LittleBigPlanet Karting, ça roule pour Sackboy

7

Après Sports Champions et Playstation All-Stars, Sony poursuit sa conquête du marché détenu par Nintendo avec son troisième plagiat en presque autant de mois.

Ctrl C/Ctrl V

001-853.jpg
La plupart des bonus sont des réinterprétation de ceux de MK.
Inutile d’essayer de leurrer qui que ce soit, LittleBigPlanet Karting c’est Mario Kart avec Sackboy comme perso principal. Personne n’est dupe. Mais quitte à faire du Mario, chez Sony on s’est dit qu’il fallait coller au maximum à la licence de Nintendo, tout en introduisant le côté communautaire cher à LittleBigPlanet. Du coup, on retrouve tout ce qui fait le sel des MK, avec ces circuits funs bourrés de raccourcis ou ces nombreux bonus prompts à bousculer les hiérarchies. D’ailleurs à ce sujet, LBPK a opté pour une attitude plus permissive envers les joueurs, puisqu’il est possible de se défendre contre l’intégralité des armes que vos rivaux dresseront contre vous. Et quand on est en tête, pouvoir éviter de se prendre une carapace bleue dans les gencives à trois virages de la fin, c’est salvateur aussi bien pour notre santé, que pour celle du combo TV/manette. Bon, bien sûr ici il n’est pas question de carapace bleue, ni même verte ou rouge, mais la copie jusque dans les bonus est assez flagrante tant leurs fonctions sont globalement identiques (tête chercheuse, visibilité réduite, coup de boost, etc.). Après tout, ces bonus ont été tellement éprouvés par les générations Nintendo, que les adopter c’est un peu l’assurance de ne pas se tromper. Et puis, très honnêtement, certains d’entre eux sont du plus bel effet visuellement, comme cette « avance rapide » qui vous fait remonter dans le classement à la manière d’un magnétoscope en accéléré. Toutefois, on regrettera quand même le manque de clarté à l’écran les concernant. Là où dans Mario Kart on visualise immédiatement le bonus acquis, dans LittleBigPlanet on a tout de suite plus de mal à les identifier.

002-823.jpg
Certains mini-jeux sont marrants… d’autres beaucoup moins.
Ce plagiat de Mario Kart par Sackboy (certains parleront d’hommage), c’est aussi une manière pour Sony de désavouer Modnation Racer, son précédent coup d’essai en matière de courses de kart. Il faut dire à la décharge du constructeur, que Modnation était quand même déjà bien pompé sur LBP. Du coup, pondre une copie de Mario par une copie de LittleBigPlanet, ça faisait un peu beaucoup ; autant retirer un intermédiaire. D’autant plus que Sackboy bénéficie d’une certaine aura dans le monde du jeu vidéo. Ce serait bête de s’en priver. Et franchement, la sauce prend… et prend plutôt bien même. Les circuits sont fun, le jeu est joli, ça tourne bien et certains mini-jeux viennent régulièrement briser la monotonie en s’infiltrant entre deux courses, avec plus ou moins de réussite. Il n’y a guère à redire sur les mécaniques de gameplay, puisqu’elles sont pour la plupart issues d’une série qui fait ses preuves depuis des années. Départ turbo, saut turbo, drift, bonus et raccourcis à tout va, on est en terrain connu. Malheureusement, Sony a peut-être été un poil trop frileux encore. Quitte à copier, autant le faire à fond selon moi. Ainsi, il aurait sans doute été judicieux de proposer plusieurs modes de difficultés (façon 50/100/150cc dans Mario Kart), ne serait-ce que pour rallonger une durée de vie malmenée par un contenu ridicule.

Tour de pass pass

003-778.jpg
On peut facilement se défendre contre les agressions extérieures.
Alors vous me direz, l’esprit LittleBigPlanet, c’est le partage, le jeu 2.0. Et vous n’aurez pas tout à fait tort d’ailleurs. Toutefois, ce n’est pas parce que la communauté va faire le boulot, qu’il ne faut pas assurer un minimum. Et là franchement, c’est plutôt limite niveau contenu. Je n’ai pas vraiment compté le nombre de circuits proposés, mais ce que je sais c’est qu’à moins d’être une grosse quiche manette en mains, le jeu se boucle en un après-midi bien tassé. Ce n’est pas sérieux. Outre un contenu assez peu généreux, c’est surtout la difficulté inexistante (ou presque) qui plombe l’intérêt des courses en solo. Alors certes, on peut gonfler tout ça artificiellement en plaçant plein de collectibles à ramasser, mais ça fait bien longtemps que ces cache-misères ne trompent plus personne. Pire, avec un solo réduit à peau de chagrin, le joueur est un peu contraint et forcé de se tourner vers le multi et le partage de circuits pour rentabiliser son achat. Et c’est là qu’intervient la gangrène du jeu vidéo : Le pass online ! Alors je savais que Ubi et compagnie avait adopté cet honteux pass anti-occasion depuis longtemps, mais j’avais complètement oublié que Sony était tombé aussi bas également. Pour un constructeur, je trouve ça assez inacceptable. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un jeu qui mise autant sur ses fonctionnalités en ligne. C’est un peu comme si… je ne sais pas moi… comme si des gens te vendaient un RPG massivement multijoueur qui t’oblige à payer un abonnement mensuel. C’est aberrant mais heureusement, ce n’est pas prêt d’arriver (Oh wait !).

004-703.jpg
Il faut attendre les toutes dernières courses pour trouver un peu de challenge.
Pour l’anecdote, sachez qu’une fois que j’ai plié le solo, je me suis retrouvé coincé avec ce jeu, sans accès au multi (Sony nous ayant envoyé les Pass Online que bien plus tard). Bon, loin de moi l’idée de me plaindre alors que le constructeur nous a aimablement fourni le jeu sans rechigner, mais ça m’a permis de me rendre compte à quel point ces pass sont pervers. J’imagine le mec qui a claqué 50 boules dans son jeu d’occasion (parce qu’un jeu récent, même d’occasion, c’est pas donné !), qui se retrouve chez lui à boucler le jeu en un week-end, et à qui on demande de dépenser encore 10 euros supplémentaire pour pouvoir en profiter pleinement. C’est purement et simplement dégueulasse ! Si le mec a acheté le jeu d’occasion, c’est bien parce qu’il n’avait pas les moyens de l’acheter neuf. Et ça c’est un truc que les éditeurs ne comprendront jamais : Ce n’est pas parce qu’on achète un jeu d’occase, que c’est un manque à gagner pour eux. Bien au contraire, la majeure partie du temps, les jeux qu’on achète d’occasion sont des jeux qu’on n’aurait jamais achetés sinon. En gros, avec leur pass, les éditeurs nous sanctionne de faire la renommée de leurs licences (combien de séries seraient mortes et enterrées aujourd’hui si l’occasion ne les avait pas fait connaitre à la masse ?). A ce rythme-là, la prochaine étape c’est de faire payer les patchs correctifs sous couvert du fait que sortir un patch ça coute de l’argent à l’éditeur ?

Merci les joueurs

005-595.jpg
Bien sûr, Sackboys et karts sont personnalisables à l’envi.
Cependant, une fois qu’on a accès aux fonctionnalités en ligne, c’est presque un tout nouveau jeu qui s’offre à nous. Certes, aujourd’hui la communauté ne semble pas encore suffisamment développée pour qu’on puisse se perdre dans le contenu proposé par les utilisateurs (merci le pass online ?). Très honnêtement, à ce jour seule une demi-douzaine de circuits vaut réellement le détour, une demi-douzaine supplémentaire se voulant juste sympatoche à jouer (le reste n’a pas d’intérêt). Mais c’est toujours ça de pris. Il est d’ailleurs regrettable de ne pas pouvoir se créer ses propres playlists avec nos circuits préférés. D’autant plus que certains de ces circuits (j’en ai un en tête particulièrement), sont même plus réussis que ceux proposés dans le contenu solo. La difficulté y est également souvent plus élevée, avec des tracés plus sinueux, des pièges plus retors et des passages qui demandent un minimum de skills (ce qui n’arrive quasiment jamais dans le solo). C’est un peu comme si la communauté LittleBigPlanet était une sorte d’assurance pour rattraper les ratés des développeurs. Comme quoi, si les éditeurs fournissaient un éditeur aussi riche et complet dans chacun de leurs jeux, on n’aurait plus à s’emmerder avec des DLC moisis à des prix prohibitifs, tant les utilisateurs sont bien plus couillus et créatifs que la très grande majorité des développeurs.

006-514.jpg
L’éditeur est assez simple à utiliser, mais complexe à maîtriser.
M’enfin, toujours est-il que malgré un contenu solo rachitique et une politique anti-occasion non seulement honteuse, mais en plus complètement stupide pour un jeu qui mise essentiellement sur le contenu utilisateur, LittleBigPlanet Karting est une vraie bonne copie de Mario Kart. On y retrouve des sensations similaires, auxquelles s’ajoutent une véritable identité visuelle et des graphismes HD qui n’ont toujours pas cure sur une console Nintendo (en attendant le futur Mario Kart sur Wii U). Maintenant, il ne reste qu’à espérer que la communauté s’étende, que les bons circuits crées par celle-ci se multiplient, et que si un jour nouvel opus il y a, il puisse innover d’avantage pour s’enlever cette image de « Mario Kart sur Playstation » qui le plombe un peu. Mais pour l’heure, quand on voit le nombre de développeurs qui se sont cassés les dents sur ce créneau, on ne peut que saluer la réussite. Même si cette réussite, c’est d’avoir su copier le maitre.

7 Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *