Les poulets dans le jeu vidéo

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S’il y a un animal qui a su se tailler une part de lion dans l’industrie du jeu vidéo, c’est bien le poulet !

Avec sa tête de vainqueur, le poulet est le running gag n°1 du jeu-vidéo

L’histoire du jeu vidéo nous a maintes fois prouvé qu’il s’agissait d’un média en constante évolution, au rythme des modes qui l’ont façonné. Et qui dit mode dit influence, voire même plagiat parfois, où chacun copie sur le voisin quand celui-ci innove avec une bonne idée (quoique même avec les mauvaises, en fait). On l’a vu avec la reprise de vie pour glands© (auto-regen), le cover shooter, les QTE ou encore le retour en zone à la Metroïd… Mais l’une des rares constantes qui a su traverser les âges, c’est la fascination des développeurs pour un animal emblématique : Le poulet ! Deuxième viande la plus consommée dans le monde (après le porc), le poulet est un animal qu’on aime maltraiter. Déjà parce que c’est plus facile qu’avec un cochon, bien souvent plus gros que nous. Ensuite, parce qu’il y a quelque chose d’amusant dans sa manière de fuir, en battant des ailes comme s’il savait voler, filant à toute berzingue en zigzaguant comme un connard tout en caquetant à tue-tête. La dextérité nécessaire pour l’attraper, parfaitement illustrée dans le film Rocky d’ailleurs, en a fait un challenge tout trouvé pour les développeurs de jeu vidéo ; même si paradoxalement, cela n’a jamais été parfaitement simulé dans les jeux.

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Peut-être le premier jeu mettant en scène un poulet…

Bien entendu, le poulet dans ce média, subit différent traitement :

  • En tant que personnage principal, comme dans l’adaptation de Chicken Run ou encore dans Chicken, sur Atari dans les années 80. Mais, un peu à l’image de l’animal d’ailleurs, cela n’a jamais volé bien loin.
  • Il y a le simple déguisement de poulet, comme le costume de l’agent 47 dans Hitman Blood Money ou celui affublé à Snake dans MGS lorsque le joueur est trop mauvais ; voire le masque de coq dans Hotline Miami (Le seul qui n’offre d’ailleurs aucun bonus).
  • Il y a sa présence justifiée, au sens premier du terme, comme dans Harvest Moon notamment, ou toute autre simulation agricole.
  • Enfin, et c’est bien là le plus intéressant, il y a son utilisation détournée. Celle qui nous fait marrer et fait ressortir en nous nos instincts les plus primaires.
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Zelda a mis le poulet à l’honneur…

Difficile de dire quand tout ça a commencé d’ailleurs, même si les historiens ont tendance à affirmer que c’est Zelda : a link to the past, qui en serait à l’origine. Ce qui est indéniable en tout cas, c’est que c’est ce jeu qui lui a attribué ses lettres de noblesse. Un traitement qui aura d’ailleurs cure dans les autres titres de la saga ; le plus marquant à mon sens étant Ocarina of Time, où les poulets vous permettaient de voler jusqu’à des endroits inaccessibles. Comme quoi, derrière son apparente bonhomie, Shigeru Miyamoto est un sadique et un ennemi de la condition animale (en plus d’être un anti-écolo qui rase herbes et arbres pour des rubis).
Outre Zelda, une seconde licence aura eu un impact majeur sur ces pauvres volatiles. C’est bien entendu Fable, sur la première Xbox. Dans le jeu de Molyneux, non seulement vous pouviez kicker ces nuggets sur pattes, mais vous en étiez en plus récompensés par un titre ronflant que les habitants n’hésitaient pas à entonner à votre passage : Peau d’poulet ! On y retrouvait également des compétitions de latte-poulet, où il fallait botter le cul de ces pauvres bêtes afin qu’elles atterrissent le plus loin possible. Bref, le poulet dans Fable est à ce point une institution, que le troisième épisode fut même annoncé à l’E3, dans un teaser mettant en scène l’animal. Et si Fable et Zelda tiennent clairement la pole en termes de maltraitance de poulets, ils ne sont toutefois pas les seuls sur ce registre, loin de là.

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… Fable l’a mis au déshonneur !
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L’arbalète à poulets de Redneck Rampage aurait eu sa place dans Postal.

Récemment encore, on l’a vu dans Rise of the Tomb Raider, avec une quête annexe anecdotique demandant de les courser afin de les ramener à l’enclos. Dans Diablo 3 également, où le chaman est capable de transformer les ennemis en poulets (voire même de se transformer soi-même en poulet furieux). Dans Heretic aussi d’ailleurs, on pouvait transformer nos ennemis en volatiles. Dans Resident Evil 5, ils lâchaient des œufs régénérateur de santé lorsqu’on les tuait. Dans Dungeon Keeper, on les élevait en batterie afin qu’ils puissent servir de nourriture pour nos monstres. Enfin, Redneck Rampage nous proposait tout autant de les dessouder au fusil à pompe que de les utiliser comme carreau d’arbalète. A l’inverse, Skyrim présentait la poule comme un animal sacré, et en tuer une faisait alors de nous l’ennemi public numéro 1 du royaume. C’est d’ailleurs à ma connaissance, la seule exception qui confirme la règle émise par la jurisprudence Zelda : « Un bon poulet, est un poulet maltraité ». Bref, la prochaine fois que vous croisez un poulet dans un jeu, courez-lui après, tirez-lui dessus, bottez-lui le cul… bref, faites-lui subir tous les pires sévices possibles, car il est certainement là pour ça !

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L’agent 47 d’Hitman Blood Money a une méthode singulière pour manger au KFC.
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