L’indémodable Mario colmate les fuites de la Wii

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A l’heure où la console de Nintendo est en perte de vitesse, le retour de Mario s’annonce comme salvateur ; un retour aux valeurs sûres.

On ne change pas une équipe qui gagne

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La progression n’a guère changée depuis l’excellent Super Mario World.
Véritable icône du jeu vidéo, personnage emblématique de Nintendo, Mario a marqué toutes les générations. De ses premiers pas sous le pseudonyme de Jumpman sur la borne d’arcade Donkey Kong, puis sur toutes les consoles de Big N depuis la NES, décliné sous toutes les formes, il n’a que très rarement connu l’échec. Après une arrivée remarquée dans le monde de la 3D avec la Nintendo 64, Mario avait par la suite quelque peu délaissé ses fondamentaux originels de l’époque où il évoluait encore en deux dimensions. Puis en 2006 est arrivé New Super Mario sur DS, véritable retour aux sources il reste encore aujourd’hui l’un des plus grands succès de la petite tactile qui pourtant les collectionne. Ce n’était donc qu’une question de temps pour que ce vrai-faux-nouveau Mario débarque sur sa petite sœur, la Wii. L’attente n’aura pas été bien longue, puisque trois ans plus tard, à l’occasion du dernier E3, New Super Mario Wii fut annoncé en grandes pompes. Débarqué sur nos consoles européennes le mois dernier, les cloches de son succès n’ont pas tardé à retentir aux quatre coins du monde comme pressenti, et illustrent de la plus belle des manières la plus grande force mais aussi la plus grande faiblesse de la firme de Kyoto : Faire du neuf avec du vieux !

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Ouéééééééééééééé y a Yoshiiiiiiiii !!! C’est trop la classe de chevaucher un dinosaure.
On y retrouve Mario comme on l’aime : Sautillant de plateforme en plateforme, non sans prendre le temps d’éliminer tortues, plantes carnivores et autres poisson globes au service du vil Bowser et de ses sales rejetons. Ne cherchez pas les subtilités scénaristiques, il n’y en a pas. Encore une fois, cette tarte de Peach a réussi à se faire kidnapper. A croire qu’elle le fait exprès pour s’attirer les faveurs de son plombier préféré, trop aveugle et naïf pour y voir quelconques avances. Qu’importe, si c’était pour son histoire qu’on jouait à Mario ça se saurait, non ? Nous voici don parti à la poursuite des ses ravisseurs, à travers une dizaine de mondes allant des vertes prairies au désert aride, en passant par les lagons bleus, les monts enneigés ou les volcans déchainés. Là encore, rien de bien nouveau. Toutefois, il faut reconnaitre que dans le domaine du level design, les équipes de Nintendo donnent une nouvelle fois une leçon d’exemplarité à toute l’industrie du jeu, avec ses niveaux millimétrés respirant le génie créatif à chaque pixel. De plus, aux cotés des sempiternels champignons et étoiles d’invincibilité, notre petit moustachu se voit désormais affublé de nouveaux bonus particulièrement bienvenus ; à commencer par un ridicule mais très efficace costume de pingouin, ou encore un casque à hélice lui permettant de planer sur quelques mètres.

Le bonheur, ça se partage

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On peut attraper son pote pour s’envoyer en l’air !
En l’état, New Super Mario Wii est déjà excellent et ferait passer de formidables moments à n’importe quel ronchon aigri. Il faut dire que derrière un look très enfantin, le titre n’en est pas moins un challenge ardu qui demande une bonne dose de dextérité, de concentration et de chance. Mais, malgré cette difficulté omniprésente, le sourire et la bonne humeur perdurent de manière magistrale. D’autant plus qu’avec cet opus, la joie et la félicité est communicative. Car, contrairement à son ainé sur DS, New Super Mario Wii joue la carte du multijoueur, en coopération ou en compétition, aux commandes de Mario, Luigi et, curieusement, de deux clones de Toad. C’est donc jusqu’à quatre qu’on part délivrer la princesse (Arrêtez de penser à un gang bang final… j’vous connais !), en tenant la wiimote à l’horizontale, comme un bon vieux pad NES. Une manette qui serait cependant sensible aux mouvements puisqu’il nous faudra régulièrement la secouer dans tous les sens, occultant volontairement tout le ridicule de la situation, pour partir en vrille (au sens littéral du terme) ou attraper et lancer objets et coéquipiers. Car l’une des grandes forces de ce multijoueur, c’est l’interactivité entre les différents compagnons. Pour commencer, à chaque mort impromptue, le joueur malheureux se verra respawner dans une bulle, flottant dans les niveaux jusqu’à ce qu’un de ses partenaires ne la crève et le ramène ainsi à la vie… et au jeu. Mais il est aussi et surtout possible d’attraper un partenaire ou de lui sauter sur la tête. Dans le second cas, ça nous permettra de sauter plus haut qu’à l’accoutumée pour accéder à une plateforme supérieure ou à quelques piécettes dorées. Attraper ses amis, sera notamment utile pour le lancer par-dessus un précipice ou le porter lorsqu’on plane avec son casque à hélice. On pourra même aller jusqu’à l’avaler avec Yoshi (présent comme dans Super Mario World), pour le recracher quelques mètres plus loin.

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Le costume de pingouin, c’est un peu l’arme ultime de Mario.
Bien sûr, dans la théorie tout cela c’est pour s’entraider. Il ne viendrait certainement pas à l’esprit de quiconque de se servir de ces différentes techniques pour pourrir la vie de ses potes, hein ? Et bien si. Et c’est même là que le titre puise l’essence de son succès : La trahison ! Que ça soit dans les jeux vidéo, les jeux de société ou la vie en général, on cherche toujours à être meilleurs que les autres. L’homme est ainsi fait, il n’y avait pas de raison que Mario soit bien différent. Les parties multijoueurs se voient donc constamment ponctuées par ces moments où on met tout œuvre pour choper une pièce géante ou un bonus sympa avant ses compagnons ou qu’on le laisse flotter dans sa bulle comme un con, en prenant bien soin de l’éviter pour l’énerver un peu plus. Bien entendu, toutes ses petites trahisons ne sont jamais bien méchantes, le but étant tout de même d’arriver au bout des niveaux… et vu la difficulté, c’est toujours bon d’avoir quelqu’un pour nous remettre en selle au lieu de tout se retaper depuis le début. Heureusement, pour se lâcher totalement, Nintendo nous a concocté un mode compétition où tous les coups sont alors permis. C’est juste dommage qu’il n’ait pas poussé l’idée jusqu’au bout, en proposant de véritables championnats à l’image de ceux de Mario Kart par exemple. Bref, comme tout le monde avant moi, j’ai été conquis par ce nouveau Mario. J’avoue que jusqu’ici j’étais plutôt sceptique : J’avais adoré la version DS mais je craignais que les niveaux soient injouables à quatre ou, au contraire, trop conçus pour le multi pour être tout aussi fun en solo. Comme vous l’aurez compris… je me suis complètement planté, et c’est tant mieux !

Ce qu’il y a d’énervant avec Nintendo, c’est qu’ils ne nous surprennent jamais. Et si ça veut dire que leurs formules ne changent guères, ça marche aussi dans l’autre sens : Le résultat est toujours du pur fun concentré !

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