en Thaïlande incognito, sur ordres de Thomas Cross. Il se tramerait donc quelque chose dans les affaires de famille qui pourrait arranger celles de 47, qui ne crache jamais sur une opportunité servie sur un plateau.

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    Gros spoil du prochain opérateur de Rainbow Six…

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    L’Himmapan Hotel se fait descendre sur Trip Advisor. les gens y meurent ou disparaissent trop souvent…
    Si l’aire de jeu s’avère à nouveau plutôt grande, elle se limite toutefois au seul hôtel. Les deux ailes, quatre étages et sous-sol, ainsi que les jardins extérieurs vont vous prendre pas mal de temps à arpenter, mais cela reste trop cloisonné pour offrir le sentiment de liberté que l’on pouvait ressentir à Sapienza, ou dans une moindre mesure à Marrakech. De la même manière, si l’environnement s’avère très végétal et très coloré, il aurait très bien pu se situer n’importe où sur le globe, tant seuls les uniformes et la vue sur un temple thaïlandais trahissent sa localisation. Du coup, on a un peu l’impression de jouer une redite du premier épisode à Paris. Un peu d’originalité et de prise de risque ne ferait pas de mal à cette série épisodique qui peine sérieusement à se renouveler. C’était déjà le cas avec l’épisode précédent, ça l’est encore plus aujourd’hui, et j’ai malheureusement peur que ça continue ainsi jusqu’à la fin de la saison, au moins.

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    Ma passion, c’est traîner des corps d’hommes à demi-nus.
    Pourtant, et curieusement, j’ai préféré cette excursion thaïlandaise à son homologue marocaine. Cette dernière avait peut-être vu trop grand, avec sa foule de manifestants notamment, trop statique pour être crédible. Là, nous sommes de retour à une gestion de PNJ beaucoup plus sobre. Ils restent nombreux, mais beaucoup plus épars. Du coup on en relève moins les défauts. De plus, le faste de cet hôtel de luxe apporte une touche agréable à vos pérégrinations, quand le froid et l’austérité de l’ambassade suédoise au Maroc, bridaient l’enthousiasme. Dommage que le titre conserve encore et toujours ses mêmes errances, à commencer par l’I.A. absolument terrifiante de connerie. C’est bien simple, malgré le meurtre de leur chanteur vedette, les techniciens vont continuer à vaquer à leurs occupations, comme si de rien n’était. Pire, vous pourrez toujours bénéficier de pistes pour assassiner votre deuxième cible, alors que celles-ci devraient s’être taries avec la mort de Jordan Cross. Bref, c’est du n’importe quoi.

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    47 n’est pas bien bronzé, pour un mec qui passe son temps dans des pays ensoleillés.

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    Les crocos à crever (bonus), ne sont pas faciles à trouver dans cet épisode.
    Heureusement, il y a largement de quoi fomenter bon nombre de plans pour éliminer ces cibles. Des plus basiques (la corde à piano, le silencieux ou le sniper), jusqu’aux plus élaborés, demandant de profondes investigations en amont pour les mettre à exécution. On s’essaiera donc, le plus naturellement du monde, à si ce n’est tous les tenter, au moins en essayer une bonne partie. Cela rallonge grandement la durée de vie de ce simple contrat. Reste en sus, les traditionnels contrats secondaires et escalade, ainsi qu’au moins une future cible élusive à venir pour passer le reste de votre été en Thaïlande. Bref, la formule fonctionne toujours à merveille, mais il faudrait quand même penser à ne pas s’endormir sur vos lauriers, IO. Entre la forme du contrat qui ne change guère, les environnements qui manquent d’originalité et les automatismes de gameplay qu’on commence à prendre après quatre épisodes dans la besace (les pièces pour détourner l’attention, la mort-aux-rats dans la bouffe et la boisson, etc.), le sentiment de déjà-vu s’installe. Et j’en connais qui ont aussi beaucoup pratiqué le jeu épisodique sans jamais se remettre en question. Aujourd’hui, ils ne sont plus en odeur de sainteté… N’est-ce pas TellTale ? Enfin bref, la mayonnaise prenant malgré tout, c’est avec une certaine impatience que j’attends le prochain épisode, qui nous emmènera cette fois aux Etats-Unis, avant de terminer cette première saison autour du monde chez nos amis japonais.

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    S01E05 : Vacances à la ferme

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    Rien de tel qu’un déguisement d’épouvantail pour passer inaperçu dans une ferme.
    C’est sûr qu’après Paris, Bangkok, Marrakech ou le sud de l’Italie, un séjour dans l’Amérique profonde, ça fait beaucoup moins rêver. Seulement voilà, après quatre épisodes à se faire balader, 47 et son agent de liaison ont fini par se rendre compte que quelque chose de louche se tramait dans leur dos. L’ICA a alors mené sa petite enquête et en a conclu que celui qui se jouait d’eux jusqu’alors serait un certain Sean Rose, un éco-terroriste australien expert en explosif, installé dans une ferme du Colorado reconvertie en camp paramilitaire. Lui et trois de ses complices, Maya Parvati (trafiquante d’armes pour les Tigres Tamouls), Pénélope Graves (ex-analyste antiterroriste d’Interpol) et Ezra Berg (un ancien interrogateur du Mossad), constituent les cibles de cette mission à haut risque. Car cette fois, c’est derrière la ligne de front que 47 est envoyé. Aucune couverture n’est possible ni d’éventualité de reconnaissance. Une fois franchi les clôtures de la ferme, il sera seul en terrain hostile.

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    Sitôt ce costume récupéré, le nombre de gardes qui vous poseront problème se compte sur les doigts d’une main.
    Sur le papier, cet épisode nous promet donc l’Enfer sur Terre : Quatre cibles au lieu de deux, un environnement inhospitalier et des gardes surarmés et surentraînés. Malheureusement, la réalité est tout autre, et finalement c’est peut-être même l’épisode le plus simple. Car si infiltrer le camp ne sera pas de tout repos (et encore), sitôt déguisé en garde d’élite, il nous sera permis de se balader presque partout sur la map sans attirer l’attention. De plus, celle-ci accueillant quatre cibles dans un périmètre finalement assez restreint (il s’agit sans doute de la map la plus petite à ce jour), les opportunités d’assassinat nous tombent toutes cuites dans les bras, sans le moindre effort ou presque. Et comme l’I.A. est une abrutie finie, vous n’aurez juste qu’à vous balader, un fusil de sniper dans les bras, pour abattre les quatre terroriste les uns après les autres sans que quiconque dans le camp ne bronche ou ne fasse le rapprochement avec le gus chauve qui se promène dans le camp avec un fusil à lunette.

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    On nous promettait un environnement hostile, mais ils sont finalement très sympas ces soldats…
    Alors bien entendu, il reste le plaisir de relever les innombrables challenges proposés, tous plus originaux les uns que les autres. Mais le premier run n’aura jamais été aussi ennuyeux, alors que c’est censé être celui de la découverte, le plus grisant de tous. Cela fait donc de Colorado, un épisode en demi-teinte, qui remplit tout juste son office grâce aux mécaniques éprouvées et efficace autour desquelles il s’articule. On en ressort forcément déçu donc, mais on passera outre les promesses de difficulté exacerbée non tenues, pour ne garder que le positif : Une réelle avancée scénaristique… enfin ! Car oui, le scénario commence enfin à se dessiner. Et s’il ne paraît pas très original pour le moment, il est plutôt bien traité, avec notamment l’apparition d’un énigmatique personnage qui semble en mesure de devenir le Némésis de 47. L’honneur est sauf, et on espère que ce faux pas ne se reproduira pas. Car maintenant, on attend bien mieux de l’épisode final de cette première saison. Beaucoup, beaucoup mieux.

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    S01E06 : L’assassin en kimono

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    C’est ce qu’on appelle Chambre avec vue.
    Maintenant que l’on a identifié Erich Soders comme étant la taupe de l’ICA, il est temps de le lui faire savoir. Et ça tombe plutôt bien, car durant les prochaines heures, il sera sur une table d’opération à attendre qu’on lui transplante un nouveau cœur. L’agent 47 infiltre donc GAMA, un hôpital privé à la pointe de la technologie, situé dans les montagnes d’Hokkaido, au Japon. Une fois remis sur pieds, Soders doit rencontrer Yuki Yamazaki, avocate véreuse rendue célèbre pour avoir défendu les Yakuzas avec des méthodes abusives (disparition de preuves, de témoins…). En mèche avec l’organisation Providence, identifiée le mois dernier dans le Colorado, l’avocate doit obtenir de l’ex-homme de confiance de l’ICA, la liste de tous les agents en activité. Il est bien entendu indispensable que cette rencontre n’ait pas lieu. La mission de 47 est donc d’éliminer les deux protagonistes, afin de sécuriser les informations d’une part, mais aussi d’envoyer un message à ses ennemis. Le problème, c’est que le bâtiment fait partie des sites les plus sécurisés au monde, géré notamment par une I.A. inflexible régissant toutes les autorisations d’accès. Il est donc grand temps que l’homme reprenne l’ascendant sur la machine !

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    Ces japonais, toujours à la pointe de la technologie…

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    Un peu de yoga, ça n’a jamais tué personne… quoi que.
    Après l’écart maladroit de l’épisode précédent, on revient ici à un schéma classique où, infiltré sous le pseudonyme Tobias Ripper, l’agent 47 va devoir longuement arpenter les zones sans restriction d’accès, avant de passer à l’action. Les mécaniques sont classiques, mais l’environnement beaucoup moins. Entre tradition et haute technologie, l’hôpital est un pur joyau perché dans les neiges éternelles des chaines montagneuses d’Hokkaido. C’est beau, tout en classe et en sobriété. On aurait presque plus envie de profiter des bains à débordement, sauna et restaurant gastronomique, que de semer des morts dans notre sillage. Très déstabilisant, cette mission nous fait commencer à poil (enfin, en kimono), sans aucune arme ou accessoire (pas même les indispensables pièces de monnaie). Pire, les accès étant intimement liés aux tenues, on ne peut aller nulle part ou presque. Mais rassurez-vous, après un rapide tour des quelques rares zones publiques, on commence à entrevoir de nouvelles possibilités, qui s’enchaînant en cascade, finissent par nous ouvrir toutes les portes du complexe, ou presque.

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    Un peu de légèreté dans ce monde impitoyable…
    Cet ultime épisode nippon est donc une franche réussite, sans réelle surprise ou prise de risque, mais tellement plaisant. Le constat peut d’ailleurs être amer, mais il faut croire que les développeurs doivent se contenter de ce qu’ils savent faire pour que ça fonctionne. Sitôt qu’ils tentent d’arpenter de nouvelles voies, ils s’égarent. Ce sera clairement le grand chantier de 2017, pour que la deuxième saison d’Hitman puisse s’émanciper de cette première année et s’élever au rang d’incontournable. L’autre travail qui attend Io Interactive, ce sera de développer leur récit, et plus particulièrement la narration. Car si l’épisode précédent laissait entrevoir des velléités de marcher dans les traces des grandes séries télé, celui-ci fait un peu s’effondrer le soufflé. Comme à l’occasion des premières missions, la cinématique de fin est plutôt jolie et bien réalisée, mais les informations qu’elle nous apporte sont bien trop maigres pour nous garder haletant. Pire, on n’aura pas droit à un cliffhanger digne d’un Season Finale qui se respecte. Plus que jamais, c’est donc par son gameplay et son univers que Hitman nous tient, et non par son histoire. C’est dommage, mais ça ne change absolument rien au fait que je serai de nouveau, et plus que jamais au rendez-vous l’année prochaine, pour suivre les tribulations du chauve le plus célèbre du jeu vidéo.

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    Notez le clin d’oeil à Kill Bill…

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